Les mangas, futur pilier de l’industrie des NFT ?

En plein essor dans le monde de la blockchain, le marché des NFT a connu une ascension fulgurante ces dernières années avec près de 24,8 milliards de dollars de ventes en 2022. Au sein de celui-ci, certaines collections ont su émerger et imposer de nouvelles tendances, de nouvelles vagues et beaucoup d’euphorie. On peut citer parmi elles les très célèbres Bored Ape parus en avril 2021 qui ont popularisé et donné ce mood « degen » au marché des NFT, ou encore les NFT Goblin Town sortis en mai 2022, et qui ont su instaurer la tendance des « free mints ». Entre ces deux collections, nous retrouvons un projet bien particulier mettant en scène des illustrations dans un genre nouveau encore peu exploité dans le domaine de la blockchain : le projet Azuki. 

Lancé le 12 janvier 2022, Azuki est aujourd’hui l’un des projets Web3 les plus connus, aux côtés des très célèbres Bored Ape ou encore Crypto Punk. De plus, il s’agit ici du projet qui a commencé à populariser le style manga dans l’univers des NFT. 

Dans cet article, nous essaierons de comprendre pourquoi le marché des animés et des mangas pourrait grandement impacter le marché des NFT dans les années à venir.

Pour ce faire, nous plongerons tout d’abord au cœur du projet AZUKI, en observant les difficultés auxquelles ce projet fait face aujourd’hui. Nous étudierons par la suite l’impact qu’a pu avoir cette collection dans le monde entier, avant de voir pourquoi et comment elle a réussi à s’imposer.

Qu’est-ce que la collection Azuki ?

Sortie le 12 janvier 2022 avec 10 000 exemplaires, Azuki est la première collection authentique à être lancée en abordant l’univers des mangas dans un style original, avec des fondamentaux solides et un slogan bien singulier : « Take the red bean ». 

Succès immédiat dès sa sortie, les 10 000 NFT se sont tous vendus très vite au prix de 1 ETH l’unité et ont su enflammer le marché secondaire en atteignant des prix hallucinants, le prix plancher dépassant les 30 ETH au bout de 2 mois. 

Les raisons d’un tel succès ? Nous pouvons en citer plusieurs ! 

Tout d’abord, il y a de nombreux avantages à détenir un NFT Azuki, mais surtout à le conserver : 

Allant de l’obtention de vêtements physiques jusqu’à la réception de NFT par airdrops, Azuki propose même des événements réels, comme ce fut le cas le 23 juin dernier, avec une soirée organisée à Las Vegas !

En possédant un Azuki, vous faites également partie de la première communauté Web3 explorant l’univers des mangas : un secteur en constante croissance et en plein essor au fil des années.

Fondé à Los Angeles par une mystérieuse équipe constituée de plusieurs talents à la fois dans la tech, le gaming, mais également les cryptos, ce projet ne s’est pas toujours déroulé comme prévu pour ses développeurs.

Un projet qui apprend de ses erreurs

Actuellement, le prix plancher de cette collection oscille autour de 5 ETH, une baisse qui reflète bien l’état actuel du marché si l’on se réfère à son pic qui avait très facilement dépassé le cap symbolique des 30 ETH. 

Les raisons, il y en a plusieurs :

• Entre un lancement en pleine période de bear market et des soupçons de rug pull dû à une mauvaise communication à la suite d’un message publié par le fondateur du projet, “Zagabond“ ; ce ne sont pas les occasions qui ont manqué pour faire s’écrouler le blue chip de 2022.

• Plus récemment, nous pouvons également citer le choix quelque peu discutable de la part de l’équipe de diluer la collection des 10 000 Azuki en proposant une sous-collection avec le même type d’art que la collection principale, mais cette fois-ci pour un total de 20 000 exemplaires.

Bien que cette pratique ait déjà été réalisée de nombreuses fois, notamment par Yuga Labs avec leur collection phare « Bored Ape » qui a vu naître une collection secondaire nommée « Mutant Ape », dans le cas d’Azuki, de nombreux membres de la communauté ont décrié le fait que les illustrations semblaient trop similaires.

Ce dernier événement, qui est également le plus récent, a fait chuter drastiquement les prix de la collection principale, la faisant passer de 15 à 5 ETH à l’heure où cet article a été écrit.

Pourtant, malgré les doutes, les incertitudes et plusieurs moments difficiles, aujourd’hui le projet est toujours en vie et bénéficie d’une communauté bien engagée.

Pour cause, il est assez difficile de remettre en question tout ce qu’a pu accomplir Azuki en l’espace d’un peu plus d’un an.

L’impact Azuki dans le Web3 et au-delà

Constat assez intéressant : il aura à peine fallu quelques mois après le lancement d’Azuki pour permettre l’émergence de nombreuses collections dans le même style sur le marché des NFT.

Sortie en 2022, on peut citer : Hikari, Haki, PxN, Anero ou encore Valhalla … Toutes des collections qui ont pu faire pas mal de bruits lors de leur sortie et qui ont su démontrer avec plus ou moins de réussite tout le potentiel et l’engouement que peut susciter ce type d’univers.

Ainsi, on ne décompte plus les Azuki-like et nouveaux projets qui ont su s’inscrire dans cette nouvelle tendance qu’a pu instaurer le blue chip des mangas.

Toutefois, il serait innocent de considérer Azuki comme un simple phénomène de mode ou comme une grosse collection parmi d’autres.

Plus qu’une simple collection, Azuki est un projet qui a su impacter le monde réel en plus de celui de la blockchain, et cela à plusieurs reprises : 

• Janvier 2022 : Azuki lance sa collection à travers une nouvelle innovation dans le domaine de la blockchain, la ERC721A, qui correspond à une version améliorée de la traditionnelle ERC721 et qui permet de minter plusieurs tokens à un prix semblable à celui du mint d’un seul token ;
• Avril 2022 : Azuki devient la première collection à envoyer l’un de ses NFT dans l’espace lors d’une mission de la NASA et au cours de laquelle un ledger contenant le NFT #40 a été envoyé dans l’espace via une fusée de chez SpaceX ;
• Octobre 2022 : Azuki innove avec le “Scan-to-Own”, une nouvelle fonctionnalité destinée à permettre le transfert d’un objet digital en même temps que l’obtention d’un objet physique via le scan ;
• Novembre 2022 : Azuki est devenue en novembre la première collection NFT présente lors d’une course de Formule 1 sur les voitures des joueurs, grâce à un partenariat avec le Red Bull Racing lors de la course pour le Grand Prix d’Abu Dhabi.

L’ensemble de toutes ces réalisations dans un seul et même projet explique en grande partie les raisons qui ont permis à Azuki de rester sur le devant de la scène jusqu’à aujourd’hui.

Pourquoi et comment cette collection a-t-elle réussi à s’imposer ? 

Avant de vouloir impacter le monde, il faut comprendre que pour devenir N°1, il est nécessaire d’avoir quelque chose de plus que les autres.

Une grosse communauté, un art incroyable ou encore une roadmap exceptionnelle ne suffisent pas. Il faut quelque chose d’unique, et ceci Azuki, semble l’avoir bien compris.

C’est tout d’abord au travers d’un projet très gamifié qu’Azuki a su développer ses bases ainsi que son audience. Ce concept est d’ailleurs bien présent, que ce soit à travers les mini-jeux organisés sur leur compte Twitter officiel ou encore via de multiples implémentations directement sur leur propre site ! 

En vous rendant sur Azuki, vous pouvez vous amuser à explorer leur univers de manière originale à l’aide d’une mini-carte interactive, ou encore en faisant le tour de tous les NFT qui constituent leur écosystème.

En octobre 2022, une toute nouvelle intégration a ensuite vu le jour, avec la mise en place du profil de collectionneur dans lequel il est possible de retrouver l’ensemble des NFT détenus par chaque utilisateur, ainsi que les badges et équipements obtenus suite à divers événements et réalisations issus de l’univers Azuki.

À titre d’exemple, chaque détenteur d’un Azuki a reçu à l’occasion du partenariat avec Red Bull une tenue digitale des pilotes de F1 du Red Bull Racing qui peut être directement équipée sur les NFT Azuki.

L’objectif ici est clair : devenir le premier univers d’animé décentralisé.

L’objectif semble  intéressant lorsque l’on sait que le marché des animés est juste colossal, avec une demande et des consommateurs en perpétuelle croissance depuis des années.

En termes de chiffre, le marché des animés a été évalué en 2022 à presque 30 milliards de dollars américains, et les prévisions le situent à plus de 50 milliards d’ici à 2032. 

Ainsi, ce qui était auparavant perçu comme une culture geek a rapidement su séduire le grand public. Les projets à venir dans ce domaine semblent donc promis à un avenir prometteur.

Au moment de la rédaction de cet article, l’auteur occupait la fonction suivante : Yanis Aimeur – Entrepreneur et fondateur de MangaChain, J’anime également dans l’ombre plusieurs chaînes YouTube sur le Web 3.0 et les mangas.