la crypto pour tous
Rejoindre
A
A

L'Arabie saoudite rejoint la mauvaise Blockchain...

sam 29 Juin 2024 ▪ 8 min de lecture ▪ par Nicolas T.
S'informer Paiement

L’Arabie saoudite a rejoint le projet de nouveau système de paiement international mBridge. Un pas de plus vers la fin du pétrodollar et le bitcoin…

bitcoin

mBridge

La Banque des règlements internationaux (BRI) et les banques centrales de Chine, d’Hong Kong, de Thaïlande et des Émirats arabes unis travaillent depuis plus de trois ans sur le projet mBridge.

Il s’agit d’un système de paiement international utilisant des monnaies numériques de banque centrale (CBDC). La Chine est l’architecte en chef de ce projet qui pourrait concurrencer le réseau SWIFT.

A son cœur se trouve une blockchain permettant de réaliser des paiements transfrontaliers instantanés via des paiements dits atomiques («atomic payments» ) ainsi que des opérations de change.

Le terme atomique signifie simplement qu’à l’instar du bitcoin, les paiements sont irréversibles. Ils ne dépendent pas d’une usine à gaz financière pouvant prendre plusieurs jours pour confirmer un paiement. Ou bien le paiement est instantané, ou bien il ne se fait pas.

Le « problème des généraux byzantins » est adressé par le biais du mécanisme de consensus « HotStuff ». Celui-là même qui devait être utilisé par le projet Libra de facebook et qui est utilisé par Ethereum pour son protocole de Staking. Il s’agit en essence d’une alternative au mécanisme de Proof-of-Work du Bitcoin. Le protocole Dashing est également à l’étude.

MBridge a récemment franchi une étape importante avec l’achèvement de son prototype et la décision de l’Arabie saoudite de rejoindre le projet. Selon la BRI, les quatre banques centrales ont chacune déployé un nœud de validation et quelques banques commerciales ont déjà effectué des transactions test. Le géant chinois Tencent est impliqué depuis septembre 2023. La firme participe à la validation des cas d’utilisation pour les paiements transfrontaliers ainsi qu’au développement de la plateforme.

L’Arabie saoudite assure ses arrières

L’intégration du royaume au sein du club des BRICS est loin d’être anodine. Les pays membres affichent en effet clairement leur intention de purger le dollar de leurs échanges. L’arrivée des saoudiens pourrait signifier que les exportations de pétrole saoudiennes vers la Chine pourraient un jour se faire via la blockchain mBridge, en yuan.

Rappelons en passant que le président chinois Xi Jinping a appelé en novembre 2022 depuis Riyad à ce que les pays du Golfe acceptent la monnaie chinoise yuan en paiement. Autre signe qui ne trompe pas, les Banques centrale des deux pays ont récemment signé un accord de swap de devises d’une valeur de 50 milliards de yuans (7 milliards $) en novembre 2023.

Mais qui sait ce que les États-Unis pourraient décider de faire en cas d’abandon du pétrodollar ? Est-ce une coïncidence que la chaine TV américaine CBS vienne de ressortir les accusations de complicité du gouvernement saoudien dans les attentats du 11 septembre 2001 ? Est-ce également un hasard que le ministre de la Défense saoudien se soit déplacé en Chine cette semaine ?

La Banque centrale des Émirats arabes unis et la Banque populaire de Chine ont aussi signé un accord pour renouveler un swap de devises en vue de renforcer la coopération quant au développement des monnaies numériques de banques centrales.

Ces manœuvres sont à mettre en parallèle avec les déclarations de Vladimir Poutine à l’occasion du Forum économique de Saint-Pétersbourg :

« Les BRICS travaillent sur leur propre système de paiement, à l’abri des pressions politiques, des abus… et des ingérences extérieures. »

Il est fort probable que le président russe fasse ici référence à mBridge. La banque centrale russe possède déjà sa propre CBDC.

Qui contrôlera mBridge ?

Le système de paiement mBridge supportera-t-il le dollar ? Pour l’instant, le billet vert n’existe pas sous forme numérique. Donald Trump a par ailleurs déclaré qu’il n’y aura pas de CBDC s’il est élu.

Toutefois, voici ce que nous pouvons lire sur le site de la banque centrale américaine :

« Bien que la Réserve fédérale n’ait pris aucune décision quant à la mise en œuvre d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), nous avons exploré les avantages et les risques des CBDC sous différents angles, y compris par le biais de la recherche technologique et de l’expérimentation. »

Par ailleurs, soulignons que la BIS – qui chapeaute le projet mBridge – est une institution d’obédience occidentale basée en Suisse. Sans compter que le FMI, la BCE et la Fed de New York font partie des « membres observateurs ».

Christine Lagarde a déclaré le 24 juin que la BCE a fait « des progrès considérables pour être prêts à émettre un euro numérique, si nécessaire ».

Enfin, tout cela est à mettre dans le contexte des tensions géopolitiques qui restent malheureusement vivaces. Une escalade des sanctions pourrait déboucher sur la déconnexion d’autres pays du réseau SWIFT et de nouveaux gels de réserves de change. Le réseau mBridge pourrait alors devenir une option de repli.

Le plan B qui fait ses preuves depuis plus de 15 ans est évidemment le bitcoin…

Bitcoin > mBridge

Le bitcoin est une monnaie en même temps qu’un réseau de paiement, deux-en-un. Il est en outre une réserve de valeur apatride et neutre. Aucune nation ne peut s’en servir comme arme géopolitique.

Voici l’avis de Michael Saylor à ce propos :

« Le système bancaire mondial est lié à un actif fiat, le dollar, qui s’effondre de 7 à 10 % par an et qui est noyauté par la Fed. Cela ne veut pas dire que les banques sont mauvaises en soi. Le problème est que nous avons un seul actif toxique [le dollar]. Un actif qui est fragile puisque centralisé. Imaginez un monde où 50 000 banques utiliseraient le bitcoin avec des compensations P2P les unes avec les autres. Demandez à la banque d’Australie, la banque d’Autriche ou à la banque de Chine s’ils n’aimeraient pas avoir un actif qui ne perde pas 7 à 10 % de sa valeur chaque année. Demandez-leur s’ils n’aimeraient pas pouvoir effectuer des transactions avec n’importe quelle autre banque dans le monde, de pair à pair. C’est une amélioration du système existant. »

Le monde est fatigué de financer la dette américaine. Le climat de guerre froide actuel est en bonne partie lié au fameux privilège exorbitant du dollar. Le calme ne reviendra qu’avec un nouveau système monétaire international. Même le pape Francis appelle de ses vœux à une « nouvelle architecture financière internationale ».

Dit autrement, il faudra bien que Washington accepte d’abandonner son hégémonie monétaire héritée de la fin du Gold Standard.

Et quoi de mieux que le bitcoin pour le remplacer ? Mbridge ne ferait que repeindre le système existant. Un seul réseau est capable de résister à la censure et il s’appelle Bitcoin.

Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et accédez à des récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.



Rejoindre le programme
A
A
Nicolas T. avatar
Nicolas T.

Reporting on Bitcoin, "the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy".

DISCLAIMER

Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.