Le casino va fermer, place à la réglementation
Analyse de BTC/USD du mercredi avec le traditionnel résumé de l’analyse on-chain de Glassnode, les bons mots de Michael Saylor et l’annonce d’un projet de loi européen Mica II par Christine Lagarde en personne…
Résumé du rapport hebdomadaire de Glassnode
GlassNode déclare en introduction que le bitcoin a « souffert d’une réduction massive de l’effet de levier sur lequel reposait la majeure partie du dernier cycle haussier ». Ce « deleveraging » est lié à la « l’insolvabilité, l’illiquidité ou la liquidation de certains acteurs de la DeFi, de hedge funds et d’exchanges ». « Nous commençons à voir des signaux de capitulation chez un certain nombre d’entités, y compris les mineurs et les holders. »
L’une des métriques mises en avant dans le rapport est le « Realized Loss ». Cet indicateur montre la différence de valeur entre le moment où les BTC ont été obtenus et le moment où ils ont été vendus. Nous avons atteint un plus haut historique avec des ventes à perte représentant en moyenne 2.4 milliards de dollars par jour :
GN s’est ensuite penché sur la part des BTC affichant un profit ou une perte latente. Cette métrique fait la moyenne du prix de l’ensemble des BTC au moment où ils ont été échangés pour la dernière fois. Il apparaît qu’en moyenne, même les holders de long terme sont désormais sous l’eau.
Dans l’ensemble, 51 % des BTC accusaient une perte latente lorsque BTC/USD est tombé sur 17 600 dollars. Historiquement, GN note que le bottom est atteint lorsque 55 % à 60 % des BTC affichent une perte latente.
Concernant les BTC des holders de long terme (plus de 155 jours), la perte latente concerne 35 % de leurs BTC. La douleur est moindre que lors des précédents bear markets (entre 42 % et 51 % des BTC en perte).
Le stack détenu par ces holders au long court a diminué de 178 000 BTC au cours de la semaine dernière, ce qui équivaut à 1,31 % du total.
GN pense toutefois qu’il est probable que nous ayons déjà atteint un niveau de douleur financière significatif d’un point de vue historique. La raison étant que la perte à jamais de nombreux BTC floute un peu les statistiques.
Concernant la capitulation des mineurs, GN s’est intéressé à l’indicateur appelé Hash Ribbon. Cette métrique combine les moyennes mobiles sur 30 et 60 jours du hashrate du bitcoin pour déterminer si les mineurs ont capitulé :
Le hash ribbon montre effectivement que des mineurs éteignent actuellement leurs appareils. Certains sont même forcés de vendre une partie de leur réserve de BTC.
GN rapporte que « les volumes de BTC quittant des adresses des mineurs [pour être vendus] varient entre 5 000 et 8 000 BTC par mois ». « Cette situation est désormais comparable à la capitulation de 2018-2019. »
Conclusion du rapport :
« Les investisseurs ont atteint ou sont très proches de seuils de douleur financière historiquement élevés. Les ventes forcées [parce qu’utilisant un effet de levier] semblent être à l’origine d’une grande partie des ventes récentes. Nous devrions par conséquent commencer à observer des signaux d’épuisement de la pression vendeuse dans les semaines et les mois à venir ».
Le temps de la régulation est venu
Il est certain que l’explosion de la DeFi ponzienne, les liquidations des positions avec effet de levier et le dégonflement de la bulle des NFT et autres shitcoins inutiles a largement impacté le bitcoin qui est malheureusement associé dans la conscience collective au reste de la CrYpTo. Nous avions précédemment discuté des systèmes de ponzi shitcoinesques de ce dernier cycle.
Les abus et les scams absolument hallucinants de ce dernier cycle ne laisseront pas les autorités de marbre. Les gendarmes financiers et législateurs sont désormais en position de force pour mettre de l’ordre dans un « écosystème » devenu un casino géant.
C’est ce qu’a recommandé hier Michael Saylor au micro de Bloomberg. Ce dernier a donné une liste de choses qui empêchent le bitcoin d’atteindre les 10 000 milliards.
- Les 520 exchanges non enregistrés auprès des autorités de marché
- Le wash trading
- Les effets de levier 20x et plus
- Les 19 000 cryptomonnaies (qui sont des « securities non enregistrées auprès de la SEC »)
- Les wannabe banks non régulées comme Celsius (DeFi)
- Les terroristes de chez Luna
- Les stablecoins non régulés
- L’absence d’ETF spot
- L’absence de clarté comptable qui empêche les banques de détenir des BTC
Pour le CEO de Microstrategy, ces problèmes ne seront pas résolus au cours des dix prochaines semaines, mais au cours des dix prochaines années :
« Le bitcoin a été freiné par son association à l’industrie de la CrYpTo du ‘tout est permis’. La régulation de ce marché sera un feu vert pour les fonds d’investissement qui pourront s’investir dans le bitcoin. Ce sera le catalyseur du prochain bull run ».
Gageons que l’arrêt des effets de levier délirants pour les utilisateurs de Binance en France et en Allemagne permettra de réduire cette volatilité monstre qui freine l’adoption du BTC par les grandes institutions.
Cela étant dit, si la « loi bitcoin » est entre de bonnes mains aux États-Unis (Cynthia Lummis), elle n’a pas l’air de l’être en Europe. En effet, Christine Lagarde est venue mettre son grain de sel lors de son audition auprès de la commission des affaires économiques et monétaires du parlement européen.
Elle qui avait déclaré le mois dernier que les cryptomonnaies « ne valent rien » aux Pays-Bas. Ce qui peut se comprendre à condition de ne pas mettre le bitcoin dans le même sac que les shitcoins…
Passons sur le fait que la députée européenne Aurore Lalucq ait complaisamment interrogé Christine Lagarde sur l’impact des crypto-krach sur la stabilité financière. Il fut surtout intéressant de voir la présidente de la BCE prendre ses aises et faire des recommandations sur une nouvelle loi (MICA II) qui s’adressera spécifiquement au bitcoin :
« Mica 2 devrait réglementer les questions des crypto-actifs lorsqu’il n’y a pas d’émetteurs identifiables, c’est le cas pour le bitcoin. »
Rappelons que le ministère des Finances Allemand s’est récemment opposé à l’interdiction pour les exchanges de transférer des bitcoins vers des wallets privés telle que prévue dans le projet de loi MiCa I. Cette loi MICA II sera donc très probablement l’occasion de revenir à la charge sur la question des « unhosted wallets ».
En parallèle, le grand dessein de Mme Lagarde avance. Nous voulons parler du CBDC. La banque des règlements internationaux (BRI) chapeaute le projet en incitant toutes les banques centrales à travailler sur cette « monnaie » programmable qui s’annonce déjà comme le plus formidable outil totalitaire que le monde est connu.
Or la BRI a publié ce jeudi la partie de son rapport économique annuel dont le titre est : « CBDC, une opportunité pour le système monétaire ». Nous en ferons bientôt un résumé sur Cointribune.
En attendant, soulignons que le nombre d’adresses détenant au moins 0.01 BTC vient d’atteindre 10 millions, au plus haut historique.
Malgré la shitcoinerie des scammers et des banques centrales, le bitcoin triomphera de cette énième purge provoquée par les effets de levier délirants. Ses 21 millions d’unités d’énergie chiffrée feront tourner le monde entier.
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