Les États-Unis vont effacer la dette grâce au Bitcoin
Ce n’est pas pour faire plaisir aux cypherpunks que les États-Unis s’apprêtent à accumuler des millions de bitcoins. L’objectif est d’alléger le fardeau de la dette.
Bitcoin et la dette américaine
Le fait que la superpuissance américaine ait embrassé le bitcoin en premier n’est pas anodin. Beaucoup ont rejeté l’idée que le bitcoin puisse devenir une monnaie de réserve internationale en prétextant que les États-Unis feraient tout pour protéger leur hégémonie monétaire.
Pour rappel, cette domination remonte aux accords de Bretton Woods (1944). Les nations acceptèrent à reculons de commercer en dollars à condition qu’elles puissent les convertir en or au prix fixe de 35 dollars l’once.
Les États-Unis brisèrent leur promesse en 1971, mais forcèrent aussitôt les nations de l’OPEP à vendre leur pétrole exclusivement en dollars. Le Vieux Continent fut donc empêché d’abandonner le dollar. Depuis, toutes les nations exportatrices placent leurs centaines de milliards de dollars dans la dette américaine pour engranger des intérêts.
C’est ce que l’on appelle le système du pétrodollar qui offre aux États-Unis le privilège exorbitant d’afficher une balance commerciale chroniquement déficitaire sans que le dollar s’effondre.
En clair, les États-Unis vivent au-dessus de leurs moyens en s’endettant auprès des nations exportatrices. Ce privilège est toutefois à double-tranchant. En effet, près d’un tiers de la dette publique mondiale est américaine (36 000 milliards $)…
Cette dette est devenue irremboursable, si bien que la Chine a cessé d’y placer ses excédents commerciaux, tout comme la Russie et bien d’autres pays gravitant autour du bloc sino-russe.
Et alors que l’empire a cru pouvoir couper la tête des BRICS via une guerre proxy en Russie, un plan B risque d’être nécessaire pour s’occuper du problème de la dette.
Le plan BTC
Ne pas rembourser les 300 milliards d’euros que l’Europe doit à la Russie ou les 800 milliards que les États-Unis doivent à la Chine serait très risqué.
C’est en tout près de 10 000 milliards de dollars que le gouvernement américain doit au reste du monde. Malheureusement, plus personne ne veut participer au ponzi. Lorsque les BRICS rechignent à commercer en dollars, il faut surtout comprendre qu’ils ne veulent plus financer la dette américaine.
Et plutôt que de faire défaut au risque de déclencher la troisième guerre mondiale, pourquoi pas miser sur le bitcoin pour effacer l’ardoise ? C’est l’idée de Michael Saylor qui propose d’acheter 5 à 25 % des bitcoins entre 2025 et 2035. Selon lui, ces bitcoins pourraient générer entre 16 et 81 billions de dollars, « ce qui permettrait de contrebalancer la dette nationale ».
Évidemment, M. Saylor n’imagine pas une seule seconde que cette réserve puisse comprendre autre chose que des bitcoins. « There is no second best », se plait-il à dire. Pour lui, cette réserve devrait comprendre uniquement des bitcoins obtenus via la vente des stocks d’or du pays. Pas besoin d’ETH, de SOL ou de tout autre actif numérique.
Les lobbys de la crypto ont réussi à se frayer un chemin dans les travées de la Maison-Blanche, mais personne n’est dupe. In fine, cette réserve stratégique sera entièrement composée de bitcoins.
Face à la stratégie américaine, certains se réveillent enfin en Europe. La Deutsche Bank vient de réaliser que la réserve stratégique américaine de bitcoins « pourrait établir une norme internationale ».
En France, Marine Le Pen veut exploiter les surplus de production des centrales nucléaires pour miner du bitcoin. « Notre parc nucléaire ne tourne en moyenne qu’à 70 % de sa puissance. L’objectif sera de le faire fonctionner à pleine puissance […] pour qu’EDF puisse constituer des réserves de bitcoins […] », a-t-elle déclaré ce mardi.
Bitcoin, not crypto
Le Bitcoin est un réseau décentralisé de nœuds indépendants qui garantissent qu’aucune entité ne puisse en prendre le contrôle. Cette décentralisation empêche notamment de créer plus de 21 millions de bitcoins.
C’est actuellement plus d’une vingtaine de gigawatts qui protège le réseau, soit l’équivalent de 10 à 20 centrales nucléaires. Le bitcoin représente 99 % du Proof of Work global, ce qui offre des garanties de sécurité bien supérieures à celles du Proof of Stake tout en rentabilisant les excédents d’énergie renouvelable.
Par ailleurs, le bitcoin n’est pas entre les mains d’initiés. Sa véritable décentralisation empêche tout changement important sans un large consensus global. A contrario, les protocoles de la plupart des cryptomonnaies sont influencés par d’obscures fondations, des entreprises ou des personnalités. Alors que Vitalik Buterin continue de peser de tout son poids dans l’évolution d’Ethereum, Satoshi Nakamoto a disparu.
Une autre grande distinction avec les altcoins est que le bitcoin est un actif sans émetteur (Asset without an issuer). C’est en quelque sorte une immaculée conception impossible à reproduire garantissant que les bitcoins ont été et resteront créés de manière équitable et transparente.
Cela contraste fortement avec les quantités astronomiques d’ETH, de SOL ou d’ADA que leurs fondateurs se sont arrogés gratuitement. Par exemple, 70 % des ETH ont été pré-minés, dont 9.9 % pour les fondateurs. Le reste fut vendu au prix de 0.30 $ pour 1 ETH.
C’est bien pire pour XRP et Solana :
Tout cela pour dire que la masse monétaire finie du bitcoin est garantie par sa décentralisation, ce qui est bien moins vrai pour les autres actifs numériques plus ou moins centralisés.
Cette offre fixe garantit la rareté essentielle à toute monnaie de réserve internationale apatride qui se respecte. Ne manquez pas notre article : Les objectifs cachés de Donald Trump…
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