Les BRICS minent des bitcoins
Les BRICS vont-ils embrasser le bitcoin ? C’est en tout cas la thèse du responsable de la recherche au sein de la société d’investissement VanEck.
Les BRICS minent des bitcoins
Matthew Sigel a déclaré sur CNBC que les BRICS s’intéressent de très près au bitcoin :
« Le PIB des BRICS est à présent supérieur à celui du G7. Et parmi les nouveaux membres, trois d’entre eux, l’Argentine, les Émirats arabes unis et l’Éthiopie, minent des bitcoins avec des ressources gouvernementales », a-t-il avancé.
À vrai dire, l’Argentine n’a pas rejoint les BRICS. Mais il est exact que sa compagnie d’électricité publique YPF s’est associée au mineur américain Genesis Digital Assets pour mettre à profit le gaz des champs pétrolifères qui serait autrement brûlé à la torche.
Le fonds souverain des Émirats arabes unis s’est lui allié au mineur Marathon. Ce dernier gère 400 mégawatts à Abu Dhabi, soit environ 3 % du hashrate mondial. L’Éthiopie s’est également jetée à l’eau, forte de ses larges excédents d’énergie hydraulique.
Et la Russie ? « Le fonds souverain de la Russie va investir dans des initiatives régionales pour construire des infrastructures utiles à l’intelligence artificielle et l’industrie du bitcoin, l’idée étant de réaliser des transactions internationales en bitcoins », a lancé Matthew Sigel.
A noter que le Parlement russe a récemment voté en faveur d’un cadre juridique favorable à l’industrie du bitcoin. D’après le PDG de l’exchange russe Kickex Anti Danilevski, la Russie produit 17 % du hashrate mondial.
La Banque centrale russe a par ailleurs lancé en septembre une plateforme expérimentale de paiements en cryptomonnaies pour contourner les sanctions (Bitcoin et Stablecoin). La Russie attend probablement que les États-Unis adoubent officiellement le bitcoin pour révéler leur enthousiasme au grand jour.
En parlant des États-Unis
Le bitcoin fut l’invité spécial de cette élection présidentielle. Conscient que des dizaines de millions d’électeurs investissent dans le bitcoin, le candidat républicain s’est rallié à la cause.
Une victoire ce mardi 5 novembre serait de bon augure puisque Donald Trump a promis de constituer une « réserve stratégique de bitcoins ». A vrai dire, il s’est surtout engagé à ne pas vendre les 200 000 bitcoins que détient déjà le gouvernement (suite à des saisies judiciaires).
Plusieurs sénateurs républicains ont toutefois préparé un projet de loi visant à bâtir une réserve d’un million de bitcoins. Quoi qu’il en soit, une victoire républicaine incitera très certainement nombre de pays à envisager sérieusement que le bitcoin puisse devenir la monnaie de réserve du 21ᵉ siècle.
Rappelons qu’il est la seule monnaie existant en quantité absolument finie, contrairement à l’or. Il se mine déjà deux moins de bitcoins que d’or (S2F ratio). Ce sera même quatre fois moins dans 4 ans, 8 fois moins dans 8 ans, 16 fois moins dans 12 ans, etc.
L’apatride bitcoin a tous les atouts pour huiler les échanges internationaux. Le PDG du mineur Marathon n’a pas dit autre chose la semaine passée à l’occasion d’une conférence à Dubaï :
« Pourquoi deux candidats à l’élection présidentielle ont mis en avant la notion de réserve stratégique de bitcoins [Trump et Kennedy] ? Pour la même raison que nous avons une réserve stratégique d’or. Si la part du bitcoin dans les transactions internationales augmente, ce qui arrivera, il revient au gouvernement de détenir une large réserve de BTC au cas où nous observerions un boycott du dollar par d’autres nations ».
Le billet vert ne fait plus recette
Les BRICS ont la ferme intention de se débarrasser du dollar. Rappelons en effet que deux pays membres (Russie et Iran) ont été déconnectés du réseau SWIFT. Sans parler du gel des 300 milliards d’euros et de dollars appartenant à la Russie.
Il ne fait aucun doute que les BRICS finiront par commercer sans le dollar. La Chine et la Russie commercent par exemple intégralement dans leurs monnaies nationales et leur propre version du système SWIFT (CIPS et SPFS).
Cela étant dit, ce système à ses limites. Nous en avons eu la démonstration tout récemment lorsque la Russie a refusé la monnaie indienne en paiement pour son pétrole. La raison étant que la roupie est une piètre réserve de valeur et que l’Inde produit peu de choses d’intéressant pour le marché russe.
Dit autrement, les BRICS ne feront pas l’économie d’une réserve de valeur universelle. Certains pays auront toujours des excédents commerciaux qu’il faudra bien placer quelque part, de préférence dans des actifs solides.
L’or jouait ce rôle avant la fin des accords de Bretton Woods, en 1971. Problème, il est très difficile de faire des paiements en or. C’est long et très cher. A contrario, il est possible de réaliser des transactions de n’importe quel montant pour trois fois rien avec le bitcoin. Ces transactions sont par ailleurs instantanées et peuvent s’effectuer toute heure.
Que les États-Unis achètent des bitcoins en premier est probablement le prix à payer pour enfin voir émerger un système monétaire international neutre. Dans ce système, le bitcoin devient la réserve valeur absolue et non saisissable par excellence. Comme à l’époque du Gold Standard, il s’agit de commercer à armes égales, sans « privilège exorbitant ».
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