Livret A, LEP, LDDS, CEL... : Tous les taux d’épargne revus à la baisse en août

Il fut un temps où le Livret A trônait fièrement dans les portefeuilles des Français. Intouchable, incontournable, presque sacré. Mais l’été 2025 s’annonce rude pour cette figure de proue de l’épargne populaire. Alors que son taux est promis à une chute à 1,7 % dès le 1er août, les signaux sont au rouge. Dans l’ombre, un autre livret tente de sauver les meubles : le LEP. À la croisée des chemins, les jeunes, les ménages modestes et les épargnants prudents scrutent le moindre frisson de rendement.

Livret A, la grande désillusion des épargnants français

Il suffit d’ouvrir un relevé bancaire pour mesurer la claque : après être tombé de 3 % à 2,4 % en février, le Livret A pourrait descendre à 1,7 % au 1er août et impacter vos économies. Pas de suspense haletant ici : la mécanique de la formule officielle, aussi glaciale qu’une feuille Excel, applique un cocktail de taux €STR (2,43 %) et inflation (0,97 %). Résultat : les épargnants s’apprêtent à dire adieu à près de 70 euros d’intérêts annuels pour un livret rempli à ras bord.

Et l’hémorragie est bien visible. En mars, les dépôts n’ont dépassé les retraits que de 400 millions d’euros, du jamais vu depuis 2016. Pendant ce temps, les fonds en euros de l’assurance-vie et les nouveaux plans d’épargne climat prennent le relais. Même le Livret de développement durable (LDDS) fait mieux, avec une collecte nette de 610 millions d’euros. Un signal ? Plutôt une alarme.

Sur X, @tony_fbr_invest résume la situation : 

Le taux du Livret A devrait baisser de 2,4 % à 1,7 % en 08/2025. Il se pourrait que celui du LEP reste à 3,5%. À suivre.

Le LEP, dernier bastion pour les ménages modestes ?

Dans ce marasme, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) apparaît comme un bouclier. Réservé aux foyers modestes, il rémunérait encore à 3,5 % début 2025. Une performance quasi héroïque dans un paysage de rendements en berne. Certes, si la formule était appliquée mécaniquement, le taux tomberait à 2,2 %. Mais le gouverneur de la Banque de France a déjà usé de son joker en février, arguant qu’il fallait « maintenir un écart significatif avec le Livret A ».

Deux scénarios dominent : un taux maintenu à 3 % (pour un écart de 1,3 point) ou un plan B à 2,5 %. Tout dépendra de la volonté politique de soutenir les plus vulnérables. Avec 82,8 milliards d’euros d’encours, le LEP reste le choix de cœur (et de raison) pour ceux qui ne roulent pas sur l’or, mais veulent faire fructifier quelques économies sans craindre la Bourse ni le bitcoin.

Le dilemme est là : cohérence budgétaire ou protection du pouvoir d’achat ? La Banque de France a jusqu’à juillet pour trancher.

Une génération sacrifiée ? Jeunes et petits épargnants cherchent une issue

Le Livret A, qui est une alternative au bitcoin pour financer le parc nucléaire français, c’est aussi une tradition familiale : on l’ouvre à la naissance, on y dépose les étrennes de mamie. Mais pour les moins de 21 ans, le vent tourne. La BPCE commercialise désormais le Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), destiné à financer des projets verts. Un gadget marketing ou une vraie alternative ? Pour l’instant, le produit reste confidentiel.

C’est le placement préféré des Français, mais ce n’est pas un bon investissement !

Mounir Laggoune – PDG de Finary

Pendant ce temps, les petits épargnants — ceux qui ne lisent pas les rapports de la BCE, mais surveillent chaque euro — voient leur pouvoir d’achat s’éroder. Le CEL (Compte Épargne Logement) n’offre plus que 0,88 % net, une aumône fiscale.

Et une rumeur persistante agite la toile : à partir du 28 avril, les Livrets A dépassant 23 500 euros pourraient être gelés sans justificatif de revenus. Une information relayée par @Mia79663222, militante sur X, et qui glace plus d’un titulaire.

Une chute à 1,7 % du Livret A, des jeunes désabusés, des foyers modestes accrochés à leur LEP : l’épargne française traverse un moment de vérité. Alors que les marchés boursiers tanguent, l’or et le bitcoin s’envolent. Et si le vrai refuge, finalement, n’était plus à chercher dans les comptes de la Caisse des Dépôts, mais ailleurs ? Est-il temps de se tourner vers la DeFi pour mieux investir ?