La crypto souffre-t-elle vraiment d'un désintérêt ?

Alors que le Bitcoin atteint les 50 000$, l’engouement semble modéré. Sommes-nous encore aux prémices de l’adoption crypto ?

Des recherches Google toujours molles

Le grand public ne semble pas encore pleinement séduit par le Bitcoin. Les recherches Google pour ce mot-clé en 2024 demeurent inférieures au pic atteint lors du précédent sommet des 50 000$. À ce stade, l’engouement populaire devrait pourtant être aussi fort qu’en 2021.

Plus précisément, l’indice de popularité sur Google Trends plafonne actuellement à 25, là où il culminait à 50 fin 2021 pour un même cours du BTC.

Pis encore, les recherches actuelles n’ont pas renoué avec leur zenith de décembre 2017, lorsque la crypto phare frôlait les 20 000 dollars dans une euphorie médiatique sans précédent.

Comment expliquer ce relatif désintérêt ? D’une part, l’explosion de 2021 résultait d’un effet de nouveauté, après plusieurs années de creux des recherches « grand public ». Surtout, la violente correction qui a suivi a vraisemblablement douché certains enthousiasmes ou suscité des doutes.

Néanmoins, ces indicateurs méritent d’être nuancés. Ils ne sauraient à eux seuls résumer la perception du Bitcoin, encore moins son adoption réelle. D’autres signaux témoignent de progrès constants, aussi bien auprès des particuliers que des institutionnels.

Une révolution qui demande du temps

Certes, le grand public ne se presse pas encore au portillon du Bitcoin. Pour autant, rien n’indique un rejet définitif. Bien au contraire, en coulisses, l’adoption crypto suit son cours.

L’histoire l’a montré, les innovations de rupture comme Internet mettent du temps à irriguer le quotidien. Concernant le Bitcoin, l’écosystème se structure progressivement. Les services dédiés aux particuliers se multiplient, améliorant sans cesse l’expérience utilisateur.

Par ailleurs, le cadre réglementaire se clarifie. L’agenda politique 2024 pourrait lever des verrous dans de nombreux pays, facilitant l’adoption pour les acteurs « traditionnels ».

Simultanément, les usages concrets montent en puissance. De plus en plus de commerçants acceptent la crypto, tandis que le Salvador adoptait déjà le Bitcoin comme monnaie légale en 2021.

Autrement dit, cette révolution technologique suit son cours, en dépit d’un désintérêt apparent du grand public. À l’image d’Internet dans les années 1990, le meilleur reste à venir. La révolution crypto n’a pas encore révélé toutes ses promesses.

Une adoption graduelle

Si l’engouement populaire n’est pas au rendez-vous, l’adoption institutionnelle bat son plein. La liste des sociétés détenant des bitcoins ne cesse de s’allonger, gage de sérieux et de confiance : MicroStrategy, Tesla, Grayscale ou encore BlackRock.

Simultanément, les infrastructures de marché gagnent en maturité. Qu’il s’agisse de l’émergence d’ETF Bitcoin Spot ou de l’implication accrue de mastodontes comme BlackRock et Fidelity, les fondations du système gagnent en solidité.

Bref, le désintérêt apparent des particuliers contraste avec l’engagement marqué des institutionnels.

Au fond, cette adoption en douceur est peut-être justement le gage d’un développement mieux contrôlé et plus pérenne. Loin de l’emballement spéculatif, assise sur des bases techniques crédibles, la montée en puissance du Bitcoin à son rythme pourrait lui permettre de délivrer tout son potentiel de façon durable. Le meilleur reste à venir.