La Norvège oblige les commerces à accepter le cash
Il y a des pays où l’on force les gens à utiliser une CBDC, et d’autres, comme la Norvège, où l’on oblige par la loi à accepter le cash.
La guerre contre le cash
Le Bitcoin est une ligne de défense contre les affres de la planche à billets, mais aussi contre le scénario noir d’une disparition du cash.
Tel est le grand dessein : remplacer le cash par une CBDC (Central Bank Digital Currency). Les banquiers centraux ne s’en pas. Ils se justifient en avançant que la part des paiements numériques gagne du terrain.
Certes, mais en même temps, où sont les distributeurs de billets ? Les banques ont fermé six distributeurs par jour l’an dernier. Il n’en reste plus que 44 000 alors qu’il y en avait plus de 50 000 il y a à peine quatre ans. Ceux remplacés par des distributeurs « indépendants » ponctionnent des frais absolument rédhibitoires.
Fermer les distributeurs de banque permet aux fournisseurs de cartes de gagner plus d’argent. En Europe, Visa et Mastercard s’accaparent 0.30 % du montant de chaque transaction. Cela va jusqu’à 4 % dans certains pays. C’est autant d’argent que ne reçoivent pas les commerçants comparé à une transaction en espèces.
La fin du cash serait extrêmement lucrative pour visa, Mastercard, Apple pay, etc. Si bien que la CBDC pourrait séduire si ses transactions devaient être sans frais. Le prix à payer sera néanmoins de révéler son historique d’achats à l’État.
Adieu la vie privée, avec tous les risques que cela implique, notamment en cas de guerre. En Ukraine, les cartes de crédit des appelés qui refusent d’aller au front sont systématiquement bloquées.
Le cas Norvégien
La Norvège est une société largement où les paiement se font largement sans argent liquide. Les cartes de crédit et les smartphones sont largement utilisés. Si bien que certains points de vente ont commencé à refuser l’argent liquide…
Face à cette tendance inquiétante, le parlement norvégien a modifié la loi pour renforcer le droit des consommateurs à payer en espèces. La loi est entrée en vigueur ce mardi premier octobre.
La ministre de la Justice Emilie Enger Meh recommande de garder de l’argent liquide à portée de main :
« Le monde qui nous entoure devient de plus en plus instable, avec la guerre, les menaces numériques et le changement climatique. Nous devons nous préparer à des pannes de courant prolongées, des pannes de système ou des cyberattaques qui entraineraient des perturbations des moyens de paiement numériques. »
Il est rassurant de voir des pays s’opposer à la fin du cash. Cela dit, la Norvège est un pays riche où noyauter les moyens de paiement n’a pas grand intérêt. Les dirigeants des pays émergents sont beaucoup plus réceptifs aux promesses des CBDC.
Rappelons à ce titre les propos de Bo Li, membre du directoire du FMI :
« La CBDC peut permettre aux agences gouvernementales ainsi qu’au secteur privé de programmer la monnaie pour permettre par exemple le paiement d’aides sociales comme des bons alimentaires. La programmabilité de la CBDC permet de cibler précisément qui peut l’utiliser et comment. Cet argent pourrait par exemple être seulement dépensé pour des denrées alimentaires. »
Bitcoin, le cash 2.0
Les pays très riches comme la Norvège n’ont probablement pas grand-chose à craindre. Le cash restera sans conteste une option de paiement.
En revanche, de nombreux pays réalisent que retirer le cash permettrait de taxer chaque transaction et de mettre facilement en place des rationnements.
Par exemple, un gouvernement pourrait temporairement bloquer l’achat de certains produits importés afin de réduire le déficit commercial. Plus douloureux, il serait alors possible de mettre en place des taux négatifs sur l’épargne.
Voilà pourquoi le bitcoin a tant de succès dans un pays le Nigeria où la banque centrale essaie de substituer sa CBDC au cash. Il est écrit d’avance que les masses sortiront perdant si le cash devait disparaitre.
Le bitcoin est un rempart contre tous ces projets de CBDC qui commencent déjà à prendre l’eau. La banque centrale canadienne vient d’annoncer « réduire » ses travaux sur la question tout en restant à l’affut d’une fenêtre d’opportunité :
« Reconnaissant qu’il n’existe pas actuellement d’arguments convaincants en faveur de la création d’une CBDC au Canada, la Banque réduit ses travaux sur la création d’une monnaie numérique de banque centrale pour les particuliers […]. L’ensemble des connaissances acquises au cours des dernières années sera précieux si, à un moment donné, les Canadiens, par l’intermédiaire de leurs représentants élus, décident avoir besoin d’un dollar canadien numérique ».
Il s’agit là probablement de l’effet Trump. Celui qui pourrait bientôt retrouver la Maison blanche est en effet catégoriquement opposé à la CBDC.
Quoiqu’il advienne aux quatre coins du monde, le bitcoin restera la solution de repli par excellence. Son faible débit de transactions ne lui permet pas d’être compétitif face à Mastercard, mais il reste un moyen de paiement non censurable tout à fait fonctionnel et peu cher si nécessaire.
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