Le bitcoin (BTC) stagne malgré une salve d'excellentes nouvelles
Les volumes sont faibles et BTC/USD reste embourbé sur 40 000 $ malgré d’excellentes nouvelles. Fidelity propose un fonds retraite en BTC alors que la république centrafricaine vient d’adopter le bitcoin. Sans parler de la géopolitique du gaz qui pointe vers la pire inflation depuis les années 1970.
Résumé du rapport hebdomadaire de Glassnode
Glassnode s’est penché cette semaine sur la métrique des volumes :
- Les volumes sur le marché des Futures adossés au bitcoin ;
- Les volumes On-chain ;
- Les volumes de BTC entrant/sortant des exchanges.
Glassnode note en introduction que le marché des produits dérivés du bitcoin s’est développé à vitesse grand V au cours des cinq dernières années.
« Il est passé d’une petite fraction du volume Spot en 2017, au marché dominant quant à la formation des prix », peut-on lire dans le rapport. « Le volume sur le marché des Futures est maintenant plusieurs fois supérieur au marché Spot ».
Néanmoins, GN souligne que le volume global sur le marché des Futures est en forte baisse depuis le mois de janvier de l’année dernière. Nous sommes passés d’un volume avoisinant les 80 milliards de dollars par jour à 30 milliards.
[Le prix spot est le prix du BTC là, maintenant, tout de suite. Les prix sur le marché des Futures sont des paris sur le prix futur du BTC.]
GN note également une forte baisse au niveau de l’ « open interest », c’est-à-dire le montant total de BTC que les vendeurs et acheteurs de Futures se sont promis de s’échanger à une date ultérieure. Nous sommes autour de 15 milliards de dollars, soit un niveau inférieur de 37 % aux sommets atteints en avril, puis en novembre.
Pour GlassNode, la baisse d’activité sur les Futures est la conséquence de la faible volatilité ambiante. Il en découle que les « rendements sur le marché des Futures sont devenus similaires à ceux d’une obligation du Trésor américain à 10 ans alors que le risque est bien plus élevé ». D’où la fuite des capitaux vers d’autres cieux.
Dans un autre registre, on observe aussi une baisse substantielle du volume global On-chain. L’équivalent de 5 à 7 milliards de dollars changent de main chaque jour en BTC, soit 40 % de moins que ce que l’on a pu observer lors des derniers bull markets.
« Les volumes restent toutefois nettement supérieurs aux 2 milliards de dollars par jour observés tout au long de 2019-20, ce qui suggère une augmentation nette de l’utilisation du réseau », précise GN.
À noter que plus de 85 % des transactions On-chain sont supérieures à 100 000 de dollars, dont 40 % de transactions supérieures à 10 000 000 $ (contre 10 % avant octobre 2020). N’oublions pas que de nombreuses transactions qui se faisaient auparavant On-chain se font désormais via le Lightning Network. Tout se passe comme prévu.
Enfin, concernant les volumes entrants/sortants des exchanges, GN constate que nous en sommes à environ 2,1 milliards de dollars par jour, avec une légère prédominance des sorties (1,1 milliard $ qui sort contre 1 milliard $ qui entre).
Cela fait trois ans et neuf mois que nous n’avions pas vu si peu de BTC sur les exchanges. Ceci est de très bon augure. Cela signifie que de plus en plus de personnes investissent dans le bitcoin sur le long terme, ce qui draine l’offre de BTC.
À ce titre, notons que la quantité de BTC « illiquide » est au plus haut historique. 14.6 millions de BTC n’ont pas bougé depuis plus d’un an (il existe actuellement un peu plus de 19 millions de BTC en circulation).
En résumé, les volumes signalent que l’heure du FOMO-Bull run n’a pas encore sonné, mais que nous avons tout de même franchi un palier. Les pionniers continuent d’accumuler tranquillement plus de sats en attendant le prochain halving…
Fidelity, république de Centrafrique, géopolitique du gaz
La grande nouvelle de ces derniers jours est venue une nouvelle fois de Fidelity qui va permettre à ses clients de placer une partie de leur épargne-retraite en bitcoin.
Le fonds géant (4 200 milliards $ en gestion, dont 2700 milliards en épargne-retraite) veut investir jusqu’à 20 % de l’épargne en bitcoin. 20 % de 2700 milliards = 540 milliards qui pourraient atterrir dans le bitcoin. Ce dernier pesant actuellement 750 milliards de dollars, nous parlons potentiellement une hausse de plus de 70 % de BTC/USD à venir.
Sage décision étant donné qu’il devient évident que les dernières générations ne seront pas logés à la même enseigne que les boomers. En France, l’âge de départ à la retraite sera bientôt rehaussé à 65 ans, voire 70 ans si l’on suit les recommandations de la Commission européenne…
C’est ainsi. La planète a mangé son pain blanc. Le pic de pétrole nous promet la décroissance et donc l’impossibilité de payer des choses comme une retraite de 22 ans (espérance de vie en France : 82 ans). Fidelity l’a bien compris.
Autre nouvelle plus symbolique que décisive pour le BTC : la république centrafricaine est le second pays après le Salvador à faire du bitcoin une monnaie officielle devant être acceptée par tous les commerces. Un domino après l’autre…
Dans un autre registre, notons que le bitcoin consomme 25 % moins d’énergie qu’il y a un an !! « Sur un an, le hashrate a augmenté de 23 %, tandis que la consommation d’énergie a diminué de 25 % », a déclaré M. Saylor dans le dernier rapport trimestriel du Bitcoin Mining Council.
Cette performance s’explique en bonne partie par le retrait de vieilles machines face à l’arrivée de semi-conducteurs beaucoup plus performants. L’efficacité énergétique du réseau bitcoin a augmenté de 63 % en un an !
Terminons avec les dernières nouvelles du front inflationniste. Le graphique suivant montre l’indice des prix à la production en Espagne. Il s’agit du prix des marchandises en sortie d’usine :
Cette inflation finira par être transmise aux consommateurs. Les revendeurs n’absorberont pas la hausse des prix car rien ne suggère que la crise actuelle sera passagère. Au contraire.
À cela s’ajoutera bientôt une récession carabinée. La Deutsche Bank estime qu’une récession profonde est probable d’ici à l’année prochaine aux États-Unis. DB s’attend en effet à ce que la Fed rehausse son taux directeur « de la manière le plus agressive depuis les années 1980 ».
« Nous supposons, de manière prudente, qu’un taux se situant dans une fourchette de 5 à 6 % sera suffisant » pour juguler l’inflation qui « atteint son plus haut niveau depuis quarante ans », avance DB.
Cela signifie que la BCE ne pourra pas se permettre de maintenir son propre taux directeur au plancher, sous peine de voir le taux de change EUR/USD s’écrouler sous la parité. Nous sommes actuellement autour d’un euro pour 1.06 dollar, au plus bas depuis 2017 (-12 % sur un an).
La récession frappera donc aussi le vieux continent, d’autant plus qu’un embargo sur le gaz et le pétrole russe est en discussion. L’Allemagne a déjà prévenu qu’un embargo total sur le gaz russe provoquerait une baisse de 5 % du PIB. Et ne parlons pas du PIB réel…
Nous y sommes presque. La Russie a coupé ce mercredi 27 avril le gaz arrivant en Pologne et Bulgarie via les pipelines Yamal-Europe et trans-balkan. Le fermeture du robinet est liée au refus de l’UE de payer cette énergie en rouble.
L’Autriche a déjà fait savoir qu’elle accepte de payer en rouble, de même que plusieurs autres fournisseurs d’énergie européens. Force fait loi…
Et pour couronner le tout, Moscou vient d’annoncer que le rouble sera bientôt lié à l’or. Dit autrement, le gold standard va être ressuscité. La vraie monnaie fait son come-back et je vous laisse imaginer ce qu’il se passera pour le bitcoin qui est infiniment plus rare et rapide que la relique barbare…
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