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Les objectifs cachés de Donald Trump...

11h00 ▪ 9 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Les États-Unis ont pris le taureau par les cornes, tant sur le plan économique que géopolitique. Beaucoup de choses vont changer et le bitcoin s’annonce déjà comme un gagnant.

L’illustration représente un coffre-fort massif, marqué "USA" et arborant un symbole Bitcoin gravé sur sa porte, tel un sceau indélébile. Légèrement entrouvert, il laisse échapper une lumière dorée éclatante, illuminant des liasses de billets et des pièces de Bitcoin flottant dans l’air. Le coffre repose sur un imposant piédestal, renforçant son aura de puissance et de mystère. En arrière-plan, les silhouettes du Capitole et de la Maison-Blanche se dessinent en noir et blanc, contrastant avec le coffre orange vif, élément central de l’image. L’ensemble, inspiré du style des comics des années 1970, joue avec des ombres marquées et des reflets métalliques pour une ambiance dramatique et percutante.

Droits de douane et menaces d’annexion

Les États-Unis sont durs en affaires. Donald Trump vient d’augmenter les droits de douane de 25 % pour le Canada et le Mexique, et de 20 % pour la Chine.

Une taxe douanière de 25 % sur les importations en provenance de l’Union européenne est aussi dans les tuyaux. Ensemble, ces quatre économies produisent 61 % des importations américaines de marchandises.

Trump a dit en plaisantant qu’il pourrait annexer le Canada pour régler l’affaire. Et pendant que le Danemark passe l’âge de la retraite à 70 ans « pour s’armer face aux Russes », D. Trump lorgne sur le Groenland :

C’est « l’art du deal » dans toute sa splendeur. Le président américain met une pression maximale sur les pays nordiques en vue d’accéder plus facilement à leurs ressources minérales et énergétiques.

Concernant son voisin canadien, l’objectif est de relancer la construction du pipeline Keystone XL suspendue par Joe Biden en 2021. Le Canada est en effet le quatrième exportateur mondial de pétrole. Le pays pompe plus de 4 millions de barils par jour dont 90 % est exporté vers les États-Unis.

Trump veut relancer ce pipeline qui acheminera un million de barils supplémentaires vers l’économie américaine. Il permettra par la même occasion de développer l’industrie pétrolière du Dakota du Nord, l’un des derniers États américains ayant encore des réserves intéressantes.

Même histoire à propos du Danemark. Le vice-président américain JD Vance est convaincu que les Groenlandais ont « un pays incroyablement riche ». Selon lui, les Danois « ne laissent pas les Groenlandais se développer et explorer ».

L’énergie avant tout

En Europe, la rumeur veut qu’après avoir lâché l’Ukraine, l’oncle Sam quittera bientôt l’OTAN. Ou comment effrayer la galerie pour faire marcher la planche à billets au profit du secteur de la défense.

Ainsi, après les centaines de milliards imprimés pour la guerre du covid, les vrais marchands d’armes veulent leur part du gâteau. Plus de 800 milliards d’euros sont annoncés pour garnir le carnet de commandes des industries de l’armement américaine et européenne. Il sera intéressant de savoir dans quelles proportions…

Pourtant, Vladimir Poutine a maintes fois déclaré que s’attaquer à l’OTAN serait pure folie. Entretenir cette peur irrationnelle n’est qu’une excuse pour acheter des bombes américaines pour leur permettre de résorber leur déficit commercial à nos dépens.

Fabriquer des bombes et investir dans l’extraction toujours plus lointaine de ressources énergétiques. Telle est la bonne vieille stratégie pour continuer à mettre de la croissance en face de la dette.

Croissance = Productivité = Machines = Énergie

Sans oublier tous les atomes nécessaires. Le lithium, le cobalt et le nickel des batteries. Le Neodynium et le dysprosium des aimants d’éoliennes. Le cuivre des lignes électriques, etc.

Mais attention, l’énergie se tarit, surtout le pétrole qui est indispensable aux transports longue distance. Une baisse de la production se traduirait par moins de transport et donc une décrue de la production mondiale d’à peu près tout. L’alternative serait de produire plus localement, ce qui est quasiment impossible étant donné la dispersion des ressources naturelles et la division du travail à l’échelle globale.

Cette contrainte sur la reine des énergies fait que l’économie n’est plus assez rentable pour accommoder les dépenses sociales. En particulier les régimes de retraite instaurés à une époque d’abondance énergétique et de faible espérance de vie.

La racine du mal

Bien entendu, personne ne nous dit ce qui se passe réellement. En partie parce que les hommes politiques eux-mêmes ne comprennent pas, mais aussi parce qu’il est plus facile de rejeter la faute sur ses voisins. Mais le cœur du problème, c’est l’énergie.

Chaque type d’énergie à son utilisation privilégiée. Le diesel, le fioul et le Kérosène propulsent respectivement les camions, les bateaux et les avions. Sans pétrole, adieu à la mondialisation et ses petits prix. Il faudra s’adapter, comme nous l’avons toujours fait.

Rappelons par exemple que nous brûlions du pétrole pour produire de l’électricité avant la flambée des prix du pétrole en 1971. Le chauffage domestique se faisait au fioul et les usines utilisaient parfois le diesel pour alimenter leurs machines. Face à la hausse du prix du pétrole, on misa sur les centrales à gaz, à charbon sans oublier les centrales nucléaires. Les constructeurs automobiles se mirent à fabriquer des voitures plus petites et des moteurs plus efficients.

Aujourd’hui, même les voitures doivent passer à l’électrique. D’où les pressions américaines pour sécuriser l’accès aux gisements de lithium ukrainiens dont Elon Musk a besoin pour ses Tesla…

Le graphique suivant suffit à se convaincre que les tensions sur l’approvisionnement mondial en pétrole sont réelles :

Bien qu’il reste encore beaucoup de naphte dans la croûte terrestre, encore faut-il que son coût d’extraction soit assez bas pour que les consommateurs puissent se le payer !

L’inflation inévitable

La dernière chose que l’on peut attendre d’un homme politique est qu’il dise à ses électeurs : « Nous avons un problème de pénurie. Les ressources sont là, mais trop chères à extraire et à transporter pour fournir de la nourriture, des universités, de l’énergie et des logements à des prix abordables ».

Telle est la conséquence d’un approvisionnement en énergie sous contrainte. Le pouvoir d’achat supplémentaire rendu disponible par la dette provoque de l’inflation plutôt que l’augmentation de la quantité de produits finis et de services.

Les premiers à réaliser leur transition énergétique seront les mieux lotis face aux coûts d’extraction des énergies fossiles devenus non rentables. Le risque étant de faire le grand saut un peu trop tôt alors que d’autres pays continuent de brûler du charbon pour produire à pas cher. Mais à ce petit jeu géostratégique, mieux vaut être en avance plutôt qu’en retard.

Quoi qu’il en soit, les nouvelles sources d’énergie seront plus chères. Dit autrement, nous n’échapperons pas à l’inflation. Une inflation qui ne pourra pas être compensée par des hausses de salaires puisque l’absence d’énergie peu chère empêche d’augmenter la productivité (quantité de choses produites par personne).

Encore une fois : Niveau de vie (salaires) = Productivité = Machines = Énergie (et surtout du pétrole).

Le triomphe du bitcoin

Donald Trump et le ministère de l’efficacité gouvernementale (DOGE) ont pris la responsabilité (malheureusement nécessaire) de réduire la taille de l’économie. C’est une mesure incontournable et un seul chiffre révèle l’ampleur du problème : 73 000 milliards de dollars.

C’est la somme que les États-Unis seront obligés d’emprunter au cours des 75 prochaines années pour respecter leurs engagements (retraites, primes d’anciens combattants, etc). En sachant que leur dette dépasse déjà les 35 000 milliards de dollars, soit plus de 100 % du PIB.

Et alors que les BRICS cessent d’investir leurs réserves dans la dette américaine, il devient urgent de réduire les dépenses sous peine de voir le billet vert s’effondrer sous le poids d’un déficit commercial abyssal. C’est ça ou l’inflation.

Selon la Deutsche Bank, le dollar pourrait perdre son statut de valeur refuge [et donc de monnaie de réserve internationale] à mesure que les marchés mondiaux s’adaptent à un nouvel ordre géopolitique.

« La vitesse et l’ampleur des changements mondiaux sont si rapides qu’il faut reconnaître cette possibilité », a déclaré George Saravelos à Bloomberg. En sachant que le niveau de vie des États-Unis (leur capacité d’endettement) est directement lié à ce privilège…

Un privilège à double tranchant. Les Américains vont bientôt découvrir les conséquences négatives de décennies de délocalisation de l’industrie manufacturière et de déficits commerciaux offerts par le statut de monnaie de réserve du dollar.

Tout cela pour dire que le bitcoin est une protection contre l’inflation monétaire, mais aussi le remplaçant tout indiqué au dollar en tant que monnaie de réserve internationale.

Voilà pourquoi Donald Trump est séduit par l’idée d’en accumuler des millions avant tout le monde. Cela permettra d’éponger leur dette gargantuesque vis-à-vis du reste du monde et d’amortir la cure d’amaigrissement inéluctable.

Ne manquez pas notre article : Trump, bitcoin et l’art du deal.

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.