Avec une ambition mondiale débridée et une énergie sans égale, Shanghai est décidée à remporter la course mondiale, technologique et économique d’ici 2025. Dans son plan récemment publié par le ministère chinois de l’Industrie et de la technologie de l’information et le Bureau des affaires centrales du cyberespace, la ville peint avec éloquence et élégance son intention de s’imposer comme le leader mondial de la blockchain. Sur le plan géopolitique, c’est une comète. Le dragon chinois semble déterminé à renverser la structure monopolistique qui caractérise le secteur de la blockchain et à prendre de l’avance sur les États-Unis. Précisions.
Déploiement de la blockchain Pujiang Digital Chain en 2025
Pour Shanghai, 2025 sera l’année de toutes les grandes surprises dans le domaine de la technologie numérique. Le plan Shanghai 2025 publié le 31 juillet 2023 prévoit, en effet, la mise en place d’une infrastructure numérique blockchain pour la ville.
La blockchain Pujiang Digital Chain, puisque c’est ainsi qu’elle s’appellera, embarquera diverses fonctionnalités telles que l’identification de données, les paiements numériques, la supervision, etc.
Elle fera également l’objet d’un certain nombre d’intégrations pratiques, notamment celle du Delta du fleuve Yang Tsé, laquelle est composée de 27 villes et représente près de 20% du PIB chinois avec un important potentiel d’attraction pour les investissements directs étrangers.
Plusieurs autres intégrations seront également faites à la blockchain Pujiang Digital Chain après sa mise en œuvre en 2025, notamment des services municipaux, des services publics et des services industriels. Avec cette batterie d’innovations en vue, la blockchain fera de la région un centre d’attraction à la fois sur le plan technologique et commercial.
Pujiang Digital Chain 2025 : les gouvernements locaux chinois mis à contribution
Pour permettre la mise en œuvre de ce plan, tous les moyens sont mis à disposition. D’après la communication diffusée par les autorités de Shanghai, il est prévu que les gouvernements locaux accompagnent à travers diverses mesures.
Celles-ci comprennent entre autres la construction de parcs industriels blockchain, la mise en œuvre de diverses mesures d’allègement fiscal pour les startups blockchain, la conception de programmes spécialisés pour l’enseignement supérieur dans le but de susciter la montée d’un pool de talents qui serviront à préserver la dynamique de l’industrie de la blockchain.
Après l’e-yuan, la Chine est déterminée à détrôner les États-Unis avec sa blockchain
Après avoir prouvé sa dominance au monde entier à travers le lancement de sa monnaie numérique de banque centrale, la Chine se montre plus proactive que jamais. En réalité, cette ambition décomplexée dont fait preuve le dragon s’inscrit dans une stratégie purement géopolitique et dans un contexte de rivalité et d’hostilité avec les puissances occidentales, notamment les USA.
Après le yuan numérique et sa domination chinoise sur le commerce mondiale, c’est donc la technologie de la blockchain qui sert de front à cette rivalité géopolitique. En effet, faut-il le préciser, selon des récentes statistiques, la Chine compte actuellement plus de 75 000 entreprises spécialisées dans la blockchain.
Or, à ce jour, les États-Unis n’ont toujours pas résolu l’éternel problème de réglementation dans l’industrie. Et si rien n’est fait assez rapidement, il y a de fortes chances que la Chine débloque un autre niveau de suprématie en 2025 avec son infrastructure de blockchain.
La Chine en 2025 : une ambition à la fois technologique et économique
Comme on peut s’en douter, le déploiement de l’infrastructure blockchain de la Chine en 2025 ne sera pas un événement isolé. Au contraire, ce sera le catalyseur d’une série de développements rapides dans divers domaines.
On rappellera pour les besoins de la cause que dans des villes comme Nanjing par exemple, l’adoption de la technologie numérique a provoqué d’autres innovations telles que le développement du metaverse.
D’ailleurs, selon le calendrier de mise en œuvre du plan de Shanghai, la Chine prévoit se servir de sa future infrastructure de blockchain pour révolutionner les secteurs de l’économie, de la gouvernance publique et des services publics.
À ce titre, elle envisage mettre sur le marché une gamme de produits et de services très populaires basés sur la blockchain telle que les services de traçage de produits, les services de gestion de la chaîne d’approvisionnement, le partage de données, etc.
Le plan a également prévu la création de 5 grandes entreprises d’envergure internationale ainsi que 3 à 5 puissants et célèbres parcs pour l’industrie de la blockchain.
En clair, le but est d’avoir une industrie mondiale de la blockchain déjà prête et dynamique à l’horizon 2025 avec des développements continus qui permettront de mettre en place un écosystème complet en 2035. Avec un plan aussi ambitieux, la Chine compte s’imposer comme un innovateur et un leader à la fois sur le plan technologique que sur le plan économique mondial.
La Chine renoue avec sa politique « anti-crypto, pro-blockchain »
Il convient de remarquer que l’approche proactive utilisée par la Chine dans sa démarche de progrès dans le domaine de la technologie numérique a une particularité assez saisissante. Il faut voir pour croire, l’interdiction récente de fournitures de services financiers crypto et de services de paiement crypto.
Par exemple, le weekend dernier a été marqué par un blocage d’un ensemble de comptes d’utilisateurs sur la plateforme de réseaux sociaux Weibo, le Twitter chinois, dans un pays qui était autrefois l’un des plus grands foyers pour les activités crypto.
Les comptes bloqués avaient de commun qu’ils appartenaient à des influenceurs crypto et possédaient les mots « bitcoin », « BTC », « Coin », dans leurs intitulés. En essayant d’accéder à leurs comptes, les utilisateurs recevaient juste comme notification un message leur indiquant que leur compte violait les lois et la réglementation ».
Ces comptes ont été bloqués dans un contexte de répression sévère par la Chine du mining de crypto et du trading de cryptomonnaies sur son territoire. On en déduit donc que le pays mène une double politique de développement et de promotion de la blockchain, tout en décourageant l’utilisation et l’adoption des produits crypto. C’est la fameuse politique d’acceptation de la blockchain et de rejet des cryptomonnaies.
Une chose est certaine. La Chine, par sa future blockchain, bousculera les certitudes mondiales en matière de technologie numérique et donnera à l’e-yuan, une telle supériorité que d’autres gouvernements du monde n’auront d’autres choix que de s’en inspirer pour lancer leur CBDC efficacement.
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Luc Jose A.
Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019.
Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l'engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
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