L'économie française se contracte alors que la crise politique s'intensifie

L’économie française termine l’année 2024 sur une note préoccupante avec une contraction de 0,1 % de son PIB au quatrième trimestre. Cette situation intervient dans un contexte particulièrement tendu, où le déficit public atteint le niveau alarmant de 6 % du PIB, plaçant l’Hexagone parmi les plus mauvais élèves de la zone euro.

Une économie fragilisée par les incertitudes politiques

L’économie française marque le pas en cette fin d’année 2024. Après une croissance de 0,4 % au troisième trimestre, le PIB s’est contracté de 0,1 % sur les trois derniers mois de l’année, selon l’Insee. Cette baisse coïncide avec la fin des Jeux olympiques de Paris, qui avaient temporairement stimulé l’activité économique.

Les signaux d’alerte se multiplient. La consommation des ménages ralentit, passant d’une hausse de 0,6 % à seulement 0,4 % ce trimestre. Du côté des entreprises, l’investissement est au point mort, tandis que celui des ménages recule de 0,3 %. 

Cette situation reflète un climat de défiance généralisé, amplifié par la crise politique que traverse le pays depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin.

Le monde des affaires tire la sonnette d’alarme. Bernard Arnault, PDG de LVMH, dénonce une fiscalité excessive qui pousse les entreprises à investir hors de France. Le Medef fait écho à ces préoccupations, évoquant une « vraie détérioration » du climat des affaires et une « colère » croissante des entrepreneurs.

Des finances publiques sous haute tension

La situation des finances publiques françaises devient particulièrement préoccupante avec un déficit qui atteint 6 % du PIB, un niveau qui place la France en position délicate vis-à-vis de ses partenaires européens.

Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, fait face à un défi majeur avec le vote crucial sur le budget 2025 prévu la semaine prochaine. Son gouvernement ambitionne de réaliser plus de 50 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit à 5,4 % du PIB en 2025, un objectif qui semble de plus en plus difficile à atteindre.

La confiance des investisseurs internationaux s’érode, comme en témoigne l’écart croissant entre les taux d’emprunt français et allemand à 10 ans. Plus inquiétant encore, les taux français dépassent désormais ceux de l’Espagne et du Portugal, une situation inédite qui illustre la dégradation de la perception de la signature française sur les marchés financiers.

En somme, les perspectives pour 2025 restent moroses, avec une croissance attendue de seulement 0,5 %, bien en dessous des prévisions gouvernementales. Face à une crise qui s’aggrave, notamment sur le front de l’emploi, le gouvernement Bayrou devra trouver un équilibre entre réduction du déficit et soutien à l’économie pour éviter une détérioration encore plus marquée de la situation.