La dette publique mondiale franchira 100 000 milliards de dollars en 2024 !

Alors que l’économie globale tente encore de se relever des crises successives, une nouvelle annonce du FMI révèle une tendance mitigée : la dette publique mondiale atteindra les 100 000 milliards de dollars d’ici fin 2024. Cette somme vertigineuse, équivalente à 93 % du PIB mondial, constitue un point critique dans la gestion budgétaire des États. Le monde se retrouve désormais à un carrefour où la gestion de cette dette colossale devient plus capitale que jamais.

Les alertes du FMI sur la montée inéluctable de la dette

Le FMI a dévoilé dans son rapport sur les finances publiques (Fiscal Monitor) que la dette publique mondiale devrait franchir la barre des 100 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2024. « Si, comme en 2023, elle devrait représenter cette année 93 % du PIB mondial, elle continue d’augmenter et inquiète nos prévisions », a déclaré Era Dabla-Norris, directrice adjointe du département des affaires budgétaires au FMI. L’institution anticipe même que ce ratio atteigne 100 % du PIB mondial d’ici la fin de la décennie. Une telle tendance semble difficile à inverser. Selon le FMI, cette hausse est directement liée à l’accumulation de crises depuis la pandémie de la Covid-19, qui a bouleversé les économies mondiales avec une augmentation des dépenses publiques.

Outre les impacts directs de la pandémie, plusieurs grandes puissances économiques, notamment les États-Unis et la Chine, continuent de voir leur dette progresser sans montrer de signes concrets de stabilisation. Le rapport du FMI souligne qu’une réduction annuelle de la dette publique à hauteur de 3,8 % du PIB serait nécessaire pour inverser cette tendance d’ici 2030. Cependant, les ajustements budgétaires annoncés jusqu’à présent, qui avoisinent plutôt 1 % du PIB, ne suffisent pas à enrayer la progression actuelle. Aussi, cette divergence entre les prévisions et la réalité accentue les inquiétudes du FMI sur la viabilité des dettes publiques à long terme.

Des conséquences directes sur la croissance et les inégalités mondiales

La montée inexorable de la dette publique mondiale pose non seulement des problèmes de viabilité budgétaire, mais elle menace également de freiner la croissance économique à long terme. En effet, le FMI alerte sur le fait qu’une réduction mal calibrée des dépenses publiques pourrait avoir des répercussions dramatiques sur la croissance économique, notamment dans les pays en développement. « Une baisse importante des dépenses publiques pourrait entraîner une augmentation des inégalités et une pression accrue sur les populations les plus vulnérables », a averti le rapport. De plus, il souligne l’équilibre délicat que doivent trouver les gouvernements dans la gestion de leurs finances publiques.

En outre, les pays les plus pauvres, déjà durement frappés par la pandémie, continuent de subir les effets néfastes d’un taux d’endettement record. La Banque mondiale estime que pour atteindre leurs objectifs de développement, ces nations devraient investir l’équivalent de 8 % de leur PIB chaque année, un objectif difficilement atteignable sans une aide extérieure massive. Ce contexte renforce la nécessité pour les États de restructurer leurs finances, et de continuer à investir dans des secteurs essentiels comme la lutte contre le changement climatique et la réduction des inégalités. Les perspectives, bien que complexes, impliquent une gestion rigoureuse des finances publiques pour éviter une nouvelle crise mondiale.

La dette publique mondiale s’approche d’un point de non-retour. Alors que les États tentent de concilier croissance économique et réduction de leur dette, les défis ne cessent de s’accumuler. Les ajustements budgétaires seront capitaux pour éviter une crise encore plus grave, mais ces derniers devront être réalisés avec prudence pour ne pas compromettre les investissements nécessaires dans des secteurs clés. Ainsi, la décennie à venir s’annonce décisive, et les gouvernements devront agir rapidement pour éviter que la dette mondiale ne devienne un fardeau insurmontable.