Saisie de 70 millions d’euros : La France frappe au cœur des élites russes
La guerre économique menée en parallèle de l’invasion de l’Ukraine prend une nouvelle tournure avec des actions concrètes contre les élites russes. Cette fois, la justice française a frappé un grand coup par la saisie de plus de 70 millions d’euros de biens qui appartiennent à des hommes d’affaires russes.
La saisie des biens russes en France
Après des mois d’enquête, la justice française a annoncé avoir saisi plus de 70 millions d’euros de biens détenus par deux hommes d’affaires russes, Ruslan Goryukhin et Mikhail Opengeym. Ces actions judiciaires complètent les sanctions économiques déjà prises à l’encontre de la Russie. Selon une source proche du dossier, cette saisie a été réalisée dans le cadre d’une enquête pour « blanchiment aggravé ». Parmi les biens gelés figurent des propriétés de luxe situées dans les Alpes-Maritimes et le Var, dont un domaine de 22,5 hectares à Grasse et des villas à Saint-Raphaël et Grimaud. La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a supervisé cette enquête, lancée dès mars 2024, qui a permis d’identifier plusieurs propriétés et deux véhicules de luxe, pour des valeurs respectives de 69,8 millions d’euros et 670 000 euros.
En effet, les deux hommes sont accusés d’avoir utilisé des montages financiers complexes pour masquer l’origine douteuse de leurs fonds. Goryukhin et Opengeym, tous deux détenteurs de passeports chypriotes, auraient utilisé des sociétés offshore pour financer l’acquisition de ces biens immobiliers par le biais de prêts sans intérêts. Ces prêts, fournis par des sociétés qu’ils contrôlent eux-mêmes, leur permettaient d’être à la fois créanciers et bénéficiaires, ce qui rend les transactions difficiles à suivre pour les autorités. L’enquête souligne également l’implication de professionnels du droit, notamment un notaire basé à Grasse, qui aurait validé ces montages financiers.
L’enquête et ses ramifications internationales
Outre les propriétés saisies, l’enquête française s’intéresse de près aux liens entre ces hommes d’affaires et des intermédiaires financiers basés à Monaco. Les perquisitions ont révélé que ces intermédiaires, notamment la société Rosemont Consulting, spécialisée dans l’ingénierie fiscale, auraient joué un rôle central dans la création des structures juridiques utilisées pour les transactions suspectes. Ainsi, « Le montant des avoirs russes gelés en France s’élève à 1,2 milliard d’euros », selon Guillaume Valette-Valla, directeur de Tracfin.
La saisie des biens de Goryukhin et Opengeym fait partie d’une stratégie internationale coordonnée pour geler les actifs des proches du Kremlin en réponse à l’invasion de l’Ukraine. En France, ces mesures se sont intensifiées ces derniers mois, mais elles restent insuffisantes face à la complexité des montages offshore. La coopération entre les autorités européennes sera capitale pour percer ces réseaux financiers opaques et garantir l’efficacité des sanctions. De plus, la surveillance renforcée des flux financiers mondiaux et des professions juridiques impliquées dans ces transactions pourrait bien devenir un axe majeur des prochaines actions judiciaires.
Cette affaire n’est qu’une pièce du vaste puzzle des sanctions économiques contre la Russie, mais elle illustre la difficulté de traquer et de saisir des biens acquis par des montages financiers sophistiqués. Alors que la justice française accentue ses efforts, la pression internationale pour une plus grande transparence financière s’intensifie. Les prochaines étapes de cette enquête, et celles à venir, pourraient bien redéfinir les outils de lutte contre la criminalité financière transnationale. Ainsi, les implications pour les oligarques russes et leurs réseaux en Europe sont immenses, et ce type d’actions pourrait inspirer d’autres juridictions à agir. De telles saisies peuvent raviver l’intérêt des hommes d’affaires russes pour les investissements cryptos, en particulier le Bitcoin.
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Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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