La dame CBDC de Bruxelles écrouée
La dame CBDC de Bruxelles est tombée pour corruption. Quelques heures à peine après qu’une députée de son parti ait tenté de jeter l’opprobre sur le bitcoin. Quelle ironie.
Corruption au sommet de l’UE
Eva Kaili fait partie des quatorze vice-présidents du parlement européen. Députée membre du parti grec du Passok, elle appartenait aussi à l’alliance progressive des socialistes et démocrates (S&D).
C’est-à-dire le même parti que la députée française Aurore Lalucq ! Celle-là même qui instrumentalisait la veille la faillite de FTX pour salir le bitcoin. Alors, qui est « sale » ?
La vice-présidente a été placée en garde-à-vue suite à l’arrestation de son père en possession d’une valise de billets. La police belge a perquisitionné dans la foulée le domicile d’Eva Kaili pour y trouver plus de 600 000 euros en cash.
Le Qatar aurait graissé la patte de la députée grecque pour faire taire les critiques vis-à-vis des milliers d’ouvriers morts pour cette coupe du monde de football.
« Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail », avait-elle déclaré le 22 novembre à la tribune du Parlement européen…
Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’elle soit jetée en pâture par sa collègue française :
Très bien. Mais Aurore Lalucq ferait bien de balayer devant sa porte. La députée est devenue hystérique ce samedi après s’être fait reprocher son double langage insupportable.
Il était tout de même gonflé de sortir les violons face aux pertes des clients de FTX alors même que sa commission parlementaire a pondu un amendement dont l’interprétation aurait pu ériger un mur entre les exchanges et les wallets privés.
Nous ne sommes pas dupes. Aurore Lalucq a sauté de joie lorsque le gouverneur de la BCE Panetta a proposé jeudi dernier de bannir le Bitcoin.
Eva, supportrice de CBDC
Il faut dire maintenant qu’Eva Kaili était la dame « blockchain » du parlement européen.
Interrogée sur le fait que le bitcoin puisse être utilisé pour échapper à l’impôt, Eva Kaili avait rigolé au micro de Cointelegraph avant de confier sa fascination pour la CBDC :
« Cela reste entre vous et moi, mais je pense que le meilleur moyen d’avoir ceux qui veulent faire de l’évasion fiscale, c’est de les mettre sur blockchain puisque les transactions ne peuvent pas être effacées. »
« Je comprends qu’il existe des monnaies décentralisées et qu’il y a effectivement des moyens de tromper et d’abuser du système, mais vous pouvez le faire avec des espèces, vous pouvez le faire avec des euros »…
Funestes paroles pour celle qui était membre du Digital Currency Governance Consortium, un conclave créé sous l’égide du World Economic Forum et composé de personnes aussi influentes qu’hostiles au bitcoin.
S’y trouvent notamment :
Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre et ambassadeur très influent de l’ONU. Benoît Coeuré, ancien ponte de la banque des règlements internationaux. Alfred Kelly, CEO de Visa. Michael Mielback, président de Mastercard. Zhu Min, ancien gouverneur de la banque centrale chinoise.
Mais aussi Hikmet Ersek, CEO de Western Union. Jacob Frenkel, chairman du G30, un think tank regroupant les anciens présidents des grandes banques centrales. Dan Schulman, CEO de Paypal ou encore Eric Jing, CEO de Ant Group. Eva était bien entourée.
« La CBDC […] est un domaine d’intérêt clé pour le World Economic Forum », a déclaré Klaus Schwab. « En nous appuyant sur notre longue histoire de coopération public-privé, nous espérons que ce consortium catalysera les conversations nécessaires à la création d’un cadre solide de gouvernance pour les CBDC ».
Trouvez ICI le rapport de novembre 2021 de cet obscur consortium.
Ethereum, CBDC, bonnet blanc, blanc bonnet ?
Présent à Davos en 2020 lors du lancement de ce consortium, Joseph Lubin, co-fondateur d’Ethereum et fondateur de ConsenSys, avait déclaré :
« Nous saluons les efforts du WEF pour ses recherches actives sur les monnaies numériques, y compris celles basées sur la blockchain. Elles assureront que les banques centrales puissent maintenir leur rôle de gardiens de l’économie. Le futur de la monnaie est numérique. Les banques centrales et le secteur public ont un rôle crucial à jouer pour que cet avenir soit durable, inclusif et positif pour la société. »
Joseph Lubin espère évidemment que les CBDC se basent sur l’architecture d’Ethereum. L’ami de Vitalik Buterin suggère même à demi-mots que la monnaie devrait devenir un outil de rationnement (« durable »).
En effet, à quoi pourrait bien servir une CBDC programmable, sinon empêcher certains achats ? Viande ? Billets d’avions ?
Voici deux tweets issus de la communauté Ethereum très parlants :
Le 03 août 2022, @AdrianoFeria :
« Il est plus facile, rapide et sûr pour les gouvernements de créer des CBDC à partir d’Ethereum »
Le 14 septembre 2022, @ryanberckmans :
« CBDC, taxation automatique, compte bancaire directement auprès de la FED, KYC. Nous pourrions monter aux gouvernements que tout peut se faire sur Ethereum. Ce serait bullish pour ETH que nous ayons plusieurs types de CBDC pour différentes nations, avec différentes idéologies, toutes s’échangeant sur le réseau Ethereum »
Tout cela pour dire que la chute d’Eva Kaili n’est peut-être pas une mauvaise nouvelle. Les CBDC s’annoncent de toute façon déjà comme un fiasco.
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