Le PDG de Gauntlet expose les compromis qui existent entre les différentes solutions de pontage de blockchains

Plateforme de modélisation des risques pour les licornes de la cryptosphère, Gauntlet s’est intéressé dernièrement à l’adoption des solutions de pontage entre blockchains. Cet intérêt se justifie par les nombreux piratages qui ont ciblé ces instruments avec plus d’un milliard de dollars de cryptomonnaies volés à ce jour en 2022. Fondateur et PDG de Gauntlet, Tarun Chitra est revenu sur les avantages et inconvénients des différentes solutions existantes et leur avenir dans l’industrie. 

Les utilisateurs choisiront les ponts en fonction de leur tolérance au risque

Alors que les banques utilisent des canaux de paiements comme le SWIFT pour effectuer des transactions, la cryptosphère manque de méthode pour le transfert d’actifs entre les blockchains. S’il est vrai que les solutions actuelles de pontage entre les blockchains apportent une certaine satisfaction, elles présentent actuellement trop de lacunes. M. Chitra pense que ces lacunes seront finalement acceptables pour différentes catégories d’utilisateurs en fonction de leurs besoins. Il a fait remarquer que la tolérance au risque de ces derniers dictera leur choix.

« Je soupçonne que le marché se développera d’une manière où il y a un segment du marché qui est prêt à tolérer beaucoup plus de risques, mais ils vont également faire de très petites transactions, et il y a un segment du marché qui est comme nous des courtiers de gré à gré, et nous ne négocions que des tailles d’un million de dollars ou plus, et nous n’utilisons que les ponts plus lents. Nous allons avoir cette sorte de stratification de la « qualité de service », les gens choisissant leur compromis en matière de risque », a-t-il déclaré.

Trois solutions pontages de blockchains peuvent prétendre à une adoption massive

Sur la base de ce critère et en faisant le bilan des avantages et inconvénients des solutions existantes, M. Chitra en a identifié trois qui ont un avenir prometteur. Il s’agit des actifs synthétiques, des ponts gérés par des validateurs sélectionnés et des atomic swaps. Si la première des solutions citées offre aux utilisateurs des temps de transaction courts, elle expose les utilisateurs à d’énormes pertes lorsque le prix synthétique n’est pas égal au prix réel de l’actif crypto.

 La vitesse est quant à elle sacrifiée avec les atomic swaps même s’ils permettent un transfert direct d’actifs natifs entre les blockchains. En ce qui concerne les ponts gérés par des validateurs sélectionnés, leurs limites ont pu être appréciées avec le récent piratage du Ronin Bridge d’Axie Infinity. Malgré ces réalités, M. Chitra est persuadé que ces trois solutions ont le potentiel de s’imposer dans la cryptosphère.

« Ma suspicion est que les trois survivront, mais pour des raisons différentes. Elles offrent toutes un rapport qualité/risque/récompense légèrement différent. Les plus risquées seront celles qui vous donneront une faible latence et une très bonne UX, et puis les moins risquées seront celles pour lesquelles vous devrez attendre un certain temps et qui prendront une éternité, mais en fait vous avez des garanties très élevées », a-t-il affirmé.

Les innovations technologiques présentant inévitablement des inconvénients, la cryptosphère doit apprendre à composer avec ceux des solutions de pontage entre les blockchains. S’il est vrai que la tolérance au risque jouera un rôle important dans le choix de l’une de ces solutions, la qualité de ces dernières ne devrait pas être pour autant négligée.

Source : The Block