La Russie choque en lançant une CBDC

Le président russe Vladimir Poutine a ratifié ce lundi la loi introduisant le rouble numérique (CBDC).

Rouble numérique

Si vous vivez dans un pays doté d’une banque centrale (c’est le cas), il est possible que l’on vous force prochainement à utiliser une monnaie programmable.

Quelles sont les options supplémentaires, vous dites ? Surveillance totale de type Panopticon et rationnement, in fine…

Il est surprenant de voir la Russie faire partie des premiers pays à lancer une CBDC dont l’oligarchie financière mondiale fait la promotion. Notamment la banque des règlements internationaux, le FMI et le World Economic Forum.

Pékin fait peut-être pression sur Moscou pour mettre sur pied un système de paiement CBDC avant l’occident. N’oublions pas que la Chine est pionnière en la matière.

Cela dit, nous parlons bien ici d’une CBDC « retail » (transactions nationales), et non pas « wholesale » (transactions internationales). C’est l’argent de tous les jours dont il s’agit ici.

Décevant, mais le fait est que toutes les banques centrales travaille sur une CBDC. Même aux États-Unis (malgré une forte opposition politique), en zone euro (cash+) ainsi qu’en Grande-Bretagne où l’intriguant Premier ministre Rishi Sunak en est un grand promoteur.

CBDCs launched, under development or considered around the world 👀 pic.twitter.com/LrhGytkdZn

— Bitcoin News (@BitcoinNewsCom) July 27, 2023

Le prototype russe sera opérationnel à partir du premier août. Nous savons d’ores et déjà qu’il ne sera pas possible d’emprunter des roubles numériques et qu’ils ne rapporteront pas d’intérêts. Pour l’instant…

Il appartiendra à la banque centrale russe de déterminer:

-Les frais de transaction.
-Les conditions pour effectuer des transactions.
-Le montant maximum pouvant être détenu sur un « wallet » de CBDC (dont l’ouverture est gérée par les banques privées).

En termes simples, les CBDC sont des monnaies programmables sous le contrôle direct de la banque centrale. Dit plus clairement, cette monnaie sera conditionnée, qui plus est par des technocrates non élus.

Difficile de croire que les Russes se bousculeront au portillon pour placer leur argent sur un compte ne rapportant rien…

Alors quel intérêt de créer une CBDC ?

Disons les choses crûment. Malgré les démentis, il est évident que la CBDC est destinée à se substituer au cash une fois éliminé.

Voici une citation importante du vice-ministre russe des finances Alexey Moiseyev tirée d’une interview datant de septembre 2021 :

« Le rouble numérique remplace le cash et diffère des roubles que vous déposez sur votre compte bancaire. Ces derniers sont en quelque sorte un prêt que vous faites à votre banque. Le rouble numérique appartient lui à la banque centrale. Il sera populaire parmi ceux qui attachent de l’importance à la sécurité. La raison étant qu’il ne dépend pas de la partie crédit de la banque. »

Dit autrement, les roubles numériques ne seront pas emportés dans le tourment d’une faillite bancaire. La CBDC peut donc être perçue comme un plan de rechange face à une faillite généralisée des banques. Par exemple en cas de guerre mondiale…

Rappelons qu’il n’y avait qu’une seule banque au sein de l’Union soviétique de 1922 à 1991 : la Gosbank. Va-t-elle se réincarner sous la forme d’une CBDC dopée à l’IA ?

Les conseillers bancaires deviendraient inutiles. Le sombre dessein est de passer nos habitudes de consommation et nos historiques de navigation internet à la moulinette de l’IA pour accorder ou refuser des prêts.

Tel est le grand dessein de mégalomaniaques comme Jack Ma, Sam Altman ou Elon Musk. Fusionner données privées et identité numérique biométrique avec la monnaie.

Dans son interview, Alexey Moiseyev avançait déjà que les cartes de crédit étaient un « format dépassé ». Et qu’elles feraient place à une CBDC flanquée d’un système d’identification par biométrie.

Voilà qui rappelle furieusement le projet worldcoin de Sam Altman. Le créateur de ChatGPT offre en effet le versement d’un shitcoin à vie (un genre de revenu de base universel) en échange d’un scan de l’iris (donnée biométrique).

Heureusement que le Bitcoin existe face à ces monnaies aux relents totalitaires.