Les BRICS doivent embrasser le bitcoin
L’ambassadeur sud-africain Anil Sooklal a révélé que plus de 40 pays souhaitent rejoindre le groupe des BRICS.
BRICS
L’arrivée de nouveaux membres sera la grande annonce du prochain sommet qui se tiendra en Afrique du Sud à la fin du mois d’août.
Outre les 22 pays ayant officiellement fait leur demande, un « nombre égal de pays ont exprimé de manière informelle leur intérêt à rejoindre les BRICS, (y compris) tous les principaux pays du Sud », a déclaré Anil Sooklal.
Cette agitation est loin d’être anodine puisque les BRICS cherchent clairement à contrebalancer l’influence de l’Occident sur les affaires du monde. Défier l’hégémonie monétaire US est un prérequis indispensable pour rejoindre le club.
L’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Indonésie ont tous récemment montré patte blanche en prenant leurs distances vis-à-vis du billet.
L’Arabie Saoudite a par exemple annoncé en début d’année son intention de vendre son pétrole en yuans (ainsi qu’en euros), et non plus exclusivement en dollars.
Les Émirats arabes unis et l’Indonésie ont pour leur part cessé d’utiliser le dollar pour leurs échanges avec l’Inde. L’Argentine a de son côté imposé au FMI de rembourser sa dette en yuans plutôt qu’en dollars.
Les Perses n’ont en revanche plus rien à prouver. L’Iran a toujours refusé de vendre son pétrole en dollars. D’où l’embargo US qui perdure depuis des décennies maintenant.
La ministre sud-africaine des affaires étrangères Naledi Pandor est toutefois consciente que la création d’une nouvelle monnaie n’est pas une mince affaire :
« C’est une question dont nous devons discuter et dont nous devons débattre correctement. Je ne pense pas que nous devrions toujours supposer que l’idée fonctionnera, parce que l’économie est un sujet très difficile et qu’il faut tenir compte de tous les pays. »
Rébellion contre la monnaie impériale
Pour l’instant, les BRICS se contentent de pousser à l’utilisation des monnaies nationales, mais il y a des limites. Pour preuve, la Russie elle-même a récemment cessé de vendre son pétrole en roupies indiennes. En effet, pourquoi accumuler des roupies si l’Inde n’a rien à vendre qui intéresse les Russes ?
D’où la nécessité de commercer dans une autre monnaie universellement acceptée. Le dollar joue ce rôle depuis la seconde guerre mondiale.
Malheureusement, les États-Unis profitent sans vergogne de ce « privilège exorbitant » qui prend la forme d’un dollar fort malgré un déficit commercial chronique. La raison étant que les nations accumulent des milliers de milliards de dollars en réserve qui sont placés dans la dette US.
En juillet 2023, le chiffre officiel de la dette du gouvernement fédéral US s’établissait à 32 600 milliards de dollars. Soit 97 261 dollars pour chaque Américain. Ou encore 248 403 dollars par famille.
À quoi s’ajoute la dette privée des ménages de 19 000 milliards de dollars. Ce qui nous donne 154 000 dollars de dette par américain de tout âge.
Nous pourrions encore ajouter la dette des entreprises et les quelque 100 000 milliards de dollars que le gouvernement américain devra emprunter pour honorer ses engagements au niveau des retraites, de l’assurance maladie, etc.
Malgré cette dette gargantuesque, le dollar ne sombre pas grâce à son statut de monnaie de réserve internationale. Si cela devait changer, les Américains ne pourraient plus afficher ce déficit commercial qui s’apparente à un pillage du reste du monde.
Mais pour que ce scénario devienne réalité, il faudra trouver un remplaçant au dollar. L’absence de Vladimir Poutine au sommet suggère toutefois qu’aucune annonce fracassante ne sera faite le mois prochain.
BRICS Currency = New World Order
Le monde devient multipolaire et la guerre en Ukraine apparaît de plus en plus comme une tentative désespérée d’enrayer cette dynamique.
La Russie est le fer de lance de la fronde contre le dollar. Provoquer un changement de régime en Russie est in fine impératif pour maintenir le ponzi de la dette américaine. Washington espère que mater la Russie suffira pour faire cesser la révolte.
En attendant, la question du remplaçant du dollar est ouvertement discutée. En sachant que les réserves des banques centrales se composent actuellement essentiellement d’obligations américaines / européenne et d’or.
La dette US étant très liquide, les banques centrales peuvent la convertir rapidement et à peu de frais en dollars si nécessaire. L’inconvénient étant, comme nous l’avons dit, que cela revient à financer les États-Unis, sans parler du risque de confiscation des réserves.
Alors quoi ? Le yuan chinois ? Il n’est pas une monnaie librement convertible et Pékin ne semble pas vouloir changer du tout au tout.
Ce qui ne veut pas dire que la Chine se satisfait du privilège exorbitant dont jouit Washington. Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié il y a peu un long papier dans lequel nous pouvons lire que « l’hégémonie du dollar est la principale source d’instabilité et d’incertitude dans l’économie mondiale », et qu’elle « est devenue une arme géopolitique ».
L’or ? La relique barbare constitue une bonne couverture en temps de crise, mais elle ne rapporte pas d’intérêts. Impossible par ailleurs d’huiler les échanges mondiaux avec une monnaie qui coûte si cher à déplacer.
Et si…
La solution existait déjà sous la forme d’une monnaie existant en quantité fixe ? Après tout, dans un monde où la raréfaction énergétique s’aggrave (décroissance), aucun titre de dette n’offrira un taux d’intérêt supérieur à l’inflation. Cette époque est révolue à moins d’un miracle énergétique peu probable.
Il fait alors sens de s’en remettre tout simplement à une réserve de valeur absolue. En sachant que la masse monétaire finie de 21 millions d’unités rend le bitcoin infiniment supérieur à l’or.
Sans parler de son caractère apatride. Le bitcoin ne bénéfice à aucune nation en particulier. Il a aussi le grand avantage d’être une monnaie ainsi qu’un réseau de paiement (deux-en-un) non censurable, contrairement au réseau SWIFT…
Même le CEO de Blackrock Larry Fink réalise désormais que le Bitcoin est taillé pour « transcender toutes les autres monnaies » sur le plan international :
Le Bitcoin ne remplacera pas la monnaie fiat, mais il peut être la monnaie de réserve universelle.
Embrasser le bitcoin signifie jouer à armes égales. Nous insufflerions un vent d’équité à même de grandement apaiser le climat mondial délétère qui rappelle des heures sombres de notre Histoire.
Même le candidat à la présidentielle R. Kennedy propose que le gouvernement US accumule des Bitcoins…
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