Les prix du pétrole remontent, mais les incertitudes persistent

En pleine session de volatilité, le pétrole brut a signé un retournement spectaculaire, porté par des signaux géopolitiques majeurs. Ce regain de vigueur, bien plus qu’un sursaut technique, s’intègre dans une dynamique stratégique globale. Tandis que les marchés scrutent les liens entre matières premières et cryptos, cette évolution reconfigure les équilibres au sein des marchés de l’énergie.

Un rebond technique et une poussée géopolitique : les catalyseurs immédiats

Dans la journée du 21 mars 2025, les prix du pétrole brut, tant le WTI que le Brent, ont effacé leurs pertes en séance pour revenir sur des niveaux significativement plus élevés. Le West Texas Intermediate (WTI) s’est établi au-dessus de 81,50 dollars, tandis que le Brent franchissait le seuil des 85,00 dollars.

Ce mouvement s’est produit dans la foulée de l’annonce de nouvelles sanctions américaines qui ciblent des entités impliquées dans les livraisons de drones iraniens à la Russie.

En réaction, les opérateurs ont réévalué les risques d’approvisionnement, ce qui a renforcé leurs positions longues sur les deux références de brut.

Cette remontée s’intègre dans un contexte technique jugé favorable par les analystes. Plusieurs seuils critiques ont été identifiés comme points de mire à court terme :

• Pour le WTI : les résistances sont situées à 83,30 $ et 84,60 $, avec un support technique à 80,75 $.
• Pour le Brent : la résistance principale se situe à 86,80 $, tandis que le niveau de support immédiat est fixé à 85,00 $.
• Les opérateurs du marché demeurent orientés à l’achat, dans un environnement où la dynamique géopolitique amplifie les signaux techniques.
• Un soutien matérialisé par les sanctions renforce le sentiment haussier à court terme.

La combinaison entre tensions géopolitiques croissantes et signaux techniques affirmés crée un climat propice à la poursuite d’un mouvement ascendant sur les marchés pétroliers.

Une dynamique fragile entre fondamentaux et signaux contradictoires

Si les marchés pétroliers ont salué les dernières évolutions avec optimisme, certains signaux suggèrent une situation plus complexe sur le moyen terme. La tendance actuelle reste soutenue en grande partie par l’anticipation d’un resserrement de l’offre, plutôt que par une explosion de la demande.

Une confiance qui, bien que portée par les anticipations, demeure vulnérable à des variables externes, notamment les décisions à venir de l’OPEP+, les évolutions des stocks aux États-Unis, ou encore les performances économiques en Chine. L’absence d’indicateurs macroéconomiques clairs à très court terme rend toute projection incertaine.

En parallèle, un autre segment du marché énergétique, celui du gaz naturel, connaît une dynamique inverse. Les prix du gaz poursuivent leur déclin, alimentés par une pression vendeuse accrue et l’absence de catalyseur technique haussier.

Cette divergence énergétique souligne une lecture plus nuancée des marchés, où toutes les matières premières ne suivent pas une trajectoire uniforme, et où les fondamentaux l’emportent progressivement sur les mouvements spéculatifs.

La suite dépendra largement de l’évolution des tensions géopolitiques, mais aussi du positionnement des grands investisseurs sur les marchés dérivés. Si la hausse actuelle du brut venait à se confirmer, elle pourrait renforcer l’attractivité du pétrole comme actif refuge ou d’arbitrage face à l’incertitude globale. À l’inverse, un retour de volatilité ou un affaiblissement de la demande pourrait rapidement provoquer un repli technique, comme l’illustre l’impact des tensions au sein de l’OPEP sur les prix.