Les frais bancaires augmentent : le bitcoin peut-il en profiter ?
En 2024, il n’y a pas que les tarifs de l’électricité qui augmentent. Les frais bancaires connaissent, eux aussi, une hausse notable. Le bitcoin, dont l’ambition de départ est d’être une solution de cash éléctronique en pair-à-pair, peut-il devenir une alternative sérieuse aux services bancaires de plus en plus onéreux ?
Une hausse importante des frais bancaires
Après une année 2023 stable, les banques se rattrapent. En 2024, les frais bancaires augmentent en moyenne de 2,5 % à 3 %. C’est ce que révèle l’association de consommateurs CLCV dans son étude annuelle. En cause : les frais de tenue des comptes, et le coût des cartes bancaires utilisées pour les paiements de tous les jours.
Que l’on soit une entreprise, un petit consommateur ou un client doté d’un gros portefeuille, la hausse impacte tout le monde. Ainsi, un petit client devra en moyenne débourser 66 euros de plus qu’en 2023 pour s’offrir des services bancaires. Pour les clients plus importants, cette augmentation atteint les 207 euros en moyenne.
Bitcoin, un cash électronique à la rescousse ?
La modification des tarifs bancaire montre à quel point les paiements et les services associés sont au cœur de notre vie quotidienne. Or, il y a peu de moyen d’agir sur les tarifs des acteurs bancaires. Ces-derniers décident de manière arbitraire et profitent sans contre-pouvoir de l’une des industries les plus lucratives au monde. Et lorsque que payer coûte de plus en plus en cher, le consommateur n’a d’autre choix que de l’accepter.
Face à ce constat, le bitcoin a peut-être sa carte à jouer. Depuis sa création en 2009, le BTC s’est en effet construit sur le ressentiment vis-à-vis des banques. Leur implication dans la crise financière de 2008 a grandement entaché la réputation de toute une industrie. Leur sauvetage par l’argent public inspirera d’ailleurs Satoshi Nakamoto : il inscrit dans le premier bloc une référence explicite à cet épisode. Car avant d’être un actif spéculatif, le bitcoin est avant tout un moyen de paiement pair-à-pair sans intermédiaire. C’est en tout cas sa promesse de départ.
Des limites de scalabilité
Reste que le BTC ne peut pas se substituer totalement aux réseaux de paiement traditionnels. Le protocole du bitcoin n’a jamais vraiment réussi à optimiser sa mise à l’échelle sans céder du terrain à la sécurité ou à la décentralisation de son réseau : c’est le fameux “trilemme” de la blockchain. Augmenter l’échelle du réseau sans augmenter les frais de réseau devient dès lors impossible.
Tout comme le bitcoin, le secteur bancaire a besoin de grandes quantités d’énergie pour fonctionner. Certaines estimations font état de plusieurs milliers de TWh par an pour faire fonctionner ce système complexe, dont l’impact n’a jamais réellement été mesuré. Toujours en développement, le bitcoin est quant à lui relativement limité dans le nombre de transactions qu’il peut traiter. Le réseau ne peut traiter jusqu’à 7 transactions par seconde (TPS) avec un temps de génération d’un bloc est de dix minutes. Un chiffre qui a tendance à faire du bitcoin un or numérique 2.0, plutôt qu’un moyen de paiement efficient. C’est l’éternel débat qui anime les discussions au sein de la communauté bitcoin depuis 2009.
Le Lightning Network à la rescousse du bitcoin
Toutefois, les récents développements du Lightning Network pourraient rebattre les cartes dans la bataille des paiements en ligne et en physique. Cette seconde couche de blockchain (layer-2) fonctionne en optimisant les transactions. En les rassemblant dans des « paquets » communs, le LN permet de grimper à plus 1 million de TPS, sans pour autant sacrifier la sécurité ou la décentralisation initiale du réseau. En comparaison, le réseau Visa peut traiter jusqu’à 24.000 transactions par seconde. Ainsi, payer sa baguette ou son café en BTC devient possible, avec zéro frais de manière instantanée et surtout, sans besoin de compte bancaire. De nombreux commerces s’essayent d’ailleurs à cette méthode à travers le monde, comme c’est le cas de ce restaurant en Finlande :
Faut-il boycotter les banques et leurs frais en constante augmentation au profit du bitcoin ? Si cette solution ne semble pas encore très populaire, de plus en plus de particuliers et de commerçants cherche des alternatives à un monopole pas toujours bénéfique pour les consommateurs. Mais malgré le développement encourageant du Lightning Network, le bitcoin ne se substituera sans doute jamais aux solutions traditionnelles, qui ont par ailleurs démontré une certaine efficacité dans la gestion des transactions et des services bancaires.
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Les cryptomonnaies et le bitcoin constituent un phénomène culturel et politique à part entière. Du mouvement cypherpunk en passant par le crypto-art, je documente ces tendances qui repoussent toujours plus loin les frontières de l’économie traditionnelle.
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