L'énergéticien public japonais TEPCO embrasse Bitcoin
Le Japon marche dans les pas du Texas. L’énergéticien japonais TEPCO s’est associé avec le fabricant de semi-conducteurs TRIPLE-1 en vue de valoriser ses excédents d’énergie renouvelable.
Big in Japan
La Tokyo Electric Power Company était avant sa nationalisation le premier producteur d’électricité privé au monde. La compagnie exploite onze réacteurs nucléaires, des centrales hydroélectriques, des parcs éoliens, une centrale géothermique et plusieurs centrales thermiques.
Le géant de l’énergie vient d’annoncer qu’il sécurisera désormais le réseau Bitcoin grâce à ses excédents d’énergie renouvelable. Il utilisera pour ce faire les machines de Triple-1, une société spécialisée dans les semi-conducteurs.
À l’instar du chinois Bitmain, Triple-1 produit des ASICs spécialement dédiés au mining de bitcoins. Ces machines sont dotées de puces en 7 nm fabriquées par le taïwanais TSMC.
Cet ASIC « Kamikaze II » consomme 28 watts par TH/s. Soit aussi bien que le meilleur modèle de Bitmain, le S19 Pro. Une flotte de 1300 kamikazes représentant une puissance 1.5 MW est déjà installée à Tokyo.
Plus précisément, c’est Agile Energy X, une filiale de Tepco, qui chapeautera les opérations. Et d’après les photos fournies dans son communiqué, se feront grâce à des conteneurs facilement transportables là où se trouvent les excédents d’électricité :
Le Bitcoin pour muscler le réseau électrique
L’objectif affiché par TEPCO est d’exploiter plus efficacement ses surplus d’énergie renouvelable partout sur le territoire japonais. En effet, le mix énergétique et le maillage électrique japonais sont tels que les excédents sont courants :
« Par exemple, dans le cas de l’énergie solaire, l’offre peut facilement dépasser la demande lorsque la production d’électricité est concentrée sur les jours de beau temps et que l’énergie électrique produite ne peut pas être utilisée. »
TEPCO souligne également qu’il est souvent difficile d’acheminer l’électricité en raison de congestions du réseau électrique.
La sous-capacité du réseau est autant liée au déploiement extrêmement rapide des énergies renouvelables qu’à leur caractère imprévisible.
Il est inévitable que le déploiement d’énergie renouvelable vienne souvent faire doublon avec d’autres sources d’électricité peu pilotables comme le nucléaire.
D’où l’idée d’utiliser le mining de bitcoin pour mettre à profit une électricité qui serait autrement gaspillée. C’est exactement ce que fait le Texas, qui utilise les mineurs de bitcoins pour rentabiliser son réseau électrique et piloter la demande finement grâce à des clauses d’effacement.
L’industrie du mining de BTC a deux grands atouts. Elle peut s’installer n’importe où et cesser ses opérations en une fraction de seconde lors des pics de demande.
Et pendant ce temps, en France, le patron d’Exaion, filiale d’EDF, déclare qu’il ne se lancera « jamais dans le mining de bitcoins », préférant faire tourner des nœuds Ethereum…
Personne ne devrait être étonné de se retrouver dans le noir cet hiver quand on voit le niveau de réflexion des amateurs qui dirigent aujourd’hui EDF.
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