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L'étau se ressert sur Binance et CZ

mar 07 Mar 2023 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
S'informer Scam

Après Forbes et Reuters, c’est au tour du Wall Street Journal de faire un parallèle entre FTX et Binance. Le spectre de SBF reste vivace…

Binance et CZ

Quand Binance imite FTX

FTX et Binance ont en commun d’avoir une entité américaine censée être indépendante.

Chacun se souvient notamment comment Sam Bankman-Fried affirma maintes fois que FTX.US était hors de danger, quoi qu’il arrive.

En définitive, FTX, FTX.US, le fonds d’investissement Alameda Research et 130 autres sociétés affiliées ont été déclarées en faillite simultanément.

Pour rappel, la SEC accuse SBF d’avoir « prêté » l’argent des clients de FTX à son fonds d’investissement personnel Alameda Research. Résultat, 8,9 milliards de dollars manquent à l’appel…

Dit autrement, bien que réglementé aux États-Unis et théoriquement isolé de FTX, les fonds des clients américains ont tout de même été siphonnés.

Le Financial Times vient tout juste de sortir film sur ce scandale (qui omet toutefois de parler de certaines zones d’ombre comme le blanchiment d’argent venant d’Ukraine…).

« Il n’a fallu que quelques jours en novembre dernier pour que FTX s’effondre. Les grands investisseurs institutionnels et particuliers ont perdu des millions. Il manquerait 8 milliards de dollars de dépôts de clients. »

FTX.US était un stratagème visant à divertir l’attention des régulateurs américains des malversations qui se déroulaient aux Bahamas. Le nouveau CEO de FTX John Ray l’a confirmé en décembre :

« Des questions ont été soulevées quant à la raison pour laquelle toutes les sociétés du groupe FTX ont été incluses dans la procédure de faillite, en particulier FTX.US. La réponse est que FTX US n’était pas indépendant de FTX.com ».

D’où les inquiétudes vis-à-vis de Binance.US. Créé en 2019 à Palo Alto (Californie), l’exchange américain est-il vraiment une entité distincte de Binance ?

Le Wall Street Journal s’en mêle

Le WSJ fait état ce lundi 6 mars d’une discussion privée de 2019 entre les dirigeants de Binance qui s’inquiètaient d’une « répression prochaine de la part des régulateurs américains vis-à-vis des exchanges offshore non réglementés ».

Un cadre y déclare que « toute poursuite de la part des régulateurs américains aurait l’effet d’une bombe nucléaire pour l’exchange et ses dirigeants ».

Selon des messages et des documents de 2018 à 2020 examinés par le WSJ, ainsi que des entretiens avec d’anciens employés, l’exchange se serait alors mis en tête de trouver une parade.

« La stratégie était centrée sur la création d’un exchange américain, Binance.US », déclare le WSJ. « Binance.US devait utiliser la technologie et la marque de Binance via des licences, tout en apparaissant totalement indépendant ».

Le WSJ avance que le but de la manœuvre, à l’instar de FTX, était d’empêcher les régulateurs américains de réguler la maison mère Binance.

Cette intrigue pourrait expliquer la désertion de la CEO Catherine Coley en juin 2021. Depuis, c’est le silence radio sur sa page Twitter de celle qui déclarait en 2019 : « Nous sommes une entité très distincte ». « Nous n’avons que des licences permettant d’utiliser les logiciels de Binance ».

Son successeur, l’ancien Comptroller of the Currency Brian Brooks, fera ses valises au bout de quatre mois seulement. Si bien que Forbes, Reuters et désormais le WSJ suggèrent pense que Binance.US n’est pas une entité indépendante.

Si tel était le cas, le WSJ estime que la SEC pourrait alors « revendiquer le pouvoir de superviser l’ensemble des activités de Binance ». « Le milliardaire Changpeng Zhao (CZ) et ses finances pourraient tomber sous le coup d’une surveillance plus étroite ».

Les sociétés derrière Binance.US appartiennent à CZ

D’après le WSJ, c’est Harry Zhou qui a proposé fin 2018 de mettre en place une société américaine pour empêcher la SEC de se pencher sur l’ensemble des activités de Binance.

En février 2019, M. Zhou a constitué la société BAM Trading Services Inc (dans l’État du Delaware) qui deviendra  » l’opérateur de Binance.US « .

En juin de la même année, « Binance annonce la création de Binance.US en partenariat avec BAM Trading, la société qui apporte les licences pour la technologie et la marque Binance », écrit le WSJ.

Le journal révèle ensuite que CZ, le fondateur et CEO de Binance, contrôle la société BAM par l’intermédiaire d’une série d’entités constituées dans les îles Caïmans et les îles Vierges britanniques…

La porte-parole de Binance n’a pas répondu aux demandes d’un entretien avec CZ. Harry Zhou et Wei Zhou n’ont pas non plus voulu commenter les trouvailles du WSJ.

Enfin, il est également rapporté que la SEC enquête sur la relation entre Binance.US et deux sociétés de trading (des market makers) ayant des liens avec CZ : Merit Peak Ltd. et Sigma Chain AG.

Reuters y a vu des similitudes avec Alameda Research, ce qui a été fermement démenti par Binance.US. L’exchange a déclaré que contrairement à FTX, « Binance.US n’a jamais utilisé ni prêté les fonds de ses clients ».

L’exchange avait ajouté que Merit Peak n’avait plus aucune relation avec Binance.US depuis 2021. Mais aucun commentaire n’a été fait sur Sigma Chain.

En somme, la SEC prend les devants pour ne pas être confrontée à nouveau scandale à la FTX. Ces suspicions sont d’autant plus légitimes que Binance vient d’être attrapé la main dans le sac avec son stablecoin BUSD…

En représailles, le président de la SEC propose désormais que les gestionnaires de patrimoine ne puissent plus utiliser les exchanges pour la garde de bitcoins. Coup dur pour les exchanges.

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Nicolas T.

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