"Le Bitcoin est une réserve de valeur" - FED NY
La Fed met le bitcoin et l’or dans le même sac. Cette déclaration est toujours bonne à prendre quand certains gouverneurs de la BCE plaident ouvertement pour son « interdiction »…
Le Bitcoin est décorrélé de la macroéconomie
Gianluca Benigno, chercheur de la FED de New York, déclare que le « bitcoin est une réserve de valeur au même titre que l’or ». « Le nombre d’unités est fini et il peut être utilisé pour détenir et transférer de la valeur. »
Soit dit en passant, le président de la FED Jérôme Powell avait déjà déclaré la même chose en 2021 : « Il s’agit essentiellement d’un substitut [le bitcoin] à l’or plutôt qu’au dollar ». Le gouverneur de la FED de St Louis Jim Bullard avait tenu les mêmes propos encore auparavant.
Ce nouvel aveu se trouve dans le papier de recherche : « The Bitcoin-Macro Disconnect » dans lequel la FED analyse l’influence des facteurs macroéconomiques sur le Bitcoin.
Sans surprise, le Bitcoin n’affiche pas de corrélation claire avec l’économie :
« La principale conclusion est que, contrairement à d’autres classes d’actifs, le bitcoin n’a pas réagi de manière significative aux nouvelles concernant la politique macroéconomique et monétaire des États-Unis. Cette déconnexion est déroutante, car les changements inattendus des taux directeurs devraient, en principe, affecter le prix du bitcoin. »
La FED de New York est partie du principe que « tout ce qui peut influencer les taux d’intérêt, que ce soit directement (hausse ou baisse de taux) ou indirectement (nouvelles sur les conditions macroéconomiques) », devraient affecter la valeur du Bitcoin.
Benigno a donc comparé l’évolution du BTC avec l’or, le S&P 500 et le taux de change EUR/USD au cours de l’heure suivant une dizaine de grandes annonces macroéconomiques comme les taux directeurs, les chiffres de l’emploi, etc.
Un exemple
Le graphique ci-dessous montre la réaction du Bitcoin, de l’or, du S&P500 et du taux de change EUR/USD une heure après les chiffres de l’emploi aux États-Unis (panneau de gauche). Et une haute après le communiqué de la FED sur les taux (panneau de droite).
Les chiffres de l’emploi de juin 2016 furent inférieurs aux attentes. Par conséquent, le dollar s’est immédiatement déprécié d’environ 1 % par rapport à l’euro, le cours des actions a baissé d’environ 0,5 % alors que le prix de l’or s’est apprécié de 2 %. A contrario, le bitcoin n’a pas affiché de direction claire.
Lors de la réunion de la Fed de juin 2021, le FOMC a signalé que les taux d’intérêt devaient augmenter plus tôt et plus rapidement qu’anticipé. Là encore, le dollar, l’or et les cours des actions ont immédiatement réagi alors que le bitcoin n’a pas réagi de manière systématique.
Conclusion de l’étude :
« Contrairement aux taux de change et aux marchés boursiers, le bitcoin ne réagit guère aux nouvelles macroéconomiques. Le résultat selon lequel le bitcoin ne réagit pas non plus aux politiques monétaires est encore plus surprenant. À première vue, notre étude jette quelques doutes sur le rôle des taux directeurs sur la valuation du bitcoin. »
Pourquoi le Bitcoin fait-il cavalier seul ?
Le Bitcoin est différent des autres classes d’actif en ça qu’il n’offre pas de rendement. Tout le contraire de dollars placés dans la dette américaine ou dans une action de multinationale.
La valeur du bitcoin n’est pas impactée de manière mécanique par les taux directeurs des banques centrales. Cela dit, la théorie voudrait qu’un actif sans rendement perde de son attrait lorsque les taux montent.
Il est en théorie plus intéressant de placer son argent dans une obligation d’État rapportant 5 % par an que dans de l’or. Or ce n’est pas du tout ce que l’on observe :
L’or est avant tout perçu comme une assurance contre les écroulements monétaires. Chute du taux de change, inflation à deux chiffres, contrôle des changes, faillites bancaires, etc.
Cette assurance devient de plus en plus prisée à mesure que l’inflation s’envole en même temps que la dette. Les dettes sont telles qu’il est devenu impossible de laisser les taux élevés trop longtemps. Sinon c’est Weimar où la fin des retraites…
Et le fait est que nous nous approchons de la fin du ponzi fiat. L’inflation et les fortes tensions géopolitiques (la guerre) en sont les symptômes directs. Les affres de la planche à billets occidentale poussent le monde vers une nouvelle monnaie de réserve internationale.
L’or est comme toujours le grand candidat. Les achats des banques centrales sont d’ailleurs au plus haut depuis les années soixante. Mais le Bitcoin est en embuscade.
A ce titre, la Russie, qui mène la fronde depuis des années contre l’hégémonie du dollar, a cessé de remplir ses coffres d’or, mais vient de réduire les impôts pour les mineurs de bitcoins sibériens…
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