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Les banques américaines peuvent enfin toucher au bitcoin

sam 25 Jan 2025 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Le décret de Donald Trump et l’abrogation de la norme comptable assassine SAB 121 sont de très bon augure pour le bitcoin.

Promesse tenue

Donald Trump avait promis que son gouvernement cesserait de mettre des bâtons dans les roues du bitcoin. C’est chose faite avec le décret « Strengthening American Leadership in Digital Financial Technology ».

Ce décret signe la fin de la fameuse opération Chokepoint 2.0, nom officieux de la tentative subreptice de débancariser les entreprises liées au bitcoin. Rappelons que les banques Silvergate Bank, Signature Bank et Silicon Valley Bank en ont fait les frais. Sans parler de FTX dont les clients devraient enfin être remboursés au mois de mars.

Le passage du décret faisant allusion à l’opération Chokepoint est le suivant :

« Le présent décret ordonne de protéger et de promouvoir un accès équitable et ouvert aux services bancaires pour tous les citoyens respectueux de la loi et les entités du secteur privé. »

L’autre grande nouvelle est le retrait de la fameuse norme comptable « SAB 121 » concoctée en 2022 par la SEC et dont le seul but était de dissuader les banques proposer des bitcoins à leurs clients.

Pour comprendre ce filoutage comptable, il faut d’abord expliquer comment le système comptable fonctionne en matière de garde d’actifs.

SAB 121

Les actifs détenus par les banques pour le compte de leurs clients sont hors bilan. Pourquoi hors bilan ? Parce que la banque n’est pas propriétaire des actifs. Elle ne fait qu’agir en tant qu’intermédiaire et ne comptabilise que les frais de garde (revenus).

Exemple :

Mettons que Bank of America détienne 10 milliards de dollars d’actions pour ses clients et qu’elle perçoive chaque année 50 millions de dollars en frais de garde.

Aucune modification de son actif ou de son passif n’est requise. Seuls les 50 millions de dollars sont comptabilisés en tant que recettes à son actif.

Le problème de la norme SAB 121 est qu’elle oblige les banques à le faire entrer dans leur bilan. Si bien qu’elles apparaissent plus endettées qu’elles ne le sont vraiment. Le ratio Passif/valeur boursière s’en trouve détérioré (ratio Debt to Equity en anglais).

Exemple rapide de distorsion du ratio dettes/valeur boursière :

Dans la situation pré-SAB 121, si Bank of America avait 100 milliards d’actifs et 60 milliards de dollars de passif, le ratio était 100/60 = 1,66. C’est-à-dire 1,66 dollar de dettes pour chaque dollar de capitalisation boursière.

Si Bank of America détenait en plus 10 milliards en bitcoins, SAB 121 faisait passer son passif à 110 milliards et le ratio à 110 / 60 = 1,83.

Et bien entendu, un ratio plus élevé fait apparaître la banque ou la plateforme comme plus risquée aux yeux des investisseurs.

Le bitcoin entre en banque

En somme, SAB 121visait à nuire au bitcoin alors que les actions, les obligations ou même l’or ne sont pas confrontés à un traitement si défavorable.

Cette situation n’était par ailleurs pas du goput de BlackRock qui n’avait d’autre choix que de travailler avec des plateformes de mauvaise réputation pour son ETF Bitcoin. En sachant que le spectre de l’effondrement de FTX reste vivace.

SAB 121 avait commencé à se fissurer en septembre dernier lorsque la banque BNY Mellon a pu obtenir une sorte d’exemption tacite. Les choses sont désormais claires puisque la SEC vient de supprimer cette norme comptable assassine.

Dit autrement, les vannes sont grandes ouvertes. Les banques vont pouvoir proposer directement des bitcoins à ceux qui ne voulaient pas passer par des plateformes à la réputation douteuse. Toutes les banques offriront bientôt des services de garde et de prêts garantis par des bitcoins.

Elles pourraient même l’intégrer dans leurs propres trésoreries comme le font déjà Microstrategy et une petite centaine d’autres compagnies cotées en bourse.

Tokénisation des marchés / Réserve stratégique de bitcoins

BlackRock compte bien se servir de ce chambardement pour tokéniser les marchés financiers. Son CEO Larry Fink n’a pas dit autre chose à Davos :

Voici les évolutions auxquelles il faut s’attendre :

  • Marchés ouverts sept jours sur sept.
  • Transactions instantanées et transparentes.
  • Self custody de ses actions de bourses et titres de dette. Il en résultera une réduction massive des coûts de gestion pour les clients et les gestionnaires d’actifs.

Enfin, terminons en notant que le décret établit un « groupe de travail sur les marchés d’actifs numériques » dirigé par David Sacks.

Au vu de ses interactions avec la sénatrice Cynthia Lummis sur X, il ne fait guère de doute qu’il facilitera le vote du Bitcoin Act et la création une réserve nationale de bitcoins. En sachant que la Sénatrice a pris la tête de la sous-commission bancaire sénatoriale dédiée aux actifs numériques.

Toutes ces bonnes nouvelles assez anticipées permettent au bitcoin de rester au plus haut historique. Il faut s’attendre à ce que nous allions plus haut lorsque la réserve nationale de bitcoins sera officielle.

Larry Fink anticipe 700 000 dollars pour un bitcoin…

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Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.