Les confidences de Saylor sur la réserve stratégique de Bitcoins

Michael Saylor a lâché quelques biscuits au micro de Fox News à la veille de la table ronde organisée par la Maison-Blanche pour parler de la réserve stratégique de bitcoins.

Le compte à rebours a commencé

Nous avons déjà eu hier un avant-goût de ce qui se prépare en coulisse par l’entremise du Secrétaire au Commerce américain. Howard Lutnick a déclaré que le bitcoin aura un statut à part :

Le président est intéressé par une réserve stratégique de bitcoins. Il en a parlé durant sa campagne et je pense qu’elle sera actée ce vendredi. […] Il y a le bitcoin, et puis les autres cryptos qui, je pense, seront traitées différemment. Positivement, mais différemment.

Michael Saylor n’a pas dit autre chose hier soir. Il estime que « le consensus qui se dégage est de faire du bitcoin un élément d’une réserve stratégique à long terme pour le pays. Mais si vous vouliez réaliser divers investissements dans un fonds souverain, c’est à l’exécutif d’en décider ».

Quant à savoir comment le gouvernement U.S. financera ses achats de bitcoins, Michael Saylor a botté en touche. Sa position personnelle est de vendre l’or pour amasser des millions de bitcoins, ce qui permettrait de faire d’une pierre deux coups en faisant dévaluant la valeur des stocks d’or du reste du monde.

Sa réponse sur le plateau TV fut toutefois plus policée :

« Un processus de réflexion de six mois est en cours. Le groupe de travail présidentiel compte 12 membres. L’industrie y participera. Le Sénat et la Chambre des représentants y participeront également. Il ne m’appartient pas de décider de la manière dont les choses seront déterminées. Mais le projet de loi proposé par la sénatrice Cynthia Lummis propose d’acheter progressivement un million de bitcoins sur une période de quatre ans. »

Matt Hougan, directeur de Bitwise, affirme pour sa part que la réserve sera « presque entièrement constituée de bitcoins, et qu’elle sera plus importante qu’on ne le pense ».

« Bitcoin, l’alternative à la bourse »

Pour Michael Saylor, le bitcoin est une propriété numérique. Il permet à chacun de préserver son patrimoine au fil du temps, contrairement aux comptes bancaires dont les dollars, les euros ou les yuans sont grignotés par l’inflation monétaire qui atteint 7 % par an en moyenne.

Le souhait du PDG de Strategy est que le gouvernement fasse la clarté sur cette classe d’actifs afin que « les citoyens américains sachent qu’ils ont une alternative au Loto ou à la bourse ». Il faudra notamment bien faire la différence entre monnaies, tokens, commodities et securities.

Pour lui, le bitcoin entre dans la catégorie « commodity », dans laquelle se trouvent le pétrole, l’or, le cacao, etc. La raison étant qu’il est « un actif sans émetteur ». Les monnaies numériques sont les stablecoins comme Tether. Et puis, il y a les tokens émis par des sociétés comme Ripple (XRP).

À l’instar du PDG de BlackRock, M. Saylor pense que les actions boursières, les obligations et autres actifs financiers finiront par être tokénisées.

Interrogé sur le fait que certains bitcoiners de la première heure voient d’un mauvais œil l’arrivée des États, Saylor s’est montré pragmatique :

« Satoshi nous a donné un protocole de prospérité ouvert à huit milliards de personnes. Mais il y a aussi 400 millions d’entreprises qui en ont besoin, de même que tous les pays de la planète. Il est logique qu’un pays voulant être prospère adopte le bitcoin. »

Pour lui, la Chine, la Russie et le reste du monde finiront par placer leurs réserves dans le bitcoin. « Arriver en premier permettra d’en tirer profit », a-t-il lancé, certainement en pensant aux 10 000 milliards que les États-Unis doivent au reste du monde…

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