La Russie devient un poids lourd du mining
L’industrie du mining russe est en forte croissance. Emmenée par BitRiver, la Russie se hisse dans le top 3 mondial.
Mining russe, combien de GW ?
D’après le mineur BitRiver, la Russie se classerait au second rang mondial en termes de puissance de mining (1 GW). Les États-Unis sont à la première place avec près de 4 GW.
Les autres pays du top 10 de BitRiver sont les États du Golfe (700 MW), le Canada (400 MW), la Malaisie (300 MW), l’Argentine (135 MW), l’Islande (120 MW), le Paraguay (100-125 MW), le Kazakhstan (100 MW) et l’Irlande (90 MW), rapporte le site Kommersant.
Ce classement ne prend toutefois pas en compte la Chine qui contrôle pourtant environ 20 % du hahsrate. Soit beaucoup moins qu’en 2021, lorsque l’Empire du Milieu abritait approximativement 60 % du hashrate.
Rappelons en passant que ce sont des entreprises chinoises comme Bitmain et MicroBT qui produisent l’essentiel des ASIC. La plupart des mineurs utilisent des Antminers fabriqués par Bitmain.
Ne manquez pas notre article passant en revue tous les grands mineurs d’Amérique du Nord :
Selon BitRiver, cette dynamique positive est due aux restrictions ayant frappé les mineurs kazakhs et chinois. En cause, les pénuries d’électricité. Le parlement du Kazakhstan a sévi en introduisant des licences en vue de protéger le réseau électrique national. L’Iran fait de même pour éviter les blackouts en été.
Le CEO de BitRiver Igor Runec estime que le développement du mining aux États-Unis a ralenti en raison de « la hausse des prix de l’électricité ».
« En outre, la grande majorité des équipements ont été achetés à crédit, si bien que de nombreuses entreprises surendettées sont en faillite ou ont déjà fait faillite », a-t-il déclaré il y a deux semaines.
Nouvelles migrations de mineurs ?
Roman Nekrasov, cofondateur de la fondation ENCRY, déclare que toute l’industrie a les yeux rivés sur les décisions des régulateurs américains. En effet, le projet de loi prévoyant d’augmenter la taxation de l’électricité des mineurs pourrait déclencher un exode similaire à celui de 2021 en Chine.
R. Nekrasov note d’ailleurs que les régulateurs chinois semblent moins hostiles vis-à-vis des mineurs de bitcoins. Dit autrement, il se peut que la carte du hashrate mondial soit de nouveau chamboulée ces prochaines années.
Dans ce contexte, l’industrie russe devrait tirer son épingle du jeu étant donné le faible coût de l’électricité et le climat froid favorable.
« Certaines régions sont très rentables pour l’industrie du bitcoin en termes de prix de l’électricité », avance Alisa Tsukanova (EMCD).
« Ces régions (Irkoutsk, Sverdlovsk, Krasnoïarsk et autres), en plus des faibles coûts de l’électricité, ont un climat favorable, rendant inutile des investissements supplémentaires pour le refroidissement », a-t-elle expliqué.
[Notre article sur le refroidissement par immersion : Le Futur du mining]
Attention toutefois au projet de loi de régulation du bitcoin actuellement étudié par la Douma, met en garde Mikhail Brezhnev, cofondateur de 51ASIC.
« Une législation équilibrée permettra de planifier les activités opérationnelles et financières, d’élaborer et de mettre en œuvre de grands projets et d’attirer des investissements », espère pour sa part le CEO de BitRiver.
Il n’est pas surprenant que les mineurs d’un pays déconnecté du réseau SWIFT, amassant de l’or depuis des années et bénéficiant d’énormes sources d’énergie excédentaires, s’installe dans le top 3 mondial.
Avec de surcroît la bénédiction du ministère de l’Énergie et du Kremlin. Ici, une vieille intervention de Vladimir Poutine en 2022 :
Pendant ce temps, en France, EDF fait tourner des nœuds Ethereum…
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