La « composabilité Web 3 » est-elle si importante ?
La création de valeurs pour les développeurs et les utilisateurs dépend totalement d’une « composabilité Web3 » basée sur une technologie open source. Même chez les développeurs Web2, ce principe autorisant la création de composants logiciels réutilisables n’est pas méconnu. À noter que la composabilité était derrière la croissance de l’internet au départ, vu qu’elle s’enracinait dans le mouvement des technologies « open source ». Présentement, on espère de la composabilité Web3 la libération de la valeur des utilisateurs et la prolifération des innovations.
Composabilité Web3, quèsaco ?
En matière de développement d’applications, la composabilité Web3 renvoie à la capacité de combinaison et de réassemblage des composants existants en vue de la création de nouveaux produits.
Cantino.eth, sur Twitter, l’a défini ainsi :
« Qu’est-ce que la composabilité ? La composabilité signifie que les applications Web3 sont interopérables. Les réseaux qui étaient fermés deviennent ouverts. »
Ce qui l’a certainement poussé à expliquer son importance dans le même tweet :
« Important : Comprenez que la « composabilité Web3 » va accélérer le développement et l’innovation des logiciels comme jamais auparavant. »
Dans une architecture composable, chaque composant a un cas d’utilisation spécifique. Aux développeurs d’en faire la combinaison et d’ajouter de nouvelles fonctionnalités. Cela aboutira, sans nul, doute à la création d’applications, sans avoir à partir de zéro.
La composabilité we3 et la technologie open source ne font pas deux. Leur combinaison facilite la création de logiciels en open licence. Tout le monde a droit à cette commodité, sans avoir à craindre d’éventuels litiges et problèmes de violation de brevets.
À ses débuts, Internet a fait en sorte que le grand nombre ait un accès facile à la technologie. Or, certaines entreprises (les GAFAM, en particulier) ont délibérément ignoré ce principe en vue de réalisation de profits.
Et parallèlement, il y a des entreprises du Web3 qui isolent les utilisateurs dans leurs plateformes, et vont même jusqu’à les empêcher d’utiliser les plateformes concurrentes. Logiquement, cela favorise l’émergence d’un système fragmenté, ne laissant aucune chance aux composants d’être combinés.
Composabilité et blockchain
Avec le boom des technologies décentralisées (Web3), la composabilité des logiciels a le vent en poupe. Or, la blockchain met en avant des applications hautement interopérables, vu qu’elle développe des technologies en open source. Et parallèlement, elle met à leur disposition des bibliothèques faciles d’accès avec lesquelles il est possible de créer de nouvelles expériences.
Pour ce qui est de la composabilité Web3, elle s’appuie sur la capacité des applications blockchain qui peut se traduire par des échanges décentralisés (DEX), des applications décentralisées (DApp) ou encore des organisations autonomes décentralisées (DAO). Bien sûr, la communication et la coopération seront au rendez-vous.
Autrement dit, la composabilité Web3 fait en sorte que les développeurs ne rencontrent aucune difficulté dans l’utilisation et l’intégration du code des autres applications dans leurs produits. Sachant que les smart contract, garant du contrôle de la logique de l’application, sont des sources ouvertes et accessibles au grand nombre.
Ce qui donnera lieu à un raccourci pour le cycle de développement des DApp. Plus jamais de retour à la case « départ » puisque les développeurs ont des bibliothèques de code de DApp à portée de main. Et plus jamais de perte de temps pour écrire des lignes de code non plus.
À noter que la finance décentralisée (DeFi) figure parmi les secteurs ayant bénéficié de la composabilité Web3. Le cas de SushiSwap illustre bien ce fait. En effet, ses promoteurs se sont basés sur le code d’Uniswap avant l’ajout de fonctionnalités supplémentaires comme le token de gouvernance ou le liquidity mining.
Composabilité Web 3 et déblocage de valeurs des technologies décentralisées
Grâce à la composabilité Web3, les éléments qui semblent, au départ, disparates peuvent faire l’objet d’une connexion de manière transparente. Il n’est pas rare, dans ce sens, de rencontrer des DApp, des DEX et des DAO réassemblés, dupliqués ou intégrés les uns aux autres.
En général, ce principe se produit au niveau du smart contract ou du projet. Une vraie aubaine pour les développeurs en quête de composants puissants capables de concevoir de nouvelles applications et de possibilités élargies.
Composabilité syntaxique
Elle désigne la mise en œuvre de plusieurs composants de manière à ce qu’ils puissent se connecter pour former des systèmes authentiques. Trois éléments composent la composabilité syntaxique, à savoir :
– la modularité
Chaque composant adossé à une infrastructure composable se destine à la résolution d’un problème spécifique. Et l’efficacité doit être au rendez-vous. Résultat : le développeur pourra assembler des composants modulaires en un seul produit, et les éléments auront à prendre en charge plusieurs tâches.
– l’autonomie
Il est exigé que les composants fonctionnent de manière indépendante, ils ne doivent souffrir d’aucune dépendance avec d’autres composants pour leur fonctionnalité. Ce qui permet la modification de chaque élément sans affecter la structure globale.
– capacité de découverte
Nous avons évoqué ci-haut que la composabilité Web3 autorise les développeurs à exploiter des bibliothèques et des cadres logiciels réutilisables. Ces derniers sont faits pour être « découvrables » (open source) en vue d’une (ré)utilisation par d’autres.
Prenons le cas d’Ethereum qui illustre très bien à lui tout seul le fonctionnement de la composabilité syntaxique dans la blockchain. Ses smart contracts, ne sont-ils pas comme des éléments réutilisables par tout le monde ? Tout individu le souhaitant peut se servir du code de base des contrats d’Ethereum, et peut également se priver des taches chronophages dans la construction d’infrastructure de base pour les DApp.
Voici quelques explications tirées du site Ethereum.org :
« Les smart contract sont publics sur Ethereum et peuvent être considérés comme des API ouvertes. Vous n’avez pas besoin d’écrire votre propre smart contract pour devnir un développeur de DApp, vous devez simplement savoir comment interagir avec eux. Par exemple, vous pouvez utiliser les smart contracts existants d’Uniswap, une bourse décentralisée, pour gérer toute la logique d’échange de tokens dans votre application – vous n’avez pas besoin de partir de zéro. »
À titre de rappel, les smart contract d’Ethereum se présentent comme des blocs de construction accessibles aux développeurs voulant créer des applications encore plus complexes. C’est d’ailleurs le cas de SushiSwap, qui était parti des bases du code d’Uniswap.
Bien sûr, il existe d’autres applications blockchain basé sur la composabilité syntaxique. Mais contentons-nous d’Ethereum (ETH) et poursuivons notre aventure dans la composabilité Web3.
Composabilité atomique
Le concept d’atomicité a introduit l’idée de combiner plusieurs actions en une seule transaction (échange de tokens, appels de smart contract…). Il fait en sorte que chaque action de cette transaction devienne correcte, possible et fonctionnel. Ainsi, en cas d’échec partiel de la transaction, l’ensemble fera un fiasco.
La composabilité atomique réunit deux principes : la combinaison d’atomicité et la composabilité Web3. Elle ne sera possible en l’absence d’hébergement sur une même couche d’exécution des parties impliquées dans une transaction. Ainsi, personne ne pourra réaliser une transaction complexe impliquant l’utilisation de DApp fonctionnant sur des chaînes différentes comme Ethereum (couche 1) et Polygon (couche 2).
Dans la pratique, la composabilité atomique se traduit par :
– les prêts flash
Un prêt flash autorise un emprunt et un remboursement en une seule transaction, avec comme base les principes atomiques. Au cas où la transaction échoue, les prêteurs peuvent récupérer leur argent. Cela donnera naissance à des prêts non garantis vu que les emprunteurs n’auront pas à manquer leurs obligations de remboursement.
En se référant sur la composabilité atomique, nous aurons des prêts flash impliquant différentes activités exécutées sur plusieurs plateformes. Alors que dans le monde réel, toute demande de prêt impliquerait des lourdes paperasseries et une perte de temps. Adieu l’arbitrage efficace ! Les prêts flash de la composabilité atomique favorisent, par contre, les opérations d’arbitrage qui donneront accès à plus de liquidité et, corollairement, des bénéfices.
Automated Market Makers (AMM)
Il s’agit des protocoles permettant d’échanger automatiquement et en toute confiance des cryptomonnaies. En quelque sorte, un AMM imite les caractéristiques d’un « gestionnaire de portefeuille » robotisé. Il est capable de prendre des décisions d’investissement tout seul à partir d’analyses des conditions actuelles du marché.
Le cas de Yearn illustre bien l’efficacité de l’AMM. Très apprécié par les amateurs de DeFi, l’AMM Yearn est à même d’analyser de manière automatique les différentes plateformes DeFi et déplacer, par la suite, les tokens dans des contrées plus propices aux bénéfices.
Or, Yearn fonctionne ainsi :
– accès aux données sur les prix des tokens sur les plateformes DeFi (sauf celles qui n’autorisent pas les comparaisons de prix) ;
– combinaison de plusieurs composants DeFi dans une seule transaction.
Identité décentralisée et composabilité Web3
La gestion de l’identité fait partie des applications de la composabilité Web3. Pour le moment, il s’avère difficile de rendre composables les cadres d’identité, vu que chaque plateforme doit concevoir son propre système de collecte et de gestion des identités de ses clients.
Grâce au Web3, les utilisateurs bénéficient d’une amélioration de la capacité de transfert de leurs identités à travers les DApp. On leur accorde désormais la possibilité de stocker leurs identifiants dans leur propre portefeuille et d’accorder un accès en lecture seule aux systèmes d’authentification des DApp.
Plus jamais vous n’aurez à vous souvenir de longs mots de passe ou de les mentionner à d’autres applications. Ce qui semble bel et bien différent avec la pratique des fans de l’internet centralisé comme Facebook, LinkedIn, Twitter, etc. Sur ces plateformes, en effet, il vous sera demandé des informations de compte différentes.
Quels sont les obstacles à la composabilité Web3 ?
Obstacle n° 1 : Problèmes de sécurité
La composabilité de la blockchain dépend entièrement de la capacité des smart contract à appeler d’autres contrats. D’où la possibilité de faire des transactions complexes impliquant différents contrats. Mais pour y arriver, et pour les normaliser, il faut renforcer la sécurité des smart contract.
Obstacle n° 2 : Protection de la propriété intellectuelle (PI)
Les principes de l’open source ont fait la célébrité de la technologie blockchain jusqu’à présent. Le fait d’avoir fait la conversion des bases de code en « biens publics » y est également pour quelque chose. Sauf que cela ne durera pas pendant longtemps, estiment les observateurs. L’incident de SushiSwap a, en effet, poussé Uniswap à intégrer une clause dans la version V3 de son logiciel afin d’éviter la répétition d’une telle mésaventure. Donc, retour dans le monde clos du Web2 ?
Obstacle n° 3 : Normalisation inadéquate
La composabilité Web3 connait l’appui des normes existantes. Ethereum, par exemple, a assuré l’interopérabilité par la création des normes appelées Ethereum Requests for Comments (ERC). Cela étant destiné à ses interfaces de smart contract. L’exemple de la norme ERC-20 nous donne une définition d’un token fongible. Celle-ci garantit sa compatibilité avec d’autres composants de l’écosystème Ethereum (DEX, DApp, wallet, etc.). Or, les blockchains sont en train de connaître un boom, au point de rendre difficile la création de normes qui garantiront la composabilité Web3 et l’interopérabilité. Une entente sur les normes industrielles s’impose dans le futur.
Au terme de cet article, nous avons largement présenté la composabilité Web3. Celle-ci pousse les développeurs à créer de nouveaux systèmes avec des fonctionnalités exceptionnelles à partir des composants préexistants. Pourvu que le Web3 ne mette pas fin à cet accès, tout en misant sur une sécurité optimisée des smart contracts et une meilleure collaboration entre les développeurs. De plus, des efforts de normalisation sont attendus en vue d’établir un écosystème Web3 véritablement composable.
Source : Business Tech Guides
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