Les streetartists de Molitor Paris se lancent dans l'Art NFT - Interview

Inauguré en 1929, Molitor a longtemps été le joyau de la scène parisienne, connu pour ses bassins emblématiques et son ambiance avant-gardiste. Aujourd’hui, en s’associant à des artistes renommés tels que DOES et Marko, Molitor lance une collection d’art NFT, fusionnant ainsi l’héritage artistique du lieu avec la technologie contemporaine. Dans l’interview qui suit, nous plongeons dans les esprits de ces artistes pour comprendre leur relation avec Molitor, leur transition vers l’art NFT et ce que cela signifie pour l’avenir de l’art.

Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce projet ?

DOES : Ayant déjà eu de belles expériences avec les projets artistiques initiés chez Molitor et étant déjà actif dans l’espace NFT, cela m’a semblé être un projet passionnant auquel je voulais participer.

MARKO : J’ai accepté de peindre ma cabine à Molitor en 2018 car le projet artistique m’a paru intéressant. Le défi était de s’approprier un espace confiné et de créer une œuvre immersive dans un lieu exceptionnel. Aujourd’hui, avec le projet NFT, je suis curieux de voir comment transposer numériquement ma peinture. Le résultat est à la hauteur de mes attentes. J’ai maintenant l’impression, avec toute humilité, que ma peinture est éternellement liée à l’histoire de Molitor. Molitor fait partie de notre patrimoine et j’ai le sentiment que ces œuvres numériques perdureront éternellement. Je suis conscient que la transformation de l’œuvre « peinture » en œuvres numériques est une étape du processus NFT. Mais après cela, il y a l’organisation, la diffusion, la communication et le lancement de ces œuvres, qui sont des tâches cruciales réalisées par Molitor et Artcare. La combinaison de toutes ces compétences m’enrichit énormément sur cette nouvelle manière de diffuser et de collectionner l’art.

1/7 : Inauguré en 1929, Molitor a été pendant 60 ans la piscine la plus courue de Paris.🏊‍♂️Classé en 1989 aux monuments historiques, le lieu est investi par les artistes et le bâtiment devient le temple d’une culture alternative mêlant street art et performances artistiques.🧑‍🎨 pic.twitter.com/VSvJCnHhiy

— Cointribune (@CoinTribuneFR) September 15, 2023

Quelle est votre histoire avec Molitor ?

DOES : En 2017, Molitor m’a invité à peindre la cabine numéro 172 ainsi qu’un des couloirs près de la piscine d’hiver. En 2021, j’ai réalisé une exposition solo dans le hall de l’hôtel et en 2022, j’ai créé des œuvres pour une exposition collective à Molitor. J’ai toujours été et je reste impressionné par l’histoire du bâtiment, son passé et je me sens toujours inspiré après y avoir passé du temps. J’apprécie l’ambiance, les rencontres que j’y fais et les projets artistiques qui y sont lancés. Molitor était le bain le plus prisé de Paris avec une atmosphère avant-gardiste lors de son ouverture entre les deux guerres en 1929. Soixante ans plus tard, il est devenu le temple du mouvement underground parisien, des raves, de l’art urbain et de toutes sortes de folies. Puis, en 2014, ce temple de l’art urbain parisien a été transformé en un hôtel unique qui valorise son riche passé.

MARKO :  La piscine Molitor a été un lieu avant-gardiste dès son ouverture en 1929. Elle est ensuite devenue une cathédrale urbaine abandonnée dans les années 80/90, où les graffeurs venaient peindre spontanément. Puis est venu le temps de la restauration de la piscine et de sa transformation en hôtel. Je tiens à souligner la volonté de Molitor de ne pas oublier son histoire en intégrant l’art urbain contemporain à la restauration de l’architecture originale. Ces deux mondes coexistent, dialoguent… pour le plaisir des yeux des curieux. Aujourd’hui, en 2023, avec ce projet audacieux de NFT, Molitor reste avant-gardiste, tout comme lors de son ouverture en 1929. Oser, innover, prendre des risques nous fait progresser dans nos vies.

Pourquoi passer de l’art urbain aux NFT ?

DOES : Pour moi, l’espace NFT offre une nouvelle opportunité de m’exprimer et d’expérimenter avec de nouveaux médiums numériques. Je suis animé par le désir de laisser une empreinte tangible dans ce monde. C’est cette motivation qui me pousse à repousser mes limites et à chercher constamment de nouvelles façons d’exprimer l’art. J’aime explorer différentes formes d’art et utiliser divers médias. Au fil des ans, mon travail s’est diversifié en dessins illustratifs, impressions, toiles, sculptures urbaines et collages sur papier. Je considère la blockchain comme un nouveau cadre où mes œuvres sont éternisées pour vivre à jamais en tant qu’art numérique dans un monde virtuel.

MARKO :  L’art urbain, par définition, s’adapte à tous les supports. Le NFT est un support supplémentaire qui nous permet de diffuser notre art à l’échelle mondiale.

Quel nouveau levier les NFT représentent-ils pour les artistes ?

DOES : Bien que l’espace NFT soit complexe et en constante évolution, il offre également de nouveaux leviers pour les artistes, notamment en matière de propriété et d’authenticité. Personnellement, c’est surtout le potentiel de construire mon héritage qui m’attire.

MARKO : Les NFT nous offrent la possibilité de pousser notre créativité dans de nouvelles directions grâce à de nouvelles technologies. De plus, ils nous permettent d’atteindre de nouveaux publics, d’élargir nos communautés, de rencontrer différents types de collectionneurs d’art et d’obtenir un regard renouvelé sur nos créations.

À travers cette interview passionnante avec DOES et Marko, nous avons pu explorer la profondeur de leur relation avec Molitor et leur vision de l’avenir de l’art à l’ère numérique. Molitor Paris, avec sa nouvelle collection « The Legacy Collection« , ne se contente pas de célébrer son riche héritage artistique, mais ouvre également la voie à une nouvelle ère de collection d’art. En immortalisant l’art urbain sous forme de NFT, Molitor et ces artistes avant-gardistes redéfinissent la manière dont l’art est perçu, collectionné et apprécié à l’ère numérique.