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Le Bitcoin mis de côté lors du sommet Trump-Bukele : Décision ou simple oubli ?

12h00 ▪ 7 min de lecture ▪ par Mikaia A.
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Le 14 avril, Donald Trump a reçu le président salvadorien Nayib Bukele à la Maison Blanche pour discuter de l’immigration, de la sécurité et des échanges commerciaux entre les deux nations. Une rencontre qui, si elle a été marquée par des discussions concrètes sur des sujets épineux, a fait l’impasse sur une question pourtant chère aux deux dirigeants : le bitcoin. Le moment semblait pourtant idéal pour aborder cette crypto, mais, étrangement, elle n’a pas été mentionnée. Un choix délibéré ou simplement un timing qui ne s’y prêtait pas ?

Illustration de la rencontre de Trump avec Bukele, et un logo brisé de bitcoin

L’axe de la rencontre Trump-Bukele : immigration, sécurité, et commerce

Lors de cette réunion, c’est bien la sécurité bilatérale et l’immigration qui ont pris le dessus. Les États-Unis et El Salvador entretiennent une relation étroite sur ces sujets. Trump, toujours préoccupé par la lutte contre l’immigration illégale, a proposé d’envoyer des criminels américains dans les prisons salvadoriennes, dans un effort pour alléger le système carcéral des États-Unis tout en renforçant la collaboration entre les deux pays. 

C’est une partie du fameux accord de 6 millions de dollars signé entre les deux nations, qui prévoit la déportation de criminels étrangers vers le Salvador.

Dans cette optique, Trump a également suggéré d’agrandir les prisons au Salvador pour accueillir encore plus de déportés

En parallèle, il a abordé la question du commerce, en évoquant la guerre commerciale avec la Chine. Trump a proposé une exemption temporaire pour les constructeurs automobiles américains afin de les aider à relocaliser leur production. Un angle pragmatique et immédiatement pertinent, alors que l’industrie automobile cherche encore ses marques après les disruptions dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. 

J’aime le peuple du Salvador et ils ont un sacré président.

C’était donc une rencontre marquée par des discussions sérieuses sur des questions de politique intérieure et de commerce international, loin de la scène crypto. Et si le bitcoin avait été mise de côté, c’était probablement parce que les enjeux immédiats de sécurité et diplomatie l’emportaient. 

Bitcoin mis en veille : une absence de choix ?

Pourtant, cette rencontre se déroule dans un contexte où le bitcoin occupe une place centrale dans les agendas des deux leaders. Le Salvador a été le premier pays à adopter Bitcoin comme monnaie légale en 2021, une décision audacieuse pilotée par Bukele. Quant à Trump, il a également soutenu cette idée à sa manière, en signant un décret en mars 2024 visant à créer une réserve stratégique de bitcoin aux États-Unis. L’idée était d’accumuler du bitcoin saisi dans des affaires criminelles et de l’utiliser pour constituer un stock national de la cryptomonnaie.

Malgré ces positions communes sur la crypto, les discussions du 14 avril n’ont absolument pas abordé le sujet de la crypto. Un étrange silence, surtout quand on sait que Trump se positionne de plus en plus comme un anti-institutions mondiales ces derniers temps. En fait, les deux hommes semblent avoir privilégié des sujets plus « tangibles » pour l’instant, laissant de côté le débat sur la régulation ou l’adoption du bitcoin à l’échelle mondiale.

Certains y verront une stratégie délibérée pour détourner l’attention des questions sur la crypto, ou peut-être une manière de réorienter le focus vers des sujets jugés plus « urgents » par leurs administrations respectives. La politique économique mondiale, surtout en période de tensions géopolitiques, semble prévaloir sur la question de la crypto, qui, bien que révolutionnaire, reste un sujet en évolution. 

La réunion entre @nayibbukele et @realDonaldTrump représente un tournant dans l’histoire du Salvador.

Mais l’absence de discussions sur le bitcoin ne manquera pas de susciter des interrogations dans les mois à venir.

Les grandes lignes de la rencontre Trump-Bukele :

  • Immigration : Discussion sur les déportations, avec un plan pour envoyer des criminels américains au Salvador ;
  • Sécurité : Proposition d’élargir les prisons au Salvador pour accueillir plus de détenus étrangers ;
  • Commerce : Exemption temporaire pour les constructeurs automobiles américains face à la guerre commerciale avec la Chine ;
  • Relations bilatérales : Renforcement des liens sécuritaires et économiques entre les États-Unis et le Salvador ;
  • Absence du bitcoin : Malgré leur soutien à la crypto, aucun sujet sur le bitcoin n’a été abordé pendant la réunion.

Le Salvador face à des compromis avec le FMI : le bitcoin en pointillé

Pendant que le bitcoin restait sur le banc de touche, un autre sujet majeur lié au Salvador est venu se glisser en arrière-plan : son accord avec le FMI. En décembre 2022, le pays a signé un prêt de 1,4 milliard de dollars avec le Fonds Monétaire International. Un accord qui a inclus des conditions strictes, notamment la nécessité de revoir sa politique Bitcoin et de réduire l’implication du secteur public dans les cryptomonnaies. 

Cette décision a marqué un tournant pour le gouvernement salvadorien, qui avait jusque-là fait du bitcoin une pièce maîtresse de sa stratégie économique.

Bien que les législateurs aient dû modifier les lois sur le BTC pour se conformer à cet accord avec le FMI, le pays continue malgré tout ses achats quotidiens de bitcoins. À ce jour, le Salvador détient environ 6 000 BTC, dont la valeur s’élève à environ 520 millions de dollars. 

Bukele a donc dû jongler entre ses ambitions pour la crypto et les impératifs du FMI, ce qui a ouvert la voie à des compromis nécessaires pour maintenir la stabilité économique du pays.

Trump, de son côté, pourrait ignorer cette pression internationale. Il a toujours été un critique virulent des institutions mondiales comme le FMI ou la Banque mondiale, et ses priorités semblent être davantage tournées vers des solutions nationales, comme la relocalisation de la production automobile. 

Cette posture anti-institutionnelle pourrait d’ailleurs expliquer en partie pourquoi il n’a pas abordé la question du bitcoin lors de sa rencontre avec Bukele.

Au final, cette rencontre n’a pas été marquée par des discussions sur le bitcoin, mais plutôt par des défis géopolitiques immédiats. La sécurité, l’immigration et le commerce ont éclipsé la crypto, bien que cette dernière reste un sujet essentiel pour Trump et Bukele. Le futur de BTC dans les relations entre les deux pays pourrait se dessiner au gré des évolutions économiques et politiques à venir.

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Mikaia A.

La révolution blockchain et crypto est en marche ! Et le jour où les impacts se feront ressentir sur l’économie la plus vulnérable de ce Monde, contre toute espérance, je dirai que j’y étais pour quelque chose

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