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Licenciements historiques chez Gazprom : 4 100 postes supprimés

10h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Dans un monde où l’énergie façonne les rapports de force géopolitiques, la crise qui frappe Gazprom révèle les fractures d’un géant autrefois inébranlable. Pilier de l’économie russe et instrument stratégique du Kremlin, le groupe est confronté à une chute brutale de ses revenus, aggravée par la perte de ses marchés européens et des sanctions internationales. Désormais contraint de réduire ses effectifs de manière historique, Gazprom se retrouve à une étape décisive, où ses choix stratégiques détermineront son avenir, mais aussi celui de l’économie russe.

Des travailleurs quittant un bâtiment industriel, symbolisant les licenciements massifs chez Gazprom en Russie.

Un plan de restructuration historique pour Gazprom

La direction de Gazprom a annoncé une réduction historique de 40 % des effectifs administratifs de son siège de Saint-Pétersbourg, et passe de 4 100 à 2 500 postes. Cette mesure, détaillée dans une lettre interne rédigée par Elena Ilioukhina, vice-présidente du conseil d’administration, reflète un changement majeur pour l’entreprise, qui s’était jusque-là distinguée par une croissance continue. La décision a été confirmée par Sergueï Koupriïanov, porte-parole de Gazprom, qui a néanmoins refusé de fournir davantage de précisions. Il a déclaré que « nous ne commentons pas les procédures internes ».

Ces suppressions d’emplois s’intègrent dans un contexte de profonde crise économique pour le géant gazier russe. En 2023, Gazprom a enregistré une perte nette de 7 milliards de dollars, une première en plus de deux décennies. De nombreux facteurs expliquent cette situation inédite, notamment l’arrêt du transit gazier via l’Ukraine, une mesure prise par Kiev pour réduire les revenus de Moscou en réponse à la guerre. Par ailleurs, la perte du marché allemand, conséquence directe du sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022, a privé Gazprom de revenus considérables. Ces événements combinés traduisent l’ampleur des défis auxquels le groupe est confronté, tant sur le plan économique que stratégique.

Entre sanctions et reconfiguration des marchés

Gazprom fait également face à l’impact dévastateur des sanctions internationales imposées par les puissances occidentales. Parmi les mesures les plus significatives figurent les restrictions qui visent Gazprombank, principal levier financier du groupe, ainsi que les sanctions contre sa filiale pétrolière, Gazprom Neft. Ces initiatives, combinées à la perte de son marché européen (autrefois une source majeure de revenus), ont accru les pressions sur les liquidités du groupe, déjà fragilisées par un environnement économique hostile.

Face à cette situation, Gazprom s’efforce de rediriger ses exportations vers de nouveaux marchés en Asie, principalement en Chine et en Inde. Bien que cette réorientation stratégique ouvre des perspectives de diversification, elle demeure insuffisante pour compenser les pertes massives subies en Europe. En parallèle, la dépendance critique de la Russie aux recettes énergétiques renseigne sur la vulnérabilité de son économie face à des perturbations prolongées. Selon les experts, cette combinaison de sanctions et de marchés en reconfiguration pourrait exacerber les tensions internes au sein de Gazprom, tout en affaiblissant un écosystème énergétique déjà mis à mal par les fluctuations mondiales des prix de l’énergie.

La crise qui secoue Gazprom dépasse largement les frontières de l’entreprise, car elle révèle les failles profondes d’un modèle économique russe basé sur une dépendance excessive aux hydrocarbures. Alors que les sanctions occidentales et la perte des marchés européens bouleversent ses équilibres, Moscou tente de réorienter ses exportations vers l’Asie. Toutefois, cette stratégie, bien qu’indispensable, peine à compenser les pertes colossales subies et éclaire sur les défis d’une transition économique encore incertaine. Pour la Russie, cette situation pourrait constituer un virage majeur, entre la nécessité de redéfinir ses priorités économiques et le risque d’une érosion de son influence sur la scène internationale.

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Luc Jose A. avatar
Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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