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Les États-Unis menacent de déconnecter la Chine du Dollar

mer 24 Avr 2024 ▪ 7 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le Wall Street Journal rapporte que les États-Unis menacent de couper des banques chinoises du dollar. Cette bombe financière ferait grandement les affaires du bitcoin.

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Les États-Unis menacent sérieusement l’Empire du Milieu

La confrontation entre l’occident et les BRICS va redoubler maintenant que le Congrès US a débloqué 100 milliards de dollars pour continuer la guerre. Près de 61 milliards pour armer l’Ukraine, 26 milliards pour Israël et huit milliards pour « contrer la Chine communiste ».

Cerise sur le gâteau, Joe Biden se prépare aussi à déconnecter des banques chinoises du dollar. C’est armé de cette menace que le secrétaire d’État Anthony Blinken s’est rendu ce mercredi à Pékin.

« La Chine ne peut pas jouer sur les deux tableaux », a déclaré M. Blinken à l’occasion du G7 qui se déroulait à Capri quelques jours auparavant. « La Chine ne peut pas prétendre vouloir entretenir des relations amicales avec les pays européens tout en alimentant la plus grande menace pour leur sécurité depuis la fin de la guerre froide. »

« Toutes les banques qui facilitent des transactions financières concernant des biens militaires vers la base industrielle de défense russe s’exposent au risque de sanctions américaines », avait encore déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen au début du mois.

Problème, la Russie et la Chine ont quasiment cessé d’utiliser le dollar. Plus de 95 % des échanges commerciaux sino-russes se règlent désormais en yuans ou en roubles. Si bien que la seule menace crédible est une déconnexion du réseau SWIFT. Ou bien un gel des 775 milliards de dollars que la banque centrale chinoise détient sous forme de bons du Trésor US…

La Chine dispose toutefois de son propre système de paiement international. Le CIPS a facilité en 2023 des transactions représentant l’équivalent de 17 000 milliards de dollars.

Et alors que 85 % des transactions internationales chinoises impliquaient le dollar en 2010, ce n’est plus que 42 % aujourd’hui :

L’Empire en roue libre

Les États-Unis multiplient les sanctions. Le Venezuela en a encore fait les frais il y a quelques jours, et le Pakistan pourrait bien être le prochain sur la liste. Washington a brandi ses menaces immédiatement après la récente visite de trois jours du président iranien à Islamabad.

Le projet de gazoduc a provoqué l’ire des Américains qui veulent à tout prix empêcher que le gaz iranien puissent arriver jusqu’au géant industriel chinois. L’Iran possède en effet les deuxièmes plus grandes réserves de gaz au monde.

N’oublions pas que la Syrie fut déstabilisée pour empêcher la jonction gazière entre l’Iran et l’Europe. Sa position géographique la rend incontournable pour tout gazoduc connectant l’Europe au Moyen-Orient. Malheureusement pour les Syriens, privilégier le tube iranien plutôt que celui du Qatar a provoqué leur perte.

[L’Iran et le Qatar puisent en effet tous deux dans le même gisement gazier North Dome / South Pars à cheval sur leur frontière maritime.]

L’alliance chiite (Syrie, Irak, Iran) avait de longue date affichée l’ambition de construire ce « Pipeline de l’amitié » en direction de l’Europe. Mais la compagnie suisse Elektrizitäts-gesellschaft en charge du projet fut forcée de se retirer à cause des sanctions américaines.

Ce n’est pas un hasard si « l’armée syrienne libre » fut créée quelques mois seulement après la signature de l’accord de principe entre l’Iran, l’Irak et la Syrie. Sans parler d’ISIS qui émergea en même temps du côté irakien…

La géopolitique est indissociable de la carte des énergies fossiles. Il s’agit de contrôler les ressources énergétiques et la monnaie dans laquelle elles s’achètent. Or les Perses refusent de vendre leur carbone en dollar.

D’où l’embargo que les États-Unis leur imposent depuis plusieurs décennies. On en revient toujours au privilège du pétrodollar.

Le chaos et le bitcoin

Combien de temps encore les États-Unis pourront-ils se permettre de sanctionner toutes les nations qui refusent de s’aligner sur leur politique étrangère impérialiste ?

Les BRICS forment désormais une alliance bien trop imposante pour être intimidée par la force. L’alliance détient près de 40 % des réserves de pétrole mondiales (voire 57 % avec le Venezuela). C’est près de 60 % pour le gaz.

L’hostilité de l’occident vis-à-vis des pays émergents est très inquiétante. Nous nous dirigeons vers une rupture des liens commerciaux (et énergétiques), voire une guerre mondiale si les États-Unis n’acceptent pas d’abandonner leur privilège exorbitant.

Plus de 20 % des exportations de pétrole se vendent à présent dans d’autres monnaies que le dollar. Les BRICS ne feront pas marche arrière.

Comme l’a déclaré l’économiste en chef de l’agence de notation S&P l’été dernier : « le dollar n’a plus la même force d’attraction qu’auparavant ».

« Le dollar américain restera une monnaie mondiale de premier plan, mais il ne sera plus la monnaie mondiale dominante », avait ajouté M. Gruenwald.

Malheureusement, les États-Unis refusent de se faire une raison. Le risque étant une rupture des relations commerciales si le ton monte. Rien ne serait plus haussier pour le bitcoin. Pour trois raisons.

La première est que les transactions en bitcoins sont inarrêtables, contrairement à celles du réseau SWIFT. Le Bitcoin et le Lightning Network forment un réseau de paiement global très précieux en cas de fragmentation des systèmes de paiement.

Deuxièmement, si Pékin se fait également « geler » ses réserves de change, le monde entier cherchera une nouvelle monnaie de réserve internationale. C’est à vrai dire déjà le cas depuis le gel des réserves de change russes. Les banques centrales achètent de l’or sans compter, ce qui est de très bon augure pour le bitcoin.

Enfin, l’inflation généralisée que provoquerait une dé-globalisation aura tôt fait d’attirer de nouveau l’attention sur le bitcoin et sa masse monétaire absolument finie.

Ce n’est pas un hasard si le bitcoin s’apprécie à mesure que les tensions géopolitiques s’accroissent. Si cet article vous a plu, ne manquez pas celui-ci : Le Bitcoin doit remplacer le dollar.

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Nicolas T.

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