La Fed prête à réduire les taux malgré l'inflation
L’inflation ne s’évapore pas d’un claquement de doigts, et la Réserve fédérale américaine (Fed) le sait bien. Sous la houlette de Jerome Powell, elle jongle entre ajustements de taux et précautions pour éviter une flambée incontrôlée. Pourtant, malgré ces manœuvres, les résultats peinent à convaincre. Et alors que Donald Trump s’apprête à faire son retour, le débat sur les politiques économiques s’intensifie. C’est dans ce contexte que la Fed se prépare à une nouvelle baisse des taux, et les avis divergent.
La Fed, entre prudence et pression
La Réserve fédérale américaine s’apprête à faire un pas supplémentaire en direction d’une baisse des taux, malgré des signaux inflationnistes inquiétants. Avec des taux directeurs oscillant actuellement entre 4,50 % et 4,75 %, l’institution pourrait opter pour une réduction d’un quart de point qui pourrait tout changer en décembre. Cette décision, attendue par une large majorité des investisseurs, suscite pourtant la controverse.
Jerome Powell, président de la Fed, joue un numéro d’équilibriste. L’économie américaine, soutenue par une consommation vigoureuse, semble robuste, mais les chiffres de l’inflation brouillent le tableau. En novembre, l’indice CPI a bondi à 2,7 %, rappelant que la lutte contre la hausse des prix est loin d’être gagnée.
Pire, les prix à la production ont atteint un sommet, poussés par des facteurs comme la grippe aviaire, selon l’indice PPI.
Face à cette complexité, des économistes appellent à la prudence. Diane Swonk, cheffe économiste pour KPMG, met en garde contre un excès de zèle :
« Nous sommes encore loin de crier victoire dans la guerre contre l’inflation. »
Malgré ces avertissements, Powell reste confiant dans la capacité de la Fed à gérer la situation grâce à une approche mesurée.
Points clés de la situation :
- Inflation en hausse après un recul encourageant ;
- Consommation américaine plus forte que prévu, alimentant la croissance ;
- Débat autour des taux : prudence ou stimulation économique ?
- Opposition probable au sein du comité de la Fed sur la baisse attendue.
L’économie américaine dans l’œil du cyclone Trump
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche promet de bousculer les dynamiques économiques. Avec ses propositions de droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines, l’ex-président pourrait raviver l’inflation. Ces mesures protectionnistes, combinées à une baisse des impôts et à une dérégulation, inquiètent les analystes.
Pour la Fed, ce nouveau contexte s’annonce épineux. Les politiques trumpiennes, bien que favorables à la croissance dans certains secteurs, risquent de compliquer encore plus la mission de ramener l’inflation à 2 %. Michelle Bowman, l’une des gouverneures de la Fed, souligne que les risques inflationnistes sont désormais plus préoccupants que ceux liés au chômage.
Une telle situation pourrait conduire la banque centrale à revoir à la baisse ses ambitions pour 2025, tant sur les taux que sur ses prévisions économiques.
Mais les défis ne s’arrêtent pas là. Powell devra également naviguer dans un environnement politique tendu, avec une Maison Blanche qui pourrait critiquer ouvertement ses décisions. Le républicain n’a jamais caché son animosité envers le président de la Fed, qu’il accuse de freiner l’économie. Entre la pression politique et les incertitudes économiques, le chemin s’annonce sinueux.
D’ailleurs, Donald Trump ne mâche pas ses mots en accusant la Fed de freiner l’économie américaine. Jerome Powell, qu’il avait lui-même nommé, s’avère peu enclin à céder face aux critiques. Pourtant, le bras de fer entre ces deux visions risque de redéfinir les contours de la politique monétaire américaine dans les années à venir.
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