L’Arabie Saoudite s’associe aux géants de la tech pour un plan IA à 14,9 milliards $ !

L’intelligence artificielle redessine les équilibres économiques mondiaux, et l’Arabie Saoudite entend bien s’imposer comme un acteur incontournable. Avec un investissement massif de 14,9 milliards de dollars annoncé lors du LEAP 2025 Tech Conference à Riyad, le pays affiche clairement son ambition : devenir un hub technologique de premier plan. Grâce à son association à des géants comme Google, Alibaba, Lenovo et Qualcomm, le royaume ne se contente pas d’injecter des capitaux, il construit l’infrastructure qui pourrait façonner l’avenir de l’innovation en intelligence artificielle et en cloud computing.

Des investissements colossaux pour structurer un écosystème IA

L’Arabie Saoudite ne se contente pas de poser les bases d’un développement technologique futur. En effet, le pays engage des fonds considérables dans des projets concrets, avec le soutien d’acteurs technologiques majeurs. Aramco, poids lourd de l’économie saoudienne, a scellé un accord de 1,5 milliard de dollars avec Groq pour développer une infrastructure de cloud computing optimisée pour l’IA. « Notre business repose sur l’échelle. C’est pourquoi nous avons besoin de partenaires, aucune entreprise seule ne peut livrer la promesse de l’IA », a déclaré Ahmad Al-Khowaiter, vice-président d’Aramco.

Dans la même dynamique, Alat et Lenovo ont annoncé 2 milliards de dollars d’investissement pour la création d’un site de fabrication avancée en IA et robotique en Arabie Saoudite. Lenovo prévoit également d’implanter son siège régional à Riyad, ce qui renforce ainsi l’attractivité du pays pour les grandes entreprises du secteur technologique. Outre ces investissements majeurs, plusieurs autres firmes ont confirmé leur engagement : Salesforce, Databricks, Tencent Cloud et SambaNova injecteront respectivement 500 millions, 300 millions, 150 millions et 140 millions de dollars pour renforcer l’écosystème IA saoudien.

L’ensemble de ces initiatives s’insère dans la stratégie de transformation économique du royaume, qui vise à faire de l’IA et du cloud computing des piliers de son développement. Par la multiplication des collaborations avec des leaders mondiaux, l’Arabie Saoudite se donne les moyens d’accélérer son indépendance technologique et de stimuler un marché local compétitif.

Un positionnement stratégique pour une domination régionale

Si les investissements annoncés sont colossaux, leur objectif dépasse largement le cadre national. L’Arabie Saoudite aspire à dominer la scène technologique régionale par la création d’un environnement favorable aux startups et aux industries de pointe. Ce choix de Riyad comme hub technologique n’est pas anodin : il s’agit d’un message fort envoyé aux autres économies du Moyen-Orient, notamment les Émirats arabes unis, qui investissent également massivement dans les nouvelles technologies.

Au-delà des infrastructures et des partenariats, cet engagement traduit une volonté politique : diversifier l’économie et réduire la dépendance aux hydrocarbures. L’IA et le cloud sont perçus comme des catalyseurs de croissance, capables d’attirer les meilleurs talents et les entreprises les plus innovantes. Dans cette optique, les autorités saoudiennes misent sur une fiscalité attractive, des facilités administratives et un accès privilégié aux financements pour séduire les investisseurs étrangers.

Toutefois, cette ambition ne se fait pas sans défis. La rapidité d’exécution de ces projets, la mise en place d’une régulation adaptée et la gestion des questions éthiques liées à l’IA seront des enjeux capitaux dans les prochaines années. En outre, la réussite de cette stratégie dépendra également de la capacité du pays à former une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux exigences des nouvelles technologies.

Avec ces annonces, l’Arabie Saoudite ne cherche pas seulement à moderniser son économie, elle ambitionne de devenir un acteur central de l’intelligence artificielle et du cloud computing. Grâce à son appui sur des partenaires technologiques de premier plan, le royaume se positionne stratégiquement pour attirer les investissements et redéfinir son rôle sur la scène mondiale. Toutefois, ces ambitions devront se confronter aux réalités du terrain : mise en œuvre des projets, compétitivité face aux autres hubs technologiques et gestion des tensions géopolitiques. Si le pari est réussi, Riyad pourrait devenir un acteur majeur de la révolution technologique en cours. Reste à voir si ces investissements transformeront réellement la région en nouvelle Silicon Valley du Moyen-Orient, ou s’ils resteront des promesses encore à concrétiser.