La carte mondiale de l'industrie du mining de bitcoins (BTC)
Une équipe de chercheurs chinois a réalisé la carte mondiale de l’industrie du mining de bitcoins. L’étude parue dans le magazine scientifique Nature montre une large dispersion des mineurs aux quatre coins du monde.
Des milliers de mineurs
Les mineurs de BTC cherchent par essai-erreur un hash. Ou un mot de passe si vous voulez. Ce hash est une clé octroyant le droit de participer au réseau en ajoutant le dernier bloc de transactions. À charge ensuite aux nodes de le valider si toutes les règles du protocole sont respectées à la lettre.
Le protocole dit par exemple qu’un bloc doit inclure une récompense de 6.25 BTC pour le mineur qui crée le bloc. Si ce dernier affiche 1 000 BTC au lieu de 6.25 BTC, les nodes le refuseront. Le mineur perd alors les 6.25 BTC (130 000 $) et l’argent correspondant à l’électricité dépensée pour trouver le hash.
Ce mécanisme de consensus par incitation, aussi appelé « Proof of Work », participe à la décentralisation du bitcoin.
Cependant, les partisans du Proof of Stake pointent du doigt l’industrialisation du mining qui pousse à la centralisation. C’est affectivement ce que l’on observe au Texas où se concentre 10 % du hashrate mondial. Un seul pays, les États-Unis, héberge 37 % de la puissance de calcul. Ce qui tout de même une amélioration par rapport à 2020, lorsque 50 % du hashrate se trouvait encore en Chine.
Ce papier publié dans Nature permet de se faire une idée plus précise sur la situation. Les chercheurs ont été surpris de découvrir que les mineurs sont très dispersés tout autour du globe. L’analyse des données de géolocalisation glanées grâce « à l’un des principaux pools de mining » révèle la présence de machines de mining dans plus de 6 000 unités géographiques réparties dans 139 pays et régions.
Si de nombreux mineurs sont effectivement installés dans des endroits bien connus (Chine, Islande, Canada, États-Unis, etc), certains se trouvent dans des lieux inattendus comme Tahiti ou le Malawi :
La carte suivante a été divisée en 7 205 cases hexagonales sur lesquelles ont été superposées les données concernant le hashrate.
Il apparaît que les mineurs sont présents sur 933 cases, soit 44,3 % de la surface terrestre. (PC et smartphones ne sont pas inclus. Seuls les ASICS ont été comptabilisés.)
La couleur des cases représente leur part du hashrate total en pourcentage. Les cases sont divisées en six catégories :
- 18 cases contiennent chacune une part du hashrate supérieure à 1%.
- 97 cases contiennent une part se situant entre 0,1% et 1 % du hashrate.
- 162 cases entre 0.01 % et 0. 1%.
- 211 cases entre 0.001 % 0,01%.
- 445 cases entre 0 et 0,001%.
- 6272 cases blanches avec 0 %
Dit autrement, la majorité du mining se fait désormais de manière industrielle. Pour les auteurs, « il ne fait aucun doute que le mining devrait avoir tendance à se concentrer dans des lieux offrant un avantage concurrentiel ». En effet, « 18 cases affichant un hashrate supérieur à 1 % représentaient 61,8 % du hashrate total. »
Une autre carte disponible dans l’étude superpose le type de centrale électrique. On observe 247 cases (vertes) où le mining se fait/pourrait se faire à partir de sources énergétiques renouvelables.
« Il convient de noter que le mining de BTC se trouve très souvent là où se trouve de l’énergie renouvelable », peut-on lire. « Les fournisseurs d’énergie renouvelable offrent volontiers aux mineurs de fortes remises sur l’électricité en dehors des pics de demande ». « Les surplus d’énergie renouvelable et le mining ‘portable’ (par container) sont fait pour s’entendre ».
En somme, « le mining de BTC est largement dispersé », mais la distribution du hashrate l’est moins. On observe une « forte tendance à la concentration spatiale, en particulier là où l’approvisionnement en énergie est abondant et bon marché ».
Les détracteurs du PoW diront que les mineurs de BTC sont de toute façon noyautés par les pools de mining. Certes, mais il est facile de changer de pool. LA preuve en est que les mineurs ont réemment déserté le pool Poolin, faisant chuter sa part du hashrate de 12.4 % à moins de 5 % en moins de 24h.
Terminons en rappelant également que le protocole Stratum V2 permet aux mineurs de choisir eux-mêmes les transactions diffusées dans les blocs. Le risque de censure par les pools de mining sera tôt ou tard une chose du passé.
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