Le Venezuela vend son pétrole en crypto
De nouveau sanctionné par les États-Unis, le Venezuela se tourne de plus en plus vers les cryptomonnaies telles que les stablecoins ou le bitcoin.
Pétrocrypto
La compagnie pétrolière publique vénézuélienne PDVSA prévoit d’accroitre l’utilisation des cryptomonnaies pour ses exportations de pétrole.
Cette décision intervient alors que les États-Unis viennent de réimposer des sanctions qui paralysent l’industrie pétrolière du pays depuis 2017.
Autrefois l’un des principaux producteurs mondiaux, le Venezuela a vu sa production s’effondrer depuis 3 millions de barils par jour en 2014 à moins de 400 000 b/j en 2020. En cause, les sanctions de « pression maximale » de l’ère Trump visant à renverser le président Nicolas Maduro.
La levée temporaire des sanctions en octobre a permis au Venezuela d’augmenter sa production à 800 000 b/j au premier trimestre. L’allègement des sanctions a également facilité la vente du pétrole, sans avoir à passer par le couteux marché noir.
A noter que la compagnie pétrolière américaine Chevron est seule autorisée à faire affaire avec le Venezuela. D’autres compagnies comme Total devront attendre une éventuelle autorisation américaine…
Le retour des sanctions va forcer Caracas à davantage utiliser les cryptomonnaies pour faciliter les paiements. Et notamment l’USDT (Tether), un stablecoin adossé au dollar.
Et pourquoi pas le bitcoin ?
La réintroduction de l’embargo signifie que les comptes bancaires abritant le produit des ventes de pétrole en dollars pourraient être gelés. D’où l’utilisation grandissante de l’USDT.
Il s’agit d’un stablecoin dont la valeur est indexée sur celle du dollar. Un stablecoin est une cryptomonnaie conçue pour maintenir la parité avec une monnaie nationale.
Cela dit, l’USDT n’est pas résistant à la censure, contrairement au bitcoin. Tether est mis en œuvre par une compagnie américaine qui pourrait devoir geler des USDT. Cela est déjà arrivé.
« Nous avons différentes monnaies, en fonction de ce qui est stipulé dans les contrats », a déclaré le ministre vénézuélien du pétrole Pedro Tellechea. Le ministre a confié à Reuters que les monnaies numériques pourraient être la méthode de paiement préférée dans certains contrats.
Le Venezuela rechigne probablement à adopter le bitcoin du fait que ses importations proviennent surtout de Chine (31 %) et des États-Unis (23 %). Autant de pays qui n’accepteront pas de si tôt le bitcoin en paiement.
Le Venezuela exporte toutefois beaucoup en Turquie (14 %) où le bitcoin a le vent en poupe. En effet, plus de la moitié des turcs âgés de 18 à 60 ans détiennent des cryptomonnaies. C’est ce qu’il ressort du rapport sur la Turquie de la bourse de l’exchange KuCoin.
A quand le pétrobitcoin ?…
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