Attaque frontale de la SEC sur les exchanges
Le président de la SEC continue sa charge contre les exchanges et les ponzis prétendument décentralisés.
There is no second best
M. Gensler a déclaré au New York Magazine à la fin du mois dernier que « tout ce qui est autre que le bitcoin » est un titre financier (security) relevant de la compétence de la SEC.
Après avoir longtemps fait des demi-déclarations pour donner une chance aux exchanges de se repentir, le président de la SEC se fait de plus en plus menaçant :
« Mis à part le Bitcoin, vous pourrez toujours trouver un site web et un groupe d’entrepreneurs [derrière les cryptomonnaies et autres tokens]. Leurs entités légales peuvent se dissimuler dans un paradis fiscal offshore ou dans une fondation armée d’avocat chargés de compliquer les choses sur le plan juridictionnel. […] Mais au fond, s’il y a une entité derrière et que le public anticipe des bénéfices, il s’agit de securities. »
D’autres diront plus sobrement que l’on ne peut pas inventer deux fois la rareté numérique…
Ce jeudi, le président de la SEC est allé plus loin en repoussant l’idée que les exchanges puissent être des dépositaires qualifiés et sûrs pour les conseillers en placement.
Gensler veut isoler les exchanges
La SEC propose d’obliger les gestionnaires de patrimoine à se tourner vers des dépositaires qualifiés pour la garde de bitcoins.
« Pour être clair : ce n’est pas parce qu’un exchange prétend être un dépositaire qualifié qu’il l’est », a déclaré G. Gensler.
« Au vu de la façon dont les exchanges et les plateformes de « lending » (Celsius, Nexo, Voyager, etc) fonctionnent, les conseillers en investissement ne doivent pas les considérer comme des dépositaires qualifiés », a-t-il ajouté.
Les récents déboires de Binance (et surtout de FTX) ne sont pas étrangers à ce durcissement de ton. À ce titre, ne manquez pas notre article sur le scandale du stablecoin BUSD : Binance de nouveau fragilisé.
En somme, la règle proposée par la SEC obligerait les conseillers en investissement enregistrés (RIA) à ne pas passer par les exchanges. Elle sera probablement dévoilée dans la nouvelle proposition de loi de Cynthia Lummis :
Pour rappel, vos bitcoins ne vous appartiennent pas vraiment lorsqu’ils se trouvent sur un exchange. Il faut pour en prendre le contrôle les transférer vers votre propre wallet (Electrum, Samourai, etc).
Il suffira de sécuriser votre « seed », c’est-à-dire une série de 12 mots que votre wallet générera pour vous. Cette seed vous permettra de reconstituer votre wallet (et récupérer tous vos BTC) quoi qu’il arrive.
Le Staking dans le collimateur de la SEC
Même le « second best » Ethereum subit les foudres de la SEC depuis le passage en Proof of Stake et le lancement du « staking » …
Le gendarme financier américain s’est d’ailleurs récemment attaqué à Kraken pour l’obliger à interrompre son programme « Staking-as-a-Service » (avec en prime une amende de 30 millions de dollars).
En effet, depuis le passage du « proof-of-work » (PoW) au « proof-of-stake » (PoS), il est possible pour un détenteur d’ETH de devenir un validateur du réseau. A la condition tout de même de posséder 32 ETH.
Mettre en place un nœud de validation nécessite toutefois des connaissances techniques relativement poussées (et 32 ETH…), si bien que les exchanges proposent le fameux « staking-as-a-service ».
Ceux qui y participent engrangent environ 4 % par an sans rien faire. Notamment les fondateurs d’Ethereum qui ont obtenu gratuitement 20 % des ETH. Sans parler des participants à l’ICO Ethereum qui ont aspiré 50 % de la supply pour une bouchée de pain.
Ces arrangements sont néanmoins peu du goût de la SEC qui a déclaré dans le cas Kraken :
« Kraken vend son service « staking-as-a-service » par lequel l’exchange stake des ETH pour le compte d’investisseurs. Le staking est un processus via lequel des investisseurs bloquent leurs ETH auprès d’un validateur en vue d’être récompensés par la création de nouveaux ETH. Lorsque les investisseurs placent des ETH chez des fournisseurs de « staking-as-a-service », ils en perdent le contrôle et prennent les risques associés à ces plateformes, avec très peu de protection. »
Pour la SEC, et à l’instar de plateformes proposant du « Yield » comme Gemini Earn, Voyager et Celsius, le « staking-as-a-service » viole les règles en matière de securities.
Difficile de blâmer le gendarme des marchés US quand on sait qu’il est impossible de retirer ses ETH une fois stakés…
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