La pression sur les cryptos devrait se maintenir jusqu’en avril
Jusqu’en avril, les marchés crypto subiront les contrecoups d’une tempête économique aux racines profondes. Un mélange explosif de tensions géopolitiques et de rigidité des taux d’intérêt étouffe l’appétit pour le risque. Mais derrière ce chaos se cachent des opportunités. Décryptage.
Guerres commerciales : un cyclone prévisible, mais dévastateur pour le marché crypto
Le spectre des tarifs douaniers plane depuis janvier. L’annonce de Donald Trump sur les importations chinoises a déclenché une chute de 17 % du bitcoin.
Pourtant, ce n’est qu’un prélude. Nicolai Sondergaard, analyste chez Nansen, souligne que les craintes liées aux barrières commerciales restent « le principal moteur » des marchés.
Un blocage persistant jusqu’au 2 avril, date clé où les droits de douane réciproques pourraient entrer en vigueur. Les crypto-actifs, pourtant déconnectés des économies traditionnelles, ne résistent pas à cette pression systémique.
Les investisseurs fuient les actifs volatils, cherchant refuge dans l’attentisme. Ironie du sort : chaque rebond du bitcoin est éphémère, étouffé par des nouvelles macroéconomiques anxiogènes.
« La résolution des tensions commerciales pourrait être un catalyseur majeur », nuance Sondergaard. Mais l’horizon reste bouché.
La Chine, les États-Unis et l’UE jouent une partie d’échecs où chaque mouvement tarifaire ébranle les marchés.
Les cryptos, perçues comme une valeur refuge lors des précédentes crises, perdent temporairement ce statut. Les capitaux se figent, attendant un signe d’apaisement. Entre sanctions et contre-mesures, le calendrier politique dicte désormais le rythme des cours.
Taux d’intérêt : l’étau de la Fed se resserre
En parallèle, la politique monétaire américaine ajoute une couche de complexité. Les taux directeurs élevés de la Fed asphyxient l’appétit pour le risque. « La Réserve fédérale attend de vraies mauvaises nouvelles pour baisser ses taux », explique Sondergaard. Un paradoxe : les investisseurs espèrent un ralentissement économique pour voir poindre un assouplissement.
Les probabilités d’un statu quo lors de la réunion du FOMC en mai frôlent les 85 %. Un signal clair : la priorité reste la lutte contre l’inflation, malgré les risques de récession.
Pour Iliya Kalchev, analyste chez Nexo, cette rigidité n’est que temporaire. « Des données économiques stabilisées pourraient relancer l’engouement pour le bitcoin », estime-t-il. Mais le calendrier est serré.
Les prochaines publications — PIB, demandes d’allocations chômage, indice PCE — seront scrutées comme des oracles.
Une inflation en baisse ouvrirait la voie à des taux plus cléments, redonnant des couleurs aux cryptos. En attendant, le marché digère une réalité : l’argent coûte cher, et les placements spéculatifs paient cash cette réalité.
Avril s’annonce comme un mois charnière. Entre la possible activation des tarifs douaniers et les espoirs d’un pivot de la Fed, les cryptos naviguent entre défis et opportunités. Les investisseurs aguerris savent que ces tempêtes forgent les marchés. Découvrez, par ailleurs, la prédiction de Michael Saylor.
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Fasciné par le bitcoin depuis 2017, Evariste n'a cessé de se documenter sur le sujet. Si son premier intérêt s'est porté sur le trading, il essaie désormais activement d’appréhender toutes les avancées centrées sur les cryptomonnaies. En tant que rédacteur, il aspire à fournir en permanence un travail de haute qualité qui reflète l'état du secteur dans son ensemble.
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