L'inflation ralentit et ouvre la voie à plus d'assouplissement monétaire
L’inflation continue de reculer dans la zone euro, ouvrant la porte à de nouvelles baisses de taux. De bon augure pour le bitcoin.
L’objectif des 2 % en vue
Malgré quelques craintes soulevées par la BCE le mois dernier, l’inflation annuelle s’est bien détendue en août, à 2,2 %, contre 2.6 % le mois précédent. Elle est au plus bas depuis trois ans, après un pic à plus de 10 % il y a deux ans.
L’inflation sous-jacente (« core ») – qui exclut les composantes volatiles que sont l’énergie et l’alimentation, demeure élevée, à 2,8 %, contre 2,9 % en juillet.
Pour rappel, une inflation de 2.2 % par an se traduit par une hausse de près de 25 % des prix au bout d’une décennie. Soit une baisse de 20 % du pouvoir d’achat. Or, s’il est vrai que l’inflation se tasse, n’oublions pas qu’elle fut de 16 % pour les seules années de 2022 et 2023 dans l’UE.
En sachant que la véritable inflation est bien entendu supérieure de quelques point de pourcentage aux chiffres officiels… Cela est dû à de nombreux artifices comptables comme les effets « qualité » ou « de substitution ».
L’inflation dans la zone euro diminue comme prévu et atténue le risque que de nouvelles baisses de taux puissent faire dérailler la désinflation, a déclaré la membre du directoire de la BCE Isabel Schnabel.
« Les données récentes restent compatibles avec le scénario de base qui prévoit que l’inflation retombera durablement à notre objectif de 2 % d’ici à la fin de 2025 », a-t-elle déclaré lors d’une conférence à Tallinn, en Estonie.
Ce nouveau recul de l’inflation vers la cible des 2 % suggère que la BCE réduira ses taux d’intérêt le mois prochain. « La BCE abaissera probablement à nouveau les taux en septembre, mais ce qui se passera ensuite est moins certain », a déclaré Madis Muller, membre du conseil des gouverneurs.
Deux réductions de taux supplémentaires sont attendues cette année. Elles feront suite à la première réduction du mois de juin, la première baisse en cinq ans.
M. Schnabel s’est toutefois montrée prudente, craignant que l’inflation puisse rebondir si l’économie évolue différemment. Notamment si les salaires remontent plus vite qu’anticipé en réponse à la perte de pouvoir d’achat massive de ces deux dernières années.
Productivité, inflation et Bitcoin
Le cœur du problème, comme l’a souligné Mme Schnabel, est la faible croissance de la productivité (production par personne). Sans elle, toute hausse des salaires se traduira in fine par un cercle vicieux de hausse des prix pour payer la hausse des salaires…
Malheureusement : productivité = machines = énergie = pétrole. Le pétrole est crucial pour le transport. Le transport est le premier facteur limitant de toute économie. Or, le monde ne parvient pas à dépasser son record de production de 2018…
Autre problème, le système fiat est un ponzi par définition. L’argent étant entièrement issu de dettes assorties d’intérêts, la masse monétaire (et donc la dette) ne doit pas s’arrêter d’augmenter.
Il faut sans cesse prêter pour des durées plus longues ou à plus de monde. C’est un impératif comptable pour que chacun puisse trouver assez d’argent dans le magma de l’économie pour rembourser son prêt PLUS les intérêts. Notre système monétaire est un ponzi.
Tout va bien tant que l’on peut augmenter la croissance (c’est-à-dire avant tout la croissance de la production de pétrole). Nous pouvons alors mettre suffisamment de production en face de la masse monétaire qui doit enfler sans relâche. C’est-à-dire des voitures, des maisons, des jouets, des habits, des smartphones, de la nourriture, etc.
Mais encore une fois, la croissance de la production de pétrole ne suit plus. Dit autrement, si les salaires remontent, l’incapacité d’augmenter la production de pétrole créera de l’inflation. Voilà pourquoi nous sommes à une époque charnière où tout semble partir à vau-l’eau. Ce n’est pas qu’une impression…
Ainsi, comme l’a dit le gouverneur de la banque de France à Davos en début d’année, il ne faut pas s’attendre à ce que les taux redescendent aussi bas qu’auparavant. Mais ils baisseront, qui plus est en tandem avec la Fed.
Jérôme Powell a annoncé la semaine passée depuis Jackson Hole que la baisse des taux va débuter, probablement dès septembre.
Tout cela signifie que la masse monétaire va se remettre à croître, ce qui devrait soulever le prix de tous les actifs, bitcoin compris.
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