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Livret A, impôts cachés, emprunts forcés… Macron a-t-il déjà choisi qui paiera la facture militaire ?

21h02 ▪ 6 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Gérer l’économie en temps de guerre, c’est un art. Et Emmanuel Macron, qui se prépare à toute éventualité russe, doit jongler avec les finances pour muscler les dépenses militaires sans effrayer les Français. Il l’a dit : pas question d’augmenter les impôts. Mais alors, où trouver les milliards nécessaires ? Entre nouveaux produits d’épargne, taxation ciblée et contributions européennes, l’État explore plusieurs pistes. Pendant ce temps, Moscou ne ralentit pas, et l’Europe se demande si elle est prête à affronter l’avenir.

Emmanuel Macron jetant en l'air des pièces d'or et des dossier sur fond de guerre européen

Guerre : l’économie en France sous pression entre épargne et taxation des riches

La France au bord de la faillite financière ? Emmanuel Macron ne s’alarme pas sur ce sujet pour le moment. Ses priorités se portent désormais sur la guerre aux côtés de l’Ukraine contre Poutine. Ainsi, pour financer les dépenses militaires, son gouvernement envisage des solutions originales. Le livret A, déjà utilisé pour le logement social, pourrait accueillir une nouvelle mission : la défense.

Une idée qui divise.  « Je ne veux pas que mon argent serve à financer la guerre », déclare un architecte sceptique. D’autres, comme une retraitée parisienne, sont prêtes à jouer le jeu : « On doit tous participer ».

Mais pour mobiliser les Français, encore faut-il les convaincre. Philippe Crevel, économiste, rappelle que « l’épargnant regarde le rendement avant tout ». Alors, un produit spécial défense verra-t-il le jour, avec un taux attrayant ? En parallèle, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, évoque une contribution des plus fortunés. Une fiscalité plus lourde sur « ceux qui ont des économies substantielles » est sur la table. 

Mais jusqu’où ira cette taxation ? La France, déjà en proie à un déficit de 6,2 % du PIB, peut-elle se permettre une fuite des capitaux ?

Quelques chiffres à retenir :

  • 413 milliards d’euros de budget militaire pour 2024-2030 ;
  • 50,5 milliards d’euros pour la seule année 2024 ;
  • L’Europe pourrait mobiliser jusqu’à 150 milliards en prêts pour la défense.

Avec ces montants colossaux, la question persiste : la France peut-elle réarmer sans sacrifier d’autres pans de son économie ?

Les dépenses militaires, un casse-tête budgétaire

Face à une Europe de plus en plus inquiète, Emmanuel Macron plaide pour porter les dépenses militaires au-delà de 3 % du PIB. Certains évoquent même un passage à 5 %, si les États-Unis décident de se désengager de la sécurité du Vieux Continent. 

« On devra aller plus haut », a récemment déclaré le président français.

Mais comment financer une telle ambition ?

L’idée de taxer les multinationales est exclue. Le gouvernement préfère fermer certaines niches fiscales et attirer les investisseurs privés vers un fonds de défense. Mais les banques et assurances suivront-elles ? Une rencontre est prévue ce mois-ci pour les convaincre d’injecter du capital dans l’industrie de l’armement.

Pendant ce temps, l’Europe tente d’harmoniser ses efforts. Ursula von der Leyen propose un nouveau mécanisme permettant aux pays de l’UE d’accéder à des prêts massifs pour la défense. Mais entre les partisans d’une stratégie européenne et ceux qui comptent sur l’Otan, le consensus est loin d’être trouvé. 

L’Allemagne et la Pologne regardent vers Washington, tandis que la France milite pour une autonomie militaire européenne.

Que préfère-t-on : un parapluie américain ou une armée européenne renforcée ?

La Russie en embuscade : une menace à ne pas sous-estimer

Moscou ne reste pas inactif. Selon le dernier rapport de l’International Institute for Strategic Studies, la Russie consacre désormais 6,7 % de son PIB à la défense, soit 145,9 milliards de dollars. Si l’on ajuste en parité de pouvoir d’achat, cela équivaut à 461,6 milliards de dollars, soit plus que l’ensemble des dépenses militaires européennes réunies.

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Estimation des dépenses militaires (telles que définies par l’OTAN) en pourcentage du PIB en Russie et dans les cinq pays européens les plus dépensiers de l’OTAN – Source : Politico

L’effort de guerre russe ne s’arrête pas là. Son industrie militaire tourne à plein régime, réactivant de vieilles usines et mobilisant le secteur privé pour compenser les pertes énormes en matériel. 

« Nous ne sommes pas prêts pour ce qui nous attend dans quatre ou cinq ans », avertissait déjà Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan.

De leur côté, les Européens augmentent leur budget défense, mais est-ce suffisant ? L’Estonie, la Pologne et l’Allemagne commandent à tour de bras chars et avions de chasse. La France, elle, espère que son industrie d’armement profitera de cet élan, plutôt que de voir les contrats partir vers la Corée du Sud ou les États-Unis.

Le risque d’un affrontement direct entre l’Europe et la Russie est-il réel ? En tout cas, les discours s’enflamment. Déjà, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, met en garde : « Un contingent militaire de l’UE en Ukraine signifierait une guerre directe avec la Russie ». 

Et pendant que certains parlent de négociations, d’autres voient déjà un horizon plus sombre.

Depuis deux ans, beaucoup annoncent la chute imminente de l’économie russe. Pourtant, elle tient bon, malgré des sanctions toujours plus lourdes. Mais un coup dur est arrivé en décembre dernier : l’Ukraine a coupé le gaz russe, privant Moscou d’un pilier économique essentiel. Alors, la Russie est-elle aussi robuste qu’elle le prétend ? L’avenir nous le dira.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.