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La Fed face à l'embrasement du Moyen-Orient

jeu 01 Août 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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La guerre qui couve au Levant a probablement incité la Fed à la prudence. Le pétrodollar en sursis ? Quid du bitcoin ?

bitcoin

La Fed s’inquiète toujours de l’inflation

La banque centrale américaine a maintenu son taux directeur inchangé. Cela fait maintenant un an qu’il est au plus haut (5.50 %).

Cette décision fut largement télégraphiée par les gouverneurs. Ces derniers ont conservé le verbiage employé depuis janvier pour s’opposer à la hausse des taux.

« Le Comité ne pense qu’il n’est pas approprié de réduire les taux avant d’avoir acquis une plus grande confiance quant au rapprochement durable de l’inflation vers l’objectif de 2 % », peut-on lire dans le communiqué.

Jérôme Powell a toutefois lâché de vive voix que les taux pourraient baisser à partir de la rentrée. Une première baisse est potentiellement envisageable au mois de septembre :

En résumé nous pourrions avoir une baisse des taux en septembre si l’inflation baisse encore. Un « ralentissement significatif » sur le marché du travail pourrait également amener la Fed à baisser les taux. Mais si l’inflation persiste et que l’économie reste « solide », les taux resteront en l’état.

L’inflation annuelle est actuellement de 3 % aux États-Unis. Il faut remonter au mois de février 2021 pour trouver un chiffre inférieur à 2 %.

En tout, l’inflation fut de 25 % depuis janvier 2020. Dit autrement, le pouvoir d’achat des américains s’est effondré de 20 % en moins de quatre ans !

« Le boulot n’est pas terminé en ce qui concerne l’inflation, mais nous pouvons nous permettre d’amorcer un assouplissement des taux directeurs », a déclaré J. Powell.

Les yeux rivés sur le prix du baril

La Fed est prudente. Elle sait que les provocations à répétition d’Israël (viol de prisonniers palestiniens, assassinat du chef du Hamas à Téhéran, massacres d’enfants, etc) pourraient bien déclencher une guerre.

L’ancien président russe Dmitry Medvedev a d’ailleur donné son feu vert à ce scénario également désiré par Washington :

« L’étau se resserre au Moyen-Orient. Je suis peiné par toutes ces vies innocentes prises en otage par un État répugnant : les États-Unis. Il est clair pour tout le monde qu’une guerre est le seul moyen d’obtenir une paix précaire dans la région », a-t-il déclaré sur X.

Les menaces se font aussi de plus en plus insistantes de la part des poids lourds militaires de la région. Le président iranien a mis en garde contre de « lourdes conséquences » si Israël attaque le Liban. Le président turc Erdogan a menacé pour sa part d’« entrer en Israël, comme nous sommes entrés au Karabakh et en Libye ».

En sachant que le prix du baril pourrait s’envoler si la région s’embrase et que l’inflation globale est dépend directement du prix du pétrole. En effet, 95 % du transport mondial fonctionne à l’essence…

Christyan Malek, responsable de la recherche sur les actions énergétiques chez JPMorgan, a mis en garde contre un pétrole à 150 dollars si l’OPEP réduit sa production en représailles.

L’inflation repartirait alors à la hausse, forçant en retour les banques centrales à rehausser leurs taux. Voici un graphe montrant la très forte corrélation entre le prix du pétrole et l’inflation :

« Le prix du pétrole devance l’inflation globale d’environ trois mois, avec une forte corrélation.
Que se passe-t-il si le prix du pétrole rebondit à 100 dollars ?
La Fed s’est-elle laissée une marge d’erreur ? »

Embargo ou fin du pétrodollar et émergence du bitcoin ?

Il n’est pas impossible que les nations arabes, au lieu de fermer le robinet, cessent simplement d’accepter le pétrodollar. Dit autrement, nous observerions une baisse du dollar plutôt qu’une hausse du prix de l’énergie.

N’oublions pas que l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis ont récemment rejoint les BRICS. Or, cette organisation n’est ouverte qu’aux pays ayant l’intention de purger le dollar de leurs échanges commerciaux.

La Russie ne possède plus de bons du Trésor en réserve et la Chine a cessé d’en accumuler en 2013. Les réserves chinoises ont depuis baissé de 41 %. Le royaume saoudien a pour sa part réduit ses réserves de 25 % depuis 2020.

Par ailleurs, une quarantaine de pays souhaitent rejoindre les BRICS. Une telle foule permettrait de lancer un nouveau système de paiement international concurrent au réseau SWIFT. Ce n’est toutefois pas une mince affaire…

Devant les difficultés de ce projet herculéen, le bitcoin a l’avantage d’exister avec des volumes journaliers déjà impressionnants. A ce titre, la récente légalisation des paiements internationaux en bitcoins par le Parlement russe n’est pas anodine.

Les États-Unis ont bien compris que le bitcoin peut remplacer la dette américaine en tant que monnaie de réserve internationale. Voilà pourquoi le président Trump s’est résigné à l’adouber. En accumuler à vil prix avant les autres offrirait du répit au dollar.

Nous sommes à l’aube d’un reset du système monétaire international, car nombreuses sont les nations qui ne veulent plus financer la dette américaine avec leurs réserves. Et malgré les gesticulations guerrières de l’empire, il faudra bien qu’il résorbe son déficit commercial abyssal et réduise son train de vie.

Le contexte politique international ne s’apaisera que lorsque toutes les nations commerceront à armes égales, de gré ou de force.

Ne manquez notre article : « La Fed interdit à l’Irak d’utiliser ses dollar et ses yuans ».

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Nicolas T.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.