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La Chine imprime à son tour

mer 25 Sep 2024 ▪ 6 min de lecture ▪ par Nicolas T.
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Après la BCE et la Fed, c’est au tour de la banque centrale chinoise d’assouplir franchement sa politique monétaire. Quel impact sur la bourse et le bitcoin ?

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La PboC imite la Fed

La banque centrale chinoise n’a pas tardé à réagir après que la Fed ait réduit son taux directeur de 0,50 % en le ramenant à 4,75 %.

La Banque populaire de Chine a répondu en abaissant son taux directeur de 0.20 %, passant de 1.7 % à 1.5 %. C’est deux fois plus que les habituelles baisses de 0.10 %. Il s’agit de la sixième baisse depuis mars 2020, lorsque le taux était à 2.4 %.

Surtout, la PboC a raboté le ratio des réserves obligatoires. Ce dernier retourne au plus bas depuis 2018. En clair, les banques vont pouvoir créer davantage d’argent ex nihilo par rapport à leurs réserves.

C’est la première fois depuis 2015 que des réductions de ces deux paramètres monétaires sont annoncées en tandem.

Conséquence, le rendement des obligations d’État chinoises à 10 ans est tombé à 2 %, au plus bas historique. A comparer avec le gouvernement US qui emprunte pour sa part à 3.70 % et la France à 2.90 %.

Cet assouplissement monétaire devrait permettre à la Chine d’émettre au moins 10 000 milliards de yuans (1 420 milliards de dollars) d’obligations d’État à très long terme. A comparer avec le budget annuel du gouvernement qui est équivalent à 4 000 milliards de dollars.

Ces emprunts seront réalisés au cours des deux années à venir, a déclaré Liu Shijin, ancien directeur adjoint du Centre de recherche sur le développement du Conseil d’État, l’organe exécutif suprême de la Chine.

La Chine peut se le permettre. L’inflation est en effet quasiment inexistante depuis plus d’un an. A contrario, il reste à voir si l’assouplissement monétaire occidental ne ravivera pas l’inflation…

La bourse chinoise remonte

Cela fait des années que les places boursières chinoises sont moribondes, plombées par le risque de sanctions occidentales et la crise immobilière.

Il est toutefois important de différencier la situation actuelle de la crise financière américaine de 2008. Les problèmes se sont surtout concentrés sur les promoteurs immobiliers plutôt que sur les défauts de paiement des particuliers. Le système bancaire chinois n’a pas été ébranlé.

Il n’en demeure pas moins que les bourses chinoises ont perdu l’équivalent de 6 000 milliards de dollars de capitalisation depuis près de quatre ans. La bourse de Shanghai était en baisse de 7 % avant les annonces de la PboC.

Après une chute de -10 %, -8 % et -15 % des indices Hang Seng, Shanghai Composite et Shenzhen Component en début d’année, nous en sommes à présent à +14 %, -2 % et – 9 % respectivement.

Voici l’évolution de l’indice des cinquante plus grandes compagnies chinoises depuis le 11 septembre :

Ce rebond tient au fait que les fonds d’investissement et les compagnies d’assurance vont pouvoir puiser dans les fonds de la PboC pour acheter des actions. Nous parlons d’environ 800 milliards de yuans (113 milliards $).

De quoi soutenir des valorisations qui végètent à un plus bas de 10 ans. Le Price-earnings ratio de la bourse de Shanghai est au plus bas depuis fin 2014. D’après Morningstar, les actions chinoises sont sous-évaluées de 31 %.

Est-ce suffisant pour attirer les capitaux des pétromonarchies et autres nations souhaitant réduire leurs expositions aux nations occidentales ? En effet, le spectre du gel des 300 milliards de dollars de réserves de change russe reste vivace et de nombreux pays cherchent des portes de sortie comme la bourse chinoise.

Cela étant dit, la prudence restera de mise tant que les tensions géopolitiques seront aussi fortes. Les menaces de frais de douane assassins de la part de Donald Trump vont entretenir l’incertitude.

Assouplissement monétaire de bon augure pour le bitcoin

Certes, les exchanges sont interdits en Chine. Il n’est pas possible de se rendre sur un site comme Coinbase ou Binance pour acheter des bitcoins. Il faut se rencontrer en personne. Les ventes de bitcoins « sous le manteau » sont en forte hausse à Hong Kong.

Ces lois assassines ayant freiné l’adoption du bitcoin, la Chine pointe à la vingtième place mondiale du classement de Chainalysis, ce qui n’est pas dans les habitudes du pays. D’après son rapport 2024, la Corée du Sud a acheté autant de bitcoins que la Chine alors que sa population est 33 fois plus petite.

Le lancement des ETF Bitcoin à Hong Kong suggère que les choses évoluent lentement dans le bons sens. Mais pour l’instant, le gouvernement chinois a très peu d’appétit pour ce qui est à ses yeux de la spéculation ainsi qu’un moyen de contourner ses contrôles de capitaux.

Malheureusement, le gouvernement de Xi Jinping refuse toujours de voir dans le bitcoin la prochaine monnaie de réserve internationale. Il s’accroche à l’or bien que le bitcoin lui soit largement supérieur en tous points.

Peut-être que les choses changeront lorsque la Chine ouvrira davantage ses marchés de capitaux pour éviter de se voir exclure des marchés européens et américains.

En attendant, les assouplissements monétaires aux quatre coins du monde n peuvent que soulever le prix des actifs, et surtout du bitcoin. Ne manquez pas notre article : Bitcoin – Les quatre piliers du prochain Bull Run.

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Nicolas T.

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Les propos et opinions exprimés dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être considérés comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.