La Russie développe un Sandbox pour les paiements crypto transfrontaliers

Le remplacement par la Russie du service rendu au secteur financier par la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) est peut-être enfin arrivé après des mois de discussions sur son développement.

La blockchain pour remplacer SWIFT

Le groupe russe Rostec est une organisation gouvernementale qui comprend un certain nombre d’entreprises technologiques. Ils ont annoncé avoir développé une plateforme blockchain pour lancer un système numérique de paiements internationaux capable de remplacer le système mondial Swift.

Dans son communiqué de presse, l’entreprise a souligné que la blockchain CELLS a été développée par l’une de ses 700 filiales, nommée Novosibirsk Institute Software Systems (NIPS). La plateforme est multifonctionnelle et peut gérer jusqu’à 100 000 transactions par seconde, avec la possibilité d’augmenter encore le débit. En plus du service de paiements internationaux, la plateforme CELLS offre à ses utilisateurs la possibilité de créer des portefeuilles pour stocker des devises numériques, selon le communiqué.

La Russie a été exclue du système SWIFT après son entrée en conflit avec l’Ukraine, il s’agit d’une des sanctions les plus fortes proposées par les États-Unis. Les cryptomonnaies et la blockchain sont bien au cœur de ce conflit majeur, avec une utilisation massive des cryptos comme moyen de donation pour l’armée ukrainienne.

L’organisation russe estime que la mise en place d’un « Sandbox transfrontalier » est une initiative prometteuse. Le projet vise à créer des opportunités pour les entreprises fintech de traiter les paiements à l’aide d’instruments financiers numériques pour le compte des exportateurs et importateurs russes.

La Russie parlait déjà depuis quelques semaines d’une utilisation des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

Les règlements en cryptomonnaies représentent un système de paiement alternatif, qui va se développer incroyablement vite maintenant, selon Veronika Nikishina qui dirige le REC. S’exprimant lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, elle a précisé :

« En tant qu’institution de développement qui saisit toutes les tendances actuelles, nous étudions maintenant de près la possibilité de devenir un Sandbox pour piloter l’utilisation des cryptomonnaies dans les paiements transfrontaliers. »

La directrice du CER a souligné l’importance de construire un Sandbox « afin d’identifier tous les risques possibles en termes de réglementation et de technologie. » Veronika Nikishina estime que cela permettrait d’effectuer de tels paiements rapidement et en toute sécurité à l’avenir.

Un système à deux vitesses en Russie

La plupart des institutions russes s’accordent à dire que le rouble doit rester la seule monnaie légale à l’intérieur du pays, alors que les autorités se préparent à adopter une réglementation complète sur les cryptomonnaies. De plus, la Banque centrale de Russie a déclaré que les paiements internationaux en cryptomonnaie sont envisageables.

En début de semaine, les membres de la Douma d’État, la chambre basse du Parlement, ont approuvé un projet de loi interdisant l’utilisation des cryptomonnaies comme moyen de paiement, mais ont laissé la porte ouverte à des exceptions envisagées dans d’autres lois fédérales.

La Russie développe donc une approche très singulière, majoritairement due aux lourdes sanctions financières sur son économie, selon laquelle les cryptomonnaies seraient interdites d’utilisation dans le pays tout en étant le moyen privilégié pour continuer à vendre et exporter ses ressources à l’étranger.