L'argentine lâche le dollar pour le yuan
L’Argentine va commencer à payer ses importations chinoises en yuans plutôt qu’en dollars. Cette décision vise à soulager les réserves de dollars du pays qui s’amenuisent.
Dollar, no mas
L’objectif est de réduire les sorties de dollars, a déclaré le ministre argentin de l’Économie, Sergio Massa à l’issue d’une réunion avec l’ambassadeur de Chine Zou Xiaoli et des entreprises de divers secteurs.
Cette décision intervient alors que les réserves en dollars de la nation sud-américaine sont à sec. En cause, une sécheresse historique qui a plombé les exportations agricoles.
Ces yuans proviennent d’un swap de devises équivalent à 5 milliards de dollars réalisé en novembre de l’année dernière par les banques centrales chinoise et argentine.
À l’époque, le président argentin Alberto Fernandez avait également rejoint les nouvelles routes de la soie en vue de recevoir plus de 23 milliards de dollars d’investissements chinois.
La semaine dernière encore, la Banque argentine d’investissement (BICE) et la Banque chinoise de développement (CDB) ont conclu un accord équivalent à 150 millions de dollars.
« L’accord de financement conclu avec la CDB est très important. Les accords avec les agences internationales nous permettent d’offrir des prêts à des conditions très avantageuses aux PME argentines », a déclaré le président du BICE, Pablo Garcia.
En somme, la Chine est en train de remplacer le FMI auquel l’Argentine doit plus de 40 milliards de dollars. Et le fait que la cure imposée par le FMI ne passe pas.
En sachant que nombre d’Argentins appellent à faire défaut sur cette dette héritée de la dictature militaire…
Chine et Brésil au chevet de l’Argentine
Le président brésilien a récemment fustigé le FMI depuis Pékin en dénonçant les conditions de prêts accordés à l’Argentine :
« Aucune banque ne devrait asphyxier les économies des pays comme le fait actuellement le FMI avec l’Argentine. Ou comme il l’a fait pendant longtemps avec le Brésil et tous les pays du tiers-monde. »
« Pourquoi une banque comme celle des BRICS ne pourrait-elle pas avoir une monnaie pour financer les relations commerciales entre le Brésil et la Chine, entre le Brésil et d’autres pays ? C’est difficile parce que nous ne sommes pas habitués [à cette idée]. Tout le monde dépend d’une seule monnaie, le dollar. »
Ainsi, il est fort probable qu’à l’instar de Brasília, Bueno Aires se mettent très bientôt à utiliser le réseau chinois CIPS à la place du réseau SWIFT.
Cette connexion sera probablement officialisée lorsque les Argentins rejoindront la « banque des BRICS », la New Development Bank (NDB). Cette dernière est basée à Shanghai et présidée par Dilma Rousseff, l’ancienne présidente brésilienne.
C’est un secret de polichinelle qu’il faut cesser de commercer en dollar pour devenir membre de la banque des BRICS (et bénéficier de ses prêts).
Notons d’ailleurs que le yuan est devenu la première monnaie d’échange entre la Chine et le reste du monde. Le yuan compte pour 48 % des échanges contre 47 % pour le dollar :
Les temps changent. Et alors que la Russie s’occupe tient l’OTAN en respect, la Chine s’occupe de dédollariser les échanges internationaux.
Mais comme nous l’avons écrit dans Géopolitique & Bitcoin – Semaine 17, le yuan ne fera pas office de monnaie de réserve. Le monde a besoin d’une nouvelle monnaie de réserve et le bitcoin est en pôle position.
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