L’écosystème Terra peut-il vraiment renaitre de ses cendres et retrouver sa place dans la cryptosphère ?

Le 25 mai, le plan de relance de l’écosystème Terra devant aboutir au hard fork de la blockchain a été approuvé par la communauté avec un vote favorable à 65 %. Dans la foulée, plusieurs exchanges majeurs de la cryptosphère ont manifesté leur soutien au mouvement en annonçant leur participation à l’airdrop des nouveaux tokens et la cotation de ces derniers sur leurs plateformes. Toutefois, les premières difficultés rencontrées par la nouvelle blockchain et la participation de Do Kwon dans cette aventure semblent condamner Terra 2.0 à l’échec. Explications.

Le soutien des exchanges à Terra ne passe pas auprès de la communauté crypto

Pour justifier leur soutien à Terra 2.0, les exchanges ont évoqué la nécessité d’aider leurs clients ayant perdu des fonds dans l’effondrement de LUNC et de l’USTC à récupérer une partie de leurs pertes. « Nous avons décidé de laisser les gens échanger les tokens qui ont été objet d’airdrop pour récupérer leurs actifs », a fait savoir Binance. Même son de cloche du côté de Kraken dont le PDG Jesse Powell a expliqué que la cotation du nouveau token LUNA est une réponse à la demande des clients de l’exchange. Toutefois, ce dernier a précisé que cette cotation n’était pas nécessairement synonyme d’approbation.

Malgré les nobles raisons avancées par les exchanges, nombreux sont les investisseurs qui se sont plaints de la mauvaise rémunération des airdrops effectués. Certains d’entre eux ont fait le choix de s’en débarrasser automatiquement pour encaisser les gains. Plusieurs acteurs de la cryptosphère ont estimé que les exchanges auraient dû anticiper ce scénario. « Pourquoi inscrire un projet présentant des défauts très visibles, relevés par de nombreuses personnes connues sur Twitter, et les ignorer ensuite ? Lex exchanges doivent rendre leur processus de cotation plus sûr et plus rigide » a déclaré Justin Hartzman, PDG de Coinsmart.

La présence contestée de Do Kwon à la tête du projet

Pointé du doigt après l’effondrement de Terra, Do Kwon, PDG de Terraform Labs, est actuellement la cible d’une enquête pour évasion fiscale et manipulation du marché en Corée du Sud. Dans le même temps, il a été révélé que l’intéressé avait déjà lancé un projet de stablecoin algorithmique, à savoir Basis Cash (BAC), qui s’est également soldé par un échec. Dès lors, plusieurs experts assurent que sa présence à la tête du nouveau projet serait contre-productive pour une relance effective et pérenne de Terra.

 « Je crois que la direction de Do Kwon empêchera Terra 2.0 d’être accepté et considéré comme un redémarrage légitime. Qu’il soit ou non responsable de la mauvaise gestion des réserves, la communauté et l’espace crypto semblent le tenir pour responsable du désastre qu’a été l’effondrement de LUNC et de l’USTC. À mon avis, tout projet dont il est le chef, au moins pour les prochaines années, sera rejeté par la communauté des cryptomonnaies » a prévenu Zachary Greene, qui dirige le site Web Greenery Financial.

La forte volatilité de LUNA au lendemain de son lancement, les plaintes formulées par les investisseurs et le manque de confiance qu’inspire Do Kwon ne plaident clairement pas en faveur de Terra 2.0. Il est difficile dans ce contexte d’imaginer comment l’écosystème qui lui est associé pourra se relever et retrouver son rythme de croissance d’antan. 

Source : Cointelegraph