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L'eNaira en échec : les Nigérians rejettent toujours la "crypto officielle"

dim 21 Mai 2023 ▪ 3 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
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Après plus d’un an d’exploitation de sa CBDC, le constat est le même : l’eNaira ne perce pas. Elle est rejetée par une large majorité de Nigérians. Mais ce n’est pas le seul problème. Un nouveau rapport du Fonds monétaire international (FMI) pointe du doigt d’autres problèmes plus profonds.

Le logo de l'eNaira

L’adoption de l’eNaira, limitée par des contraintes structurelles 

Le lancement de la CBDC nigériane était l’un des évènements financiers majeurs en 2021. Si leur projet est ambitieux, d’après les autorités, sa réception est pour le moins décevante pour l’instant.

L’eNaira est dans l’ensemble boudé par la population nigériane malgré des performances « louables ». C’est ce que note le Fonds monétaire international (FMI), une récente analyse des résultats de la CBDC nigériane.

Après plus d’un an d’exploitation, l’eNaira n’aura été impliqué que dans environ 802 000 transactions en tout. Ceci, pour seulement 1,5 % des portefeuilles actifs par semaine. Pendant que moins de 1 % des comptes bancaires du pays sont dotés de portefeuilles.

Des performances bien maigres pour une monnaie numérique qui ambitionnait à son lancement de régler deux problèmes majeurs. Il s’agit notamment d’étendre l’inclusion financière aux personnes ne disposant pas de compte bancaire en facilitant le transfert de fonds.

Des pistes d’amélioration, pas si évidente à mettre en œuvre

Pour le moment, la CBDC du Nigéria est bien loin de ces objectifs qui semblent être des vœux pieux. Car l’eNaira est battu à plate couture par les services de mobile money (MMO). Le FMI note d’ailleurs qu’un inversement de cette tendance nécessitera une stratégie beaucoup plus ingénieuse.

« Comme pour tous les produits de réseau présentant des caractéristiques similaires, comme les cartes de crédit, la rupture de l’équilibre initial de faible adoption nécessite un mélange de stratégies astucieuses et de chance », souligne notamment le rapport.

D’après l’institution financière internationale, des pistes existent pour changer la donne et améliorer le taux de pénétration de l’eNaira. La première consisterait, par exemple, à mettre en place un système d’intermédiation pour les transferts de fonds.

Une deuxième possibilité serait de pousser les commerçants à davantage utiliser l’eNaira. Les initiatives du gouvernement nigérian dans ce sens sont pour l’heure un échec. Le FMI le note d’ailleurs que renverser la vapeur est « difficile à imaginer ». Difficile à imaginer, mais pas impossible.

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Luc Jose A.

Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.