Les CBDC, notre « atout majeur » dans un avenir proche

Dans un contexte d’adoption croissante des cryptomonnaies, de plus en plus de pays et de banques ont commencé à prendre des mesures qui pourraient ouvrir la voie aux monnaies numériques de banque centrale (CBDC). Cela leur permettrait de réglementer facilement les monnaies numériques.

Les CBDC, un effet de mode ?

Dans un message publié sur LinkedIn le 14 avril, Nick Kerigan, directeur général et responsable de l’innovation du SWIFT, a évoqué l’intérêt croissant pour les CBDC dans le monde. Plusieurs pays explorent désormais la possibilité pour eux d’avoir leur propre monnaie numérique nationale. 

Pendant ce temps, les banques centrales du monde entier ont également accru leurs efforts pour développer les CBDC. En partie pour améliorer l’efficacité des systèmes de paiement actuels, et pour relever les défis présentés par les cryptomonnaies.

Kerigan a mentionné qu’il avait prononcé un discours liminaire à Finovate Europe en mars, et que dans ce discours, il avait clairement précisé que les CBDC pourraient être un atout majeur dans un avenir proche.

« L’intérêt pour les CBDC n’a cessé de croître au cours des dernières années, les banques centrales de 87 pays différents ayant déjà étudié la possibilité d’en créer. Ensemble, ces pays représentent plus de 90 % du PIB mondial, ce qui indique que les monnaies numériques réglementées pourraient constituer une force majeure dans un avenir pas si lointain, a-t-il déclaré. »

Des monnaies numériques partagées par plusieurs pays ?

La préoccupation de Kerigan sur ce sujet concerne les paiements transfrontaliers. Actuellement, l’intérêt est porté essentiellement par chaque pays, sauf pour l’Union européenne qui envisage la création d’un euro numérique. Or, si les entreprises et les consommateurs doivent les utiliser pour les paiements transfrontaliers, « la nécessité d’éviter la fragmentation et de veiller à ce qu’elles soient toutes connectées devient de plus en plus importante ». Même s’il est encourageant de voir autant d’intérêt pour ce domaine, le fait est que chaque nouvelle CBDC est construite sur une combinaison unique de technologies, de normes et de protocoles.

Il a ajouté qu’« en tant que partie intégrante du système financier mondial et fournisseur essentiel de services de réseau et de mutuelle, nous sommes particulièrement bien placés pour relever ce défi. »

Actifs tokenisés

Dans son post, Kerigan a aussi mis l’accent sur les avantages des actifs tokenisés, sous formes numériques d’actions, d’obligations et de matières premières.

« C’est un marché qui a un énorme potentiel et qui pourrait permettre aux entreprises de débloquer de toutes nouvelles sources de revenus qui étaient auparavant hors limites. Mais pour profiter de ces avantages, nous devons surmonter certains défis en tant qu’industrie. »

Le responsable de l’innovation a indiqué que le SWIFT travaille à la simplification de la manière dont les actifs tokenisés sont traités post-négociation.

Cette déclaration de Kerigan nous aura éclairés sur l’opinion d’un acteur clé du SWIFT, dont on n’a pas souvent entendu parler avant le conflit Russie-Ukraine. La prolifération de projets de CBDC soulève différents problèmes, notamment les transactions transfrontalières, et il est rassurant que Kerigan les ait abordés. Au-delà de ces points reste la problématique du respect de la décentralisation et de l’autonomie des utilisateurs en cas de monnaie numérique nationale.

Source :  Finbold