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Vitalik Buterin est convaincu : les SBT sont l'avenir des NFT

lun 23 Mai 2022 ▪ 7 min de lecture ▪ par Satosh

Les Soulbound Tokens ou SBT représenteraient l’avenir d’Ethereum, à en croire son cofondateur, Vitalik Buterin. Il s’agit de NFT qui ne peuvent pas être transférés une fois reçus. Ils demeurent pour toujours dans un soul wallet. Les SBT apporteraient une nouvelle brique dans la construction d’une « société décentralisée » (DeSoc). Les SBT ont-ils vraiment le potentiel pour impulser le prochain bull run annoncé par certains en 2024 ?

NFTs on screen. A non-fungible token (NFT) is a unique digital asset that represents ownership of real-world items like art, video clips, music, and more

SBT, Quésako ?

Un document de recherche intitulé « Decentralized Society: Finding Web3’s Soul » dont le coauteur est Vitalik Buterin a été publié le 11 mai. Le jeton Soulbound (SBT) est un hommage aux objets de World of Warcraft qui sont des skins inamovibles d’un personnage.

La nature échangeable des NFT permet à de nombreux utilisateurs de signaler leur richesse et leur niveau de connaissance de la technologie crypto. Les SBT ont un intérêt bien différent.

En deux mots, un jeton SBT est un NFT non transférable après réception. Alors que les utilisateurs peuvent librement échanger des NFT entre-eux, les SBT sont parfaitement incessibles. Ils demeurent ad vitam æternam dans un « soul wallet ». Ces jetons seront visibles publiquement dans un premier temps pour des raisons techniques.

A première vue, on ne comprend pas bien l’intérêt de cette restriction car la blockchain repose sur l’idée de maximiser le volume transactionnel. Mais pourtant Vitalik est convaincu : les cas d’usages des SBT seraient légion.

Quelles sont les caractéristiques ?

Les SBT seraient également révocables par l’émetteur grâce à un burn. Notons aussi qu’il n’y aurait aucune exigence pour qu’un SBT soit lié à une identité légale. Un pseudonyme pourrait naturellement disposer de ces jetons.

Par ailleurs, en cas de perte d’un SBT, il serait possible de les récupérer grâce à la communauté. Pour ce faire, un utilisateur n’aurait qu’à désigner un ensemble de « gardiens » et de leur donner le pouvoir de changer les clefs de leur wallet. Les gardiens pourraient aussi bien être des individus que des institutions.

Quels cas d’utilisation ?

Imaginez une université décerner un SBT à ses étudiants lorsqu’ils obtiennent leur diplôme. La nature des NFT standard n’est pas adaptée, car le détenteur d’une certification pourrait en théorie revendre ce NFT. Avec les Soulbound Tokens : impossible de vendre ou de transférer la preuve cryptographique liée à la détention d’un diplôme.

Autre application possible : une entreprise qui essayerait d’embaucher des personnes qui ont participé à une certaine conférence. Alors que les NFT s’échangent librement sur une place de marché, il suffirait de payer suffisamment d’argent pour prétendre avoir participé à l’événement. On parle de POAP (Proof-of-Attendance protocol). Ici, le SBT n’a pour but de prouver que vous avez payé le prix, mais si vous vous êtes réellement déplacé pour y assister personnellement.

Le coauteur du papier mentionne également l’organisation de « souldrops ». Il s’agit d’un équivalent de airdrops basé sur les SBT. Par exemple, une DAO qui souhaiterait convoquer une communauté au sein d’un protocole de layer 1 pourrait mettre en place un souldrop à destination des développeurs qui détiennent 2 des 5 derniers SBT de participation à une conférence technique.

De même, une DAO qui souhaiterait créer une communauté d’écologistes pourrait distribuer des SBT aux activistes qui s’engagent dans des événements particuliers. Là aussi, aucun moyen de feindre des convictions grâce à la non-transférabilité des SBT. Ou encore une « CityDAO » où le pouvoir de vote serait matérialisé par un SBT, distribué de manière définitive aux citoyens d’une ville. 

Bref, les applications ne manquent pas.

Prêts non garantis

Les SBT qui représentent des diplômes ou des antécédents professionnels pourraient servir à construire une réputation numérique. Une telle réputation individuelle permettrait alors de se passer des garanties habituelles pour accorder certains prêts dans la DeFi. Si dans le monde réel, l’Etat peut vous condamner si vous ne remboursez pas votre prêt, ceci est impossible dans un univers décentralisé, d’où les mécanismes de surcollatéralisation de la finance décentralisée.

En cas de défaut, la réputation d’un emprunteur pourrait se ternir notamment parce que les SBT sont révocables. A l’inverse, un prêt honoré pourrait être récompensé par l’attribution d’un SBT, qui améliore la notation d’un individu sur son risque crédit. Un emprunteur fiable pourrait alors bénéficier de taux plus avantageux à l’avenir.

Ethereum hébergera-t-il demain des marchés de prêts open source grâce à un calcul de risque de remboursement basé sur la réputation ?

Quelle disponibilité ?

Le coauteur du document de recherche espère que les SBT seront disponibles d’ici la fin de l’année 2022. Les SBT privés et programmables arriveraient sans doute plus tard sur Ethereum. Celui-ci est convaincu du potentiel de cette technologie et soupçonne « que le cycle ascendant de 2024 se concentrera sur eux ». 

Lorsqu’on observe les cycles précédents, on repère un schéma récurrent : le bitcoin (à la suite du halving) crée une dynamique ascendante, qui influe positivement sur l’ensemble des altcoins. Puis, une nouvelle technologie portée par Ethereum attire les investisseurs : ICO, DAO ou encore NFT. Il est donc possible que les SBT deviennent le prochain moteur du bull run d’ici à quelques années. Il faut reconnaître qu’Ethereum est particulièrement efficace pour créer de nouveaux narratifs séduisants pour les investisseurs et les VCs.

Bullshit or not bullshit ?

Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que certains acteurs de l’écosystème crypto fassent le procès des SBT. Par exemple, Adam Back, CEO de Blockstream estime que la valeur fondamentale d’une blockchain repose sur des utilisations transactionnelles.

Les SBT s’apparenteraient plutôt à des certificats qui n’auraient pas besoin d’utiliser de blockchain, selon le cryptographe. Les certificats étant plus évolutifs, moins chers et plus faciles à intégrer qu’une structure distribuée et peu scalable.

Vitalik Buterin y croit. Le « web3 » pourrait aussi intégrer des éléments non financiers comme les SBT, qui sont des jetons non transférables. Si les NFT sont surtout un moyen de spéculation et d’exposition de sa richesse, les SBT représenteraient ce que vous êtes et faites en tant qu’individu. Il y a encore de nombreuses difficultés techniques pour intégrer ces technologies dans un environnement décentralisé, pensé à l’origine pour transférer des actifs financiers. Le but ultime de Vitalik serait de bâtir une « société décentralisée » où les SBT deviendraient incontournables. Celui-ci espère une démocratisation de ces jetons d’ici à 2024, qui est aussi la date du prochain halving de Bitcoin… Bull run en vue ?

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Satosh

Chaque jour, j’essaie d’enrichir mes connaissances sur cette révolution qui permettra à l’humanité d’avancer dans sa conquête de liberté.

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