L'économie chinoise dépasse celle des États-Unis
C’est acté, la Chine est numéro 1. Et pas que d’un peu. L’ordre monétaire international va changer. Le Bitcoin attend son heure.
龙
On voit de temps à autre des prédictions d’effondrement de la Chine qui tricherait sur ses chiffres de croissance.
La vérité est que le PIB de l’Empire du Milieu est désormais 22 % plus large que celui des États-Unis, à parité de pouvoir d’achat. C’est-à-dire en utilisant un taux de change qui égalise le coût de la vie.
Si vous visitez un jour Pékin, vous réaliserez vite qu’un euro converti en yuan vous permet d’acheter plus de choses qu’à Paris. Une coupe de cheveux vous coutera moins chère en Chine. Mais pourquoi devrions-nous valoriser le travail du coiffeur chinois en dessous de celui du coiffeur parisien ?
Pour éviter cette déformation de la réalité, les économistes comparent les PIB à parité de pouvoir d’achat.
C’est essentiel pour éviter des gros titres trompeurs comme récemment avec l’angoisse répandue par le Conseil européen selon laquelle l’UE avait une économie plus importante que les États-Unis en 2008, mais désormais 30 % inférieure. Il s’agissait simplement d’un effet de base lié à la hausse du dollar.
C’est ainsi, les taux de change peuvent énormément fluctuer sur fond de spéculation passagère. Le PIB américain repose sur un dollar artificiellement gonflé par le système du pétrodollar. Tout s’éclaire lorsque l’on utilise la parité de pouvoir d’achat :
Le pétrodollar, la béquille américaine
La vigueur du dollar est artificielle pour la bonne et simple raison que les États-Unis affichent un déficit commercial abyssal. En temps normal, le dollar devrait chuter sans discontinuer jusqu’à ce que la balance commerciale soit à l’équilibre.
Sauf que les États-Unis jouissent du fameux « privilège exorbitant ». Ce dernier tient au fait que les exportations de pétrole sont libellées en dollar. Et cela depuis 1974, lorsque Henry Kissinger tordit le bras à l’Arabie Saoudite.
Depuis, bien d’autres matières premières ont été libellées en dollar. Si bien qu’il compose désormais l’essentiel des réserves de change des banques centrales (~7 000 milliards de dollars).
C’est autant de dollars revenant au bercail vu que les banques centrales placent leurs réserves dans la dette américaine pour engranger des intérêts. D’où la vigueur factice du dollar qui cessera dès l’instant où les nations exportatrices accepteront plutôt le yuan, le rouble, la roupie, l’or, le bitcoin, etc.
Les États-Unis abusent de ce privilège. Cela se constate par une dette publique représentant rien dde moins que 34 % de la dette publique mondiale. Contre seulement 15 % pour celle de la république populaire.
En outre, la dette totale américaine atteint 400 % du PIB, contre 300 % pour la Chine. Les niveaux d’endettement sont également importants quand on veut faire des comparaisons de PIB.
Une autre excellente manière de comparer deux économies se fait au niveau de la consommation d’électricité. Le graphique suivant montre clairement où est-ce que la qualité de vie augmente :
Sans croissance de la consommation d’énergie, la croissance du PIB n’est qu’un artifice inflationniste ! Le PIB peut augmenter pour de bonnes et de mauvaises raisons. L’inflation des abonnements Netflix n’est pas comparable à la construction de centrales nucléaires.
Ce qui n’a pas empêché Moody’s de placer la dette de la Chine sous perspective négative. Pourtant, l’Empire du Milieu a connu une croissance de 40 % depuis la dernière dégradation de sa note de crédit, en 2017…
Diviser pour mieux régner
Washington entretient des guerres à droite et à gauche précisément pour tenter de préserver son privilège exorbitant.
Il s’agit d’intimider les nations qui voudraient s’émanciper du dollar. Le chef des services de renseignement russes Sergey Naryshkin a récemment eu des paroles très franches à ce propos :
« Le monde qui émerge ressemble de plus en plus à une situation révolutionnaire classique, lorsque le « haut », sous la forme de l’affaiblissement des États-Unis, ne peut plus assurer son leadership, et que le « bas », dans lequel l’élite anglo-saxonne, sans exagération, comprend tous les autres pays, ne veut plus se soumettre au diktat de l’Occident.
Afin d’éviter un effondrement radical de l’ensemble de la « superstructure » mondiale qui ne profite qu’aux Anglo-Saxons, les hauts gradés euro-atlantiques feront le choix d’entretenir un chaos contrôlé – déstabilisant la situation dans des régions clés de la planète en montant certains États « récalcitrants » contre d’autres, puis en formant autour d’eux des coalitions opérationnelles et tactiques sous le contrôle de l’Occident.
Il est évident que l’année à venir sera marquée par l’intensification de la confrontation entre deux principes géopolitiques antagonistes : le « diviser pour régner » anglo-saxon et le « unir pour diriger » continental. »
Vladimir Poutine a lui déclaré cette semaine depuis Riyad que l’occident « a discrédité l’infrastructure financière dominée par le dollar et l’euro, les transactions effectuées par l’intermédiaire des banques occidentales et du réseau de paiement international SWIFT ».
Gold Standard / Bitcoin Standard
L’Occident s’agite, mais la victoire russe sur une armée d’un demi-million d’Ukrainiens pilotée par l’OTAN n’est pas passée inaperçue. Les pétromonarchies ne craignent plus de subir le même sort que l’Irak.
La visite en fanfare du président russe du côté des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite est à ce titre très révélatrice. De même que la présence de la présidente de la banque centrale russe Elvira Nabiullina.
Rappelons que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis viennent de rejoindre les BRICS. Ce faisant, il n’est plus question de financer la dette US. La dédollarisation des exportations de pétrole saoudien et le depeg du rial vis-à-vis du dollar furent donc certainement au cœur des conversations.
Les memes ont fusé sur X :
La visite du président russe visait probablement à leur donner du courage. D’ailleurs, Ramzan Kadyrov était également de la partie. C’est un signe aussi fort vu que le président de république tchétchène a prouvé sa capacité à défaire des troupes otaniennes en Ukraine.
Le monde veut clairement lâcher la monnaie impériale pour embrasser l’or que la Russie et la Chine (et d’autres pays) achètent sans compter depuis que la Fed fait tourner sa planche à billets (QE).
Une réserve de valeur reviendra tôt ou tard au centre des échanges mondiaux. L’or d’abord, et puis finalement, le bitcoin, pour de bonnes raisons expliquées ici : Le Bitcoin ne s’arrêtera jamais, Laura.
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