Le bitcoin (BTC) garantira-t-il un second mandat à Nayib Bukele ?
La France a connu moult histoires de « vote barrage », lequel consistait à élire un candidat que l’on n’affectionne pas au détriment d’un autre moins aimé. C’est notamment le cas des présidentielles d’avril 2022, où 42 % des Français ont dû accorder un second mandat à Macron afin d’éviter l’arrivée de Le Pen au pouvoir. De leur côté, les Salvadoriens se préparent à une élection présidentielle courant 2024. Après avoir poussé Nayib Bukele, un businessman feu follet de 40 ans, au pouvoir. Lui, il n’hésite pas à embarquer le pays dans une folle aventure. Et cette « folle aventure » s’appelle bitcoin.
Nayib Bukele héritait d’un Salvador exsangue
Lors de la prise des rennes par Bukele en juin 2019, le Salvador affichait un bilan socio-économique décevant. Les deux quinquennats du Front Farabundo Marti pour la libération nationale n’étaient pas satisfaisants aux yeux des électeurs. La croissance de 2,5 % de l’économie locale reconnue par le FMI (Source : Direction générale du Trésor français) n’impactait par leur quotidien. Et encore moins le titre de « 4e économie de l’Amérique Centrale ».
C’est donc un jeune président de 37 ans qui prenait les choses en main. Un gros chantier l’attendait, notamment une lutte contre le crime organisé et des mesures pour améliorer la situation socio-économique du pays.
Le Salvador figure parmi les pays en développement qui dépendent largement de l’aide internationale. Tant pour faire tourner la machine administrative que pour édifier des infrastructures liées au développement. Dire que récemment, l’ONU veut mettre fin à l’usage des cryptomonnaies dans ces pays.
Pour ce qui est de la sécurité du Salvador, Nayib Bukele a eu droit à sa première crise de gang fin mars 2022. Afin d’y remédier, il a dû user de la force, et passer secrètement des accords avec les chefs de gang. The Intercept en a largement parlé dans son article « La promesse brisée de Nayib Bukele sur le bitcoin ».
Mais l’une des particularités de Bukele réside dans son choix du bitcoin comme monnaie légale au Salvador. Une décision qui a eu l’aval de l’Assemblée nationale du pays, et non l’approbation des opposants et du FMI.
Le Volcano Bonds, Casa del Bitoin, Bitcoin City, achats répétitifs de BTC, et autres ne sont pas du genre plaisant à leurs yeux. Pour enfoncer le clou, les cryptomonnaies traversent actuellement l’une des pires crises de l’histoire.
Une question se pose : Nayib Bukele arrivera-t-il à décrocher un second mandat en 2024 ?
Un autre quinquennat propulsé par le bitcoin ?
D’après France 24, aucun président salvadorien n’est autorisé à cumuler 2 mandats consécutifs. Sauf que la Cour suprême du Salvador a déclaré en 2021 qu’on pourra fermer les yeux cette fois-ci. Ce qui semble tout à fait normal puisque Bukele lui-même a nommé les juges composant cette instance.
Un « coup d’État » fustigeaient ses opposants et la communauté internationale. De la « dictature » disaient d’autres observateurs partiaux. Toutefois, nous noterons ici que Nayib Bukele ne cache pas sa fierté d’être traité de dictateur. N’a-t-il pas choisi comme titre sur son compte twitter « El Dicator mas cool del mundo mundial » ? Traduction : « Le dictateur le plus cool du monde ».
S’il a à se présenter pour un second mandat en 2024, il lui incombera de séduire à nouveau ses électeurs. Et ce de manière intelligente. Et simultanément ceux qui n’ont pas encore compris sa politique monétaire basée sur le bitcoin, au détriment du dollar américain.
Les autres personnes qu’il a déjà ralliées dans son camp pensent qu’il fera de la reine des cryptomonnaies son cheval de bataille durant les propagandes politiques.
Max Keiser, l’un des plus fervents partisans de la prolifération du bitcoin au Salvador, salue l’idée d’une réélection de Bukele en 2024. Il a même validé l’attribution d’un prix Nobel au président en exercice, une proposition de Ciprian Reyes, président du parti démocratique dominicaine (PDD).
L’influenceur à 484k abonnés sur Twitter estime que Bukele intègrera (ou fera mieux d’intégrer) le bitcoin dans son slogan pour les prochaines présidentielles. Cela devrait certainement aboutir à ceci :
« Dieu – Union – Liberté – Bitcoin »
Conclusion
Pour ce qui est de l’issue de ces élections, Bukele pourra user de la liberté financière promise par le bitcoin parmi ses arguments. Certes, il n’a pas encore atteint les objectifs escomptés pour ce qui est de l’adoption des cryptomonnaies par la population locale. Mais avec le dynamisme affiché par ce président pro-bitcoin, notamment dans le renforcement du pouvoir d’achat par les actifs crypto et l’aide qu’il venait de proposer aux PME, ses rivaux auront à soutenir des idées solides pour espérer une victoire. Bref, en dépit du fait que ce ne sont que des avis personnels, votre humble serviteur espère un ralliement d’enthousiastes à cette cause.
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