L’explosion des L2 pourrait bien casser Ethereum pour de bon

Ethereum pourrait bientôt se retrouver dans une impasse technique alors que la croissance des solutions de couche 2 menace de saturer sa capacité de traitement, malgré les améliorations prévues.

Une course contre la montre pour l’évolutivité d’Ethereum

Depuis l’introduction de l’EIP-4844, Ethereum utilise des « blobs » comme mécanisme de stockage à faible coût pour soutenir les réseaux L2 comme Base, Arbitrum et Optimism. 

Ces solutions permettent de décharger le réseau principal tout en préservant sa sécurité. Cependant, la capacité actuelle de trois blobs par bloc constitue désormais une contrainte majeure.

La prochaine mise à jour Pectra, prévue le 7 mai 2025, doublera cette capacité à six blobs par bloc. Mais selon les projections du rapport, cette amélioration restera insuffisante face à l’adoption accélérée des L2. 

Les simulations montrent qu’une multiplication par dix du volume transactionnel sur ces réseaux pousserait les frais à des niveaux prohibitifs, atteignant potentiellement 0,64$ par transaction.

Même avec les futures mises à niveau comme PeerDAS et Fusaka, les experts estiment qu’Ethereum devrait supporter au moins 33 blobs par bloc pour maintenir les coûts de transaction L2 en dessous de 0,02$.

Base illustre parfaitement les enjeux du modèle

Le cas de Base, la blockchain L2 de Coinbase, illustre parfaitement ce dilemme. Depuis son lancement, Base a généré plus de 106 millions de dollars de frais, intégré plus de 155 millions d’adresses et contribué à hauteur de 4,5 millions de dollars en frais de blob pour Ethereum.

Avec une moyenne de 93 transactions par seconde ces six derniers mois, Base démontre à la fois les bénéfices et les défis du modèle actuel. Cette blockchain sécurise déjà près de 10 milliards de dollars de valeur totale, renforçant l’écosystème Ethereum, mais sa croissance continue pourrait exercer une pression insoutenable sur l’infrastructure existante.

Si Ethereum ne parvient pas à adapter rapidement sa capacité de blobs, il risque de voir sa stratégie L2 compromise, avec un retour aux frais élevés qui annulerait les avantages des solutions de mise à l’échelle. 

Dans un scénario où les transactions L2 augmenteraient de dix fois, les revenus annualisés d’Ethereum atteindraient environ 1,4 milliard de dollars, soit l’équivalent de sa génération actuelle de frais.

L’avenir d’Ethereum comme colonne vertébrale des Applications Décentralisées dépendra donc de sa capacité à résoudre ces contraintes techniques avant qu’elles ne deviennent un obstacle insurmontable à son adoption.